L'initiative contre l'immigration de masse demande clairement - alinéa 4 - que la Suisse renonce à signer tout nouvel accord international contrevenant au contrôle de l'immigration.
Le Conseil Fédéral prévoyait de signer en mars l’accord d’extension de la libre circulation avec la Croatie ; l'accord est désormais abandonné, comme l'annonça Simonetta Sommaruga dimanche. Cette modeste nouvelle est plus significative qu'on pourrait croire.
En premier lieu, il aura fallu une semaine au Conseil Fédéral pour statuer. L'extension de la libre-circulation avec la Croatie était-elle concernée par l'initiative sur l'immigration de masse? Pour le commun des mortels, c'est une évidence, mais pour Berne... Pendant une semaine donc, une armée de juriste plancha en coulisses pour savoir si ce protocole additionnel pour la Croatie, membre de l'Union Européenne depuis le 1er juillet, était considéré comme un nouveau traité ou non.
La manœuvre était audacieuse: s'il suffisait de décréter que le protocole additionnel pour la Croatie n'était pas un nouveau traité, plus besoin de vote populaire! L'alinéa 4 de la modification constitutionnelle pouvait aller se faire voir! Mieux encore, on aurait pu répéter l'opération pour toute extension de l'Union Européenne à l'avenir, et contourner gracieusement le corset tissé le 9 février. Le spectacle aurait continué au nom d'une succession de "protocoles additionnels" bien commodes, rien à voir avec des traités internationaux, et oublions ce malentendu autour de l'approbation populaire.
Quel dommage que le CF se soit fait piéger par sa propre propagande! Pressé qu'il était d'évacuer l'initiative contre l'immigration de masse - qui serait évidemment repoussée, n'est-ce pas - il avait déjà agendé la votation sur la Croatie pour cette année, serviteur zélé avide de plaire aux baillis de Bruxelles. Mais l'histoire ne se déroula pas comme prévu, et il devint dès lors difficile de prétendre que le vote prévu sur l'accord international n'était finalement plus nécessaire!
Auraient-elles fait preuve d'un peu plus d'humilité, les autorités suisses auraient pu agir avec finesse (et encore moins de morale). Mais dans leur esprit le rejet de l'initiative contre l'immigration de masse tenait de l'évidence.
En se fracassant sur l'écueil croate, la barque bilatérale vient de révéler d'autres trésors dans sa carcasse. L'extension de la libre-circulation à la Croatie est bien un accord signé entre la Suisse et la Croatie - sous l'égide de l'Union Européenne certes, mais entre deux nations souveraines tout de même. Partant, on conçoit le problème insoluble auquel font face les autorités européennes: les accords de libre-circulation entre la Suisse et l'UE ont en fait été signés entre la Suisse et chaque membre de l'UE, et non avec l'UE en tant que telle ; dénoncer ces accords revient donc à chaque pays, individuellement. Un cauchemar juridico-diplomatique.
Autrement dit: les mesures de rétorsion "unilatérales" de l'Union Européenne contre la Suisse ne sont pas pour demain.
On comprend l'empressement des autorités européennes à stopper ce qui peut l'être - les discussions sur le marché de l'énergie, les fonds de recherche et tout ce qui est en cours de négociation. Mais détricoter l'existant sera une autre paire de manches.
L'épisode croate aura révélé aux Suisses la vilenie européenne et ses mesures de rétorsions vexatoires. Elle aura illustré, une fois de plus, le degré de soumission de ses élites qui ne cherchent nullement à appliquer la volonté populaire mais seulement à la contourner. Mais à terme elle permettra aussi de montrer, enfin, quelle crédibilité donner à toutes les menaces proférées par les hauts fonctionnaires européens selon lesquels "la libre-circulation n'est pas négociable". La libre-circulation étant tombée une semaine après les votations du 9 février en refusant son extension à la Croatie, les voilà au pied du mur. A Bruxelles aussi, il pourrait y avoir une légère perte de crédibilité prochainement...
Stéphane Montabert
Ceci dit, ma plus profonde estime pour Lesobservateurs.ch, qui acceptent la publication de commentaires ne les caressant pas dans le sens du poil. Comme quoi, le meilleur remède à la pensée unique est encore, et restera, la discussion, franche et sans faux-fuyants =)
Chère Madame Madeleine, cher Monsieur Normandy (n’y voyez là que les formules d’usage),
Je vous remercie vivement pour vos corrections, charitables et fraternelles. Encore que j’eus apprécié savoir qu’elles furent ces fautes grammaticales “assez graves”; en effet, après une énième relecture de mon commentaire, je n’ai réussi à en débusquer qu’une seule. Pourriez-vous je vous prie me dresser la liste des ces 9 erreurs ? J’aimerais sincèrement pouvoir profiter de vos lumières, afin d’améliorer ma déplorable syntaxe, acceptant de bon coeur la critique, pour peu qu’elle soit constructive (contrairement à d’autres).
