Dans Vanity Fair
Si la romancière CHLOÉ DELAUME se sent concernée par la question du féminisme, elle goûte peu le spectacle vain et contre-productif du « sextrémisme » proposé par les Femen. Ce n'est pas un mouvement, explique-t-elle, mais une fiction capitaliste de plus.
Il était une fois les Femen, un épiphénomène aussi spectaculaire que contre-productif, énième construction marketing, une fable publicitaire où le réel, encore, se retrouve réécrit. À commencer bien sûr par le mot Femen lui-même : il est rare qu’une fiction puisse infiltrer le réel sans tordre le dictionnaire. Contrairement à ce qu’affirme l’essayiste Caroline Fourest en ouverture de son documentaire Nos seins, nos armes, participant ainsi au délire collectif, femen ne veut pas dire « femme en latin ». Mais « cuisse ». C’est un petit peu moins chic et moins fédérateur, mais comme l’a fait remarquer ailleurs une des fondatrices du mouvement, l’important c’est que « ça sonnait bien ». Le reste est à l’avenant. « Pour la cause, nous n’avons pas peur de nous mettre seins nus ou de porter des bikinis ». Porter des bikinis. Du mal à comprendre, oui, vraiment.
Et vous, qu'en pensez vous ?