Dans l’action et l’engagement politique, il y a deux niveaux. Le futile et l’essentiel, l’acquisition de parts de marché publicitaire et le niveau de conscience de l’action, l’analyse de la domination de l’idéologie et du discours de l’adversaire. Les deux livres dont je vous recommande vivement l’acquisition et la lecture sont utiles à comprendre le fonds de l’évolution des choses et la politique étrangère menée par ces forces de domination contre laquelle nous pouvons agir et informer. Faire connaître, révéler le plan et l’objectif, user de transparence dans l’information est une arme politique puissante et démocratique.
L’extension de l’Alliance atlantique en Ukraine et plus loin est une stratégie organisée de longue date, pour « contenir » la Russie et la création d’une zone eurasiatique d’échanges commerciaux. Dans « Le grand échiquier » éd. Pluriel, 1997, Zbigniew Brezinski livre les clés de la stratégie de la domination politique et économique américaine, caractérisée par une exigence souvent unilatérale de libre échange, de liquidation des souverainetés nationales, bancaires, culturelles, écologiques et démocratiques. La société ouverte, instrument de la mondialisation et de l’idéologie mondialiste est imposée, pas à pas, par ceux qui veulent accélérer le passage de souveraineté de l’Etat aux compagnies multinationales. Le passage massif et toxique de la souveraineté du citoyen à celle de l’Etat est maintenant remis en cause par la « privatisation » qui ne remet pas la compétence et la capacité décisionnelle entre les mains du citoyen mais ouvre le pouvoir aux multinationales privées et à l’économie globalisée et mondialisée. Ce qui est une catastrophe pour nous, partisans de la démocratie directe, de la souveraineté de proximité, de l’économie de proximité, adversaires des perversions industrielles de l’agriculture, de la désindustrialisation et du grand remplacement migratoire par la libre et massive circulation imposée des personnes.
A priori, la souveraineté de l’Ukraine, déjà existante de fait depuis l’effondrement de l’URSS, devrait être sympathique. En fait nous assistons maintenant, à travers une nouvelle « révolution colorée « (sorte de printemps arabe !) à une extension et provocation de l’Alliance atlantique, entraînant l’Union européenne dans une stratégie de guerre civile et de repoussement de la puissance russe vers l’Asie. Ceux qui veulent s’opposer à la puissance économique et financière chinoise, russe, iranienne, indienne déclenchent des processus de fragilisation, d’accaparement des ressources agricoles et industrielles dont bénéficieront des oligarques, des compagnies multinationales, le système bancaire mondial mais en tous cas le petit peuple ukrainien et les naïfs contribuables européens, ces gueux qui n’ont pas leur mot à dire dans les agissements « éclairés » de leurs princes. Comme d’ailleurs le contribuable suisse que sa classe politique zélée et tout en courbettes lui facturera à titre de taxe pour continuer à accéder au « grand marché européen ». Notre politique étrangère doit rester neutre, ouverte à un monde multipolaire, et garder des liens solides avec les puissances eurasiennes. M. Burkhalter ne s’engage pas vraiment dans cette direction- là. Economiquement, monétairement, pour le maintien de notre souveraineté nationale et de notre neutralité, nous ne devons pas nous faire imposer une orientation antirusse par l’Alliance Atlantique.
Connaissez-vous TAFTA ( Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement » ? Non, c’est normal puisque même la majorité des gouvernants des pays de l’Union européenne n’en savent presque rien, la négociation restant « discrète » entre le gouvernement américain, qui défend les intérêts des multinationales et la Commission européenne. S’il fallait encore une raison pour ne pas se laisser ligoter par les accords bilatéraux (sans parler d’une peu probable adhésion), c’est bien cet accord de libre-échange entre les USA et leurs vassaux et créature qu’est l’Union européenne. L’objectif de cet accord, peu médiatisé, est en effet pour le Président américain, d’imposer dans ces différents accords, des normes environnementales ou techniques qui soient favorables à l’industrie et aux emplois en renforçant le pouvoir des multinationales de son pays. Ce sera la fin de l’agriculture européenne, la victoire des OGM, la possibilité aux firmes multinationales de traîner devant des Tribunaux ceux qui combattraient, en raison de leur choix démocratique, sanitaire, écologique ou social souverain, cette concurrence déloyale. Il faut lire le livre de Danièle Favari : « Europe/ Etats-Unis, les enjeux de l’accord de libre échange », éd. Yves Michel, 2014. Et agir en informant. Il y va de notre souveraineté, de nos choix de société, de la démocratie. Si aux Usa, la Constitution donne encore au citoyen la possibilité d’avoir le dernier mot, en Suisse ceci devient de plus en plus improbable et dans l’Union européenne c’est exclu totalement.
Bonne lecture.
Dominique Baettig, ancien Conseiller national, 15 juillet 2014
Eh oui, ils ont les colts et savent s’en servir et nous, nous avons les arcs et les flèches! Cherchez l’erreur.
Pourquoi tant de haine envers nos cousins colonisateurs ?
Ils sont gentils et plein de bonnes intentions.