Les deux éditeurs milliardaires prennent la Romandie pour quantité négligeable, la méprise ; tout cela au nom du veau d’or. En plus, l’un d’eux dit ouvertement vouloir nous imposer une orientation politique bien précise, bien-pensante évidemment, et empêcher ainsi un vrai pluralisme. Cela fait tout de même un peu beaucoup, non ? Les lecteurs romands semblent avoir de la peine à comprendre ce à quoi veulent les réduire ces milliardaires bien-pensants, otages eux de la gauche médiatique !
Les journalistes tremblent en Suisse romande. La mise à prix du journal Le Temps est bien sûr un signe du mépris de ses éditeurs mais aussi un révélateur de la situation indigente du paysage médiatique romand.
Du côté des éditeurs d’abord, tout se passe comme s’ils ne voulaient plus se payer une danseuse à perte dans cette région de Suisse et créer une situation qui leur permetrrait de restructurer ce journal, restructurer voulant dire ici réduire le personnel et les frais et en faire une affaire rentable ou alors carrément fermer boutique. Cette mise aux enchères est en fait un chantage : on fait semblant de vouloir l’offrir au plus offrant tout en précisant lorsque d’éventuels intéressés s’annoncent qu’il n’est pas question de vendre à n’importe qui.
Le patron de Tamedia se dévoile et se déjuge très rapidement après une annonce bidon : « L’idée est d’ouvrir l’horizon et de ne pas réduire les possibilités dès le départ, mais pour moi, un acheteur aux motivations politiques ou des personnages connus comme hommes de paille sont exclus » ( Pietro Supino, Tribune de Genève, 22 nov. 2013). Donc lui ne fait pas de politique ? A d’autres ! Une belle conception aussi de la liberté, de la pluralité et de la diversité de la presse ! Mais alors que veut-il réellement. Il est évident qu’il vise ici des éventuels acheteurs qui réorienteraient ce paysage, même un tout petit peu, vers le libéralisme, l’ouverture et la droite. Or on sait que la droite est bien plus ouverte que la gauche mais qu’elle ne veut plus, comme d’ailleurