Le récent détournement d’un avion de ligne de la compagnie Ethiopienne a jeté une lumière crue sur une réalité pourtant connue de tous depuis longtemps, à savoir celle de l’incroyable décalage entre la réalité des menaces et des risques actuels et les limites de notre politique de sécurité. Nous sommes la risée de l’Europe entière sachant que nous devons compter entièrement sur nos voisins entre 1700 et 0800 pour assurer notre service de police aérienne. Je le disais en titre le ridicule ne tue pas mais presque….
Cela fait des années que la Société suisse des officiers dénonce l’aveuglement d’une partie des élites politiques de ce pays en matière de cohérence entre la réalité des menaces et des risques et les ressources mises à disposition pour y faire face. Depuis plus de 20 ans maintenant le budget de la défense-donc celui des forces aériennes- ne cesse d’être amputé, avec pour corolaire une armée qui rétrécit comme peau de chagrin, qui doit se cannibaliser pour assurer un seuil de prestations minimal, dont les limites sont maintenant connues de tous. C’est inacceptable pour ne pas dire irresponsable.
Oui le parlement et le Conseil fédéral doivent se ressaisir et admettre que la sécurité d’un Etat ne se limite pas à faire des phrases, ou à se dire conscient de la valeur de la sécurité mais à ne pas voter les budgets nécessaires.
La limitation horaire des prestations des forces aériennes en matière de police de l’air est emblématique à plus d’un titre. Voyez un peu…
Le parlement, dans sa majorité, a demandé il y a de nombreux mois que cette lacune en matière de service de police aérienne soit comblée. Coût quelque 43 millions de francs et 100 places de travail, soit des moyens dérisoire eu égard au budget global de la Confédération ou en comparaison du bénéfice 2013 de la Confédération qui s’élève 1,33 milliard !
Et que s’est il réellement passé depuis ? Rien, zéro. Et pourquoi ? Parce que l’Administration fédérale refuse au DDPS la levée du personnel stop, arguant que le DDPS « n’a qu’a » trouver les ressources nécessaires à l’interne. Ben voyons…lorsque l’on sait que les budgets de l’armée ont été réduits de 50 % en 25 ans, que dans le même temps plusieurs milliers de postes de travail ont été supprimés, on comprend que se cannibaliser signifie pour le Commandement de ne plus être en mesure d’assurer un équilibre entre les 3 composantes de notre armée (Terre-Air-Support), ce qui pour un pays comme la Suisse est extrêmement dangereux. Que dira cette même administration le jour où on sera en mesure d’assurer la police aérienne 24/24 mais que les forces terrestres ne pourront plus assurer l’aide en cas de catastrophes faute de moyens ?
Alors lorsque on apprend que le DDPS envisage de combler progressivement ce vide d’ici à 2020, on croit rêver…on va donc rester 7 ans avec un toit troué !
Dans le fond cela démontre qu’une partie des élites politiques de ce pays se moque éperdument de notre sécurité.
Il faut s’opposer avec véhémence à cette dérive qui ira en s’accentuant j’en suis persuadé, sachant que le Conseil fédéral prépare un plan d’économie drastique qui remettra en cause le plafond des dépenses fixé à 5 milliards.
La politique de sécurité n’est pas jouet, et notre armée n’est pas un hochet que l’on secoue à sa guise et que l’on jette après. Bon sang on parle de sécurité nationale, d’un sujet suffisamment important pour que, indépendamment de sa couleur politique d’appartenance, on réalise que c’est le fondement même de notre Etat.
Alors non seulement il faudra se battre pour que le 18 mai le peuple vote en toute connaissance de cause sur la nécessité pour notre politique de sécurité de disposer de forces aériennes crédibles, dotées d’avions modernes, donc d’accepter la création du Fond Gripen, mais il faudra être attentif sur les futurs plan d’économies du Conseil fédéral et ses conséquences sur la politique de sécurité.
La sécurité à un prix, mais l’absence de sécurité aura toujours un prix plus élevé.
Denis Froidevaux, 20 février 2014
JeanDa, DA! Bien observé etpan dans le mille.
Je pense que Laurent Savary, le porte parole de l’armée, qui s’est contenté de décliner les heures d’ouverture est un incapable et qu’il faut lui trouver un job de concierge ou autre.
Il aurait aussi pu dire “pour des raisons budgétaires, l’armée a négocié avec les pays environnants afin que, s’ils ont déjà des appareils en l’air, et dans les cas “simples”, ils poursuivent leur mission sur le territoire suisse.
Cette solution est avantageuse pour nous et pour eux.”
C’était dire la même chose sans nous faire passer pour des crétins, mais le mal est fait.
