Le comité, qui a lancé le référendum contre la loi sur les soins de longue durée, a présenté ses arguments hier. Le peuple votera le 18 mai.
"C'est se moquer de nos aînés, car dans le meilleur des cas, on les oblige à rester à la maison, et dans le pire des cas, de s'éteindre avant de coûter trop cher. Trop, c'est trop!"
, s'est insurgée Francine Zufferey-Molina du syndicat Unia, présentant hier à la presse les arguments du comité du référendum refusant un nouvel impôt cantonal destiné à financer les soins. Ce référendum sera soumis au vote des citoyens le 18
mai prochain.Le référendum est lancé contre la loi sur les soins de longue durée, mais il porte uniquement sur un article de la loi (l'article 19) concernant la participation des assurés aux coûts des soins. Si les citoyens rejettent ce référendum, les personnes résidant dans des établissements médicaux-sociaux (EMS) devront payer encore plus de leur poche pour bénéficier des services des EMS.
Ponctionner les plus pauvres: ça suffit!
Car le nouvel impôt proposé par l'Etat du Valais obligerait les personnes résidentes de participer à 5% des frais de soins si leur fortune se situe entre 100
000 et 199
000
francs (avec un maximum de 2500 francs par an), à 10% si leur fortune se situe entre 200
000 et 499
000
francs (avec un maximum de 5000
francs par an) et de 20% si leur fortune dépasse 500
000
francs (maximum 10
000
francs par an).Or, aujourd'hui, les 2875 résidents du canton paient déjà plus de 100
millions de francs par an de leur poche pour financer les frais de pension (blanchisserie, nourriture, hébergement...), ce qui représente 42% des frais d'exploitation. Ces frais sont entièrement à la charge des résidents et de leurs proches et s'élèvent en moyenne à 43
200
francs par année - soit 120
francs par jour.
"De nombreuses personnes ne peuvent déjà pas payer cela avec leur AVS, et là, on veut encore les ponctionner! C'est une question de dignité humaine"
, a souligné Elisabeth Di Blasi, de Syndicom.Plus de 51
000 personnes touchées
51
854 personnes âgées contribuables sont concernées par ce nouvel impôt.
"Ce ne sont pas des personnes riches, mais des salariés qui ont peut-être fini de payer leur petite maison ou appartement et ne peuvent plus faire de nouvelle dette. Pour la grande majorité d'entre eux,
leur fortune c'est leur maison!",
a expliqué
German Eyer, du syndicat Unia et vice-président du Parti socialiste haut-valaisan - un parti à l'origine du référendum. De plus, ont ajouté les syndicalistes,
"le but des aïeuls est souvent de laisser quelque chose à leurs descendants. Et tout le monde ne peut pas vieillir à domicile, santé oblige"
, a argumenté Francine Zufferey-Molina.
"Faut-il vraiment imposer encore davantage ces gens qui ont déjà travaillé toute leur vie pour faire un peu d'économies?",
a demandé Camille Carron, ancien conseiller communal et ancien député, en éclairant ses propos d'un exemple concret. L'un de ses amis au bénéfice de l'AI avait ses deux parents en EMS. "
Après avoir vendu tous les biens familiaux, ces personnes sont passées rapidement à une situation de personnes indigentes"
, a raconté Camille Carron. Ce politicien dit également avoir été déçu par les promesses du gouvernement sur le renforcement de l'aide pour le maintien à domicile. "
La réalité a montré rapidement que ces promesses n'avaient pas été tenues!"
"Imposez plutôt Giroud et Cleusix!"
Le comité référendaire ajoute que
"l'Etat doit trouver l'argent là où il est"
. Ainsi, suggère-t-il au gouvernement de prélever davantage d'impôts aux riches étrangers contribuables à forfait.
"Ils sont plus de 1000 et pourraient payer au moins le même montant que dans le canton du Valais. Du coup, l'augmentation de revenus par an pour les communes, le canton et le Gouvernement fédéral atteindrait 125
millions de francs!"
, a remarqué German Eyer.En ajoutant ironiquement que le Département des finances doit traiter
"comme n'importe quel petit contribuable du canton les gens qui fraudent le fisc, comme le négociant en vins Giroud ou ceux qui ne paient pas leurs impôts comme le haut fonctionnaire Cleusix."Ses camarades syndicalistes ont approuvé et souri.
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