Je vous remercie également d’avoir eu l’amabilité de ne critiquer que ma syntaxe, et non mes arguments de fonds: sans-doute n’y avez vous rien trouvé à redire. Vous n’ignorez pas, j’en suis persuadé, l’adage populaire, qui devrait vous plaire: “Qui ne dit mot, consent”.
Merci encore pour vos remarques et corrections, qui ont tant apporté à la discussion !
Un grand merci à Madame Madeleine et Monsieur Normandy pour leurs corrections et leurs avis charitables. Il eût été cependant encore plus charitable de m’indiquer qu’elles ont été ces 9 fautes grammaticales assez graves, que je puisse les corriger, ou que les lecteurs en soient au moins avertis. Voyez-vous, contrairement à d’autres, j’admets aisément la critique, et voudrais sincèrement pouvoir bénéficier de vos lumières, afin d’être en mesure d’améliorer ma syntaxe, apparemment déplorable…
A moins que les “journalistes” de ce site ne les aient déjà corrigées, comme ils ont corrigé l’interview de M. Montabert ? Car effectivement, c’est faire preuve de respect envers ses lecteurs, que leur proposer des textes comportant le moins de fautes possibles. S’octroyer perpétuellement le statut de victime de devrait dispenser personne de faire preuve d’un minimum de professionnalisme.
Je vous remercie en outre d’avoir eu l’amabilité de ne critiquer que ma syntaxe, et non le fonds de mes arguments: sans-doute n’y avez-vous rien trouvé à redire. Et, comme dit l’adage populaire (ce qui devrait vous plaire): “Qui ne dit mot, consent”.
Merci encore pour vos remarques, qui ont tant apporté à la discussion !
“A Vincent von Siebenthal: une « relecture n’est jamais inutile » ? Vous ne croyez pas si bien dire: votre texte comporte encore au moins 9 fautes grammaticales assez graves, à mon avis, pour un donneur de leçons.”
Bon, passons sur sa prose plus rageuse qu’adroite et plus incohérente que structurée. Attardons-nous sur le fond. Euh… oui … mais quel fond… au fond? Ah, oui: LesObservateurs.ch devraient faire ce qu’aucun autre site ne pratique, corriger orthographe, syntaxe et grammaire des intervenants. C’est apparemment à ses yeux grands fermés la quintessence du journalisme. Pour le reste …
A Vincent von Siebenthal: une “relecture n’est jamais inutile” ? Vous ne croyez pas si bien dire: votre texte comporte encore au moins 9 fautes grammaticales assez graves, à mon avis, pour un donneur de leçons.
ERRATUM: l’orthographier (ligne 5).
Ce qui prouve qu’une relecture n’est jamais inutile 😉
Cher M. Montabert,
Tout d’abord, je me permets de relever une grossière faute d’orthographe, qui s’est (malencontreusement) glissée à la ligne 5 de votre “article”: le mot immigration s’écrit avec deux “m”, et non un seul. Je m’étonne d’ailleurs que le membre d’un parti qui use et abuse à tout-va de ce terme, ne puisse l’othographier correctement, et que cela ait pu échapper à un site comme Lesobservateurs.ch, d’une telle haute teneur journalistique (comme chacun sait).
Pour le reste, un véritable patriote tel que vous devrait au contraire applaudir aux “mesures de rétorsions” décidées par l’UE: enfin cette dernière se décide-t-elle à défendre les intérêts de ses citoyens, face à un pays tiers, non-membre, qui s’avise de lui faire la leçon, et considère les travailleurs allemands, français, italiens, espagnols ou autres…comme des indésirables. Vous ovationnez, j’en suis sûr, une politique aussi responsable (quoique fort tardive), de la part des dirigeants européens, qui, pour une fois, font passer les intérêts de leurs “ressortissants” avant ceux des pays tiers. Vous devriez vous réjouir au contraire, si vous aviez un tant soit peu de cohérence avec vos valeurs et, finalement, avec vous-même.
Pour conclure, et pour reprendre votre rhétorique nationaliste outrancière, être “suisse naturalisé” ne veut strictement rien dire: on est suisse, ou on ne l’est pas; à moins de tirer orgueil de sa précédente nationalité…ou peut-être n’est-ce, pour vous, qu’une façon de bien se démarquer des Suisses qui, malheureusement, n’ont obtenu leur nationalité que grâce à leur naissance, c.-à-d. sans effort ?
Il me semblait pourtant que votre parti, l’UDC, estime que notre nationalité se mérite à tel point, qu’il s’agit d’oublier, de faire fi de toute autre nationalité ou sentiment d’appartenance qui l’aurait précédée.
Là encore, les représentants de votre parti n’en sont pas à une incohérence près…
Détrictoer l’existant sera une autre paire de manches, d’apèrs vous… On se demande bien pourquoi, dans la mesure où la clause “guillotine” devrait normalement s’appliquer. Et quand donc les suisses comprendront-ils(elles) que la manque de “crédibilité” de Bruxelles ne dérange en rien l’Union, mais bien davantage les suisses… Bref, du n’importe quoi.