#Frederic
6’700.- de l’heure c’est cher ??? Il y a une petite différence entre un avion de chasse et une voiture : il faut un pilote… et toute un aéroport fonctionnel donc des mécanos avia, des armuriers d’aviation, des pompiers, la sécurité piste, desservir la tour de contrôle, etc. Une vingtaine de personnes en permanence, fois cinq pour le roulement 24h/24h. Cela ramène le coût horaire à d’autres valeurs, n’est-ce pas ? S’il s’agissait d’avoir un avion de ligne prêt à décoller en permanence à l’aéroport de Genève, vous pensez que cela coûterait combien ? Et pour le NICHT ERFUELLT, en l’occurence la mission confiée a été ERFUELLT car elle n’est pas d’avoir une permanence, mais de couvrir les heures de bureau et les événements extraordinaire. Le reste se fait par le biais d’accords avec nos vosins. Une mission doit être en adéquation avec les moyens pour la réaliser : peu de moyens, mission limitée ; gros moyens, mission élargie. Si l’on veut avoir une chance de succès, évidemment…
On peut deja lire ici et la que 24 Hornet peuvent etre operationels en tout temps et que nous disposons de 50 pilotes… alors certes les conditions ne sont pas ideales, oui il faut plus de moyens, mais n’ allez pas me raconter qu’ il etait impossible d’ avoir une patrouille disponible 24/24. Ce qui est largement suffisant pour contrer une operation aerienne terroriste.
Un soldat ne se cherche pas d’ excuses, un soldat est fidele a la mission.
NICHT ERFUELLT !!
Dans l’ Armee Suisse, les excuses c’ est comme le paquet de biscuits, tout le monde en a.
Les heures de bureau représentent ~2340 h. Il reste donc ~6420 h à combler. Si l’on divise les 43 millions par ces 6420 h, on est à 6700.- de l’heure. Cher pour avoir un pilote près au départ dans les 10 à 15 min…….
Ce sont effectivement les militaires qui passent pour des incapables, alors qu’il ne s’agit que de conséquences des décisions politiques. Bravo pour votre article, qui mérite une diffusion nationale ! Je salue également votre courage et votre engagement…
Je reste surpris par le peu de capacité d’information de notre armée. Chaque journal diffuse à l’envi les avis d’experts de nos concitoyens dans la chose militaire et aéronautique, mais où sont les faits, les explications, les chiffres, les schémas et les tableaux côté armée ? Où est le matériel permettant à chaque citoyen concerné de présenter la réalité des faits ? Nous pouvons expliquer mais ne le faisons pas… La tribune médiatique est laissée à M. Maurer qui, franchement, n’apporte pas d’éléments crédibles. La situation ne peut se résumer à un message de 15 secondes durant un interview ! La SVO ou les militaires en uniforme sont quasi discrédités d’avance, comme si nous attendions tous avec impatience de pouvoir piloter notre nouveau joujou et donc que nous étions éminemment partiaux. Mais la Suisse a une force unique : le citoyen-soldat, l’ami, le collègue, le civil qui est aussi ou a été militaire au service de son pays. C’est à cette armée là qu’il faut donner les moyens de pouvoir convaincre ! C’est la seule armée crédible, la meilleure du monde…
“La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires.” Voilà les paroles de Georges Clemenceau. Malheureusement, je dois conster que la gestion de la sécurité nationale est une chose bien plus grave pour être confiée à la politique Suisse. Mon Brigadier, j’apprécie votre combat et votre engagement face à cette horde d’âne que l’on essaie de faire boire alors qu’ils n’ont pas soifs. Le monde actuel vit dans un constant déclin avec des embrassements de la politique intérieur croissants dans tous les pays du monde. L’affaire de lundi nous a démontré que la petite Suisse n’était pas à l’abri de choses graves. Malheureusement, nous vivons dans un pays naïf qui croit que sans armée, la sécurité pourrait être garantie, comme si sans assurance maladie on vous soignerait encore dans un hôpital. Comme si, nous ne serions jamais touché par des événements similaire à ce qui se passe en Ukraine, Vénézuela ou encore Thaïlande. Notre combat aujourd’hui pour remporter la votation du 18 mai et les suivantes pour l’armée se situe au niveau des politiques et médias qui n’informent pas le citoyen de manière objectives. Il m’arrive souvent de lire les quotidiens, et je constate que les débats penchent toujours dans un sens ou dans l’autre de manière à influencer le citoyen. La politique aussi cherche plus la gloriole personnelle du parti plutôt que la sauvegarde des intérêts du pays. Tant que nos arguments seront censurés sur certain site de journaux ou simplement pas retranscrit comme dit, ce combat sera difficile à gagner.
Vu que chaque jet civil volé de 700 à 900 Km/h et qu’un helico va de 250 à 350 Km/h et qu’en plus en croisière un jet civil vole entre 9000 et 11000 mètres je ne vois pas en quoi les hélicos pourront servir concernant l’espace aérien! Le Gripen semble satisfaire à nos besoins. La gauche veut nous déarmer afin que l’UE puisse nous faire encore plus chanter.
Donnons nous les moyens d’avoir une armée efficasse ou faisons un pacte de défense avec la Russie ou la Corée du Nord.
Vous n’arriverez pas à convaincre qu’il faut ces avions qui traversent le pays en 5minutes et les aérodromes qui vont avec… l’armée de terre a besoin (et ça c’est la vraie sécurité) de l’armée de l’air équipée d’hélicos… drôlement plus efficace que vos Gripens!