Les Suisses ont répondu "oui" à la limitation de l'immigration dimanche lors d'un referendum, selon les résultats officiels.
50,34% des électeurs ont voté en faveur de la fin de l'"immigration massive". Il n'y a que 19.516 voix d'écarts entre les deux camps, précise la RTS.
Le taux de participation a été particulièrement élevé, atteignant 56%, soit beaucoup plus que la moyenne de 44% habituellement enregistrée en Suisse. Preuve que le sujet, lancé par l'UDC (droite populiste), le parti ayant le plus de sièges au Parlement suisse, a suscité beaucoup d'intérêt de la part des électeurs suisses.
Le gouvernement suisse, la plupart des partis politiques ainsi que le patronat se sont prononcés de manière catégorique pour le "non".
Les conséquences pratiques de ce résultat demeurent encore floues. La seule certitude est que le gouvernement suisse va à présent présenter un projet de loi pour concrétiser les exigences du texte ""rapidement et de manière conséquente"
Le texte "prévoit de limiter l'immigration par des plafonds et des contingents, et le Conseil fédéral va engager sans délai les travaux pour mettre en oeuvre la décision du peuple", a déclaré la ministre suisse de la justice Simonetta Sommaruga.
"L'accord sur la libre-circulation des personnes avec l'UE est remis en cause", a indiqué pour sa part Didier Burkhalter, ministre suisse des affaires étrangères, et président actuel de la Confédération helvétique.
Le texte demande des contingents annuels pour les travailleurs, frontaliers ou demandeurs d'asile. Ces plafonds doivent être fixés en fonction des "intérêts économiques globaux de la Suisse et dans le respect de la préférence nationale".
Dans la foulée, les accords internationaux contraires à cet esprit - comme la libre circulation des personnes - devront être renégociés et adaptés dans un délai de trois ans.
Vers une rupture de tous les accords avec l'Europe?
Concrètement, ce référendum signifie la fin de l'accord de libre-circulation des personnes signé avec l'UE. Car cette "immigration de masse" est notamment constituée de ressortissants de l'UE.
La Commission européenne a "regretté" dimanche le vote des Suisses pour introduire des quotas d'immigration, dans un communiqué. La Commission "examinera les implications de cette initiative sur l'ensemble des relations entre l'UE et la Suisse", ajoute le texte.
La Suisse est un petit pays, peuplé de 8 millions d'habitants, qui ne fait pas partie de l'UE, alors qu'il est complètement cerné par des pays membres de l'Union. Liée par des accords bilatéraux avec l'UE, négociés âprement pendant 5 ans, la Suisse a accepté d'ouvrir son marché du travail aux 500 millions d'actifs de l'UE.
Au moment de l'entrée en vigueur de la libre-circulation, qui s'est faite progressivement depuis 2002, les autorités avaient indiqué qu'il n'y aurait que 8.000 nouveaux arrivants par an maximum. En fait, la Suisse avec son insolente bonne santé économique qui tranche avec la crise dans la zone euro, en accueille bon an mal an 80.000 sur son marché du travail, un chiffre qui provoque la colère de l'UDC.
En France, Florian Philippot, vice-président du FN n'as pas hésité à saluer ce résultat de la Suisse, une "vraie démocratie", selon lui:
Bravo la Suisse ! Une vraie démocratie !
— Florian Philippot (@f_philippot) 9 Février 2014
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Extrait de: Source et auteur
C’est ce qui s’appelle “glisser une quenelle” au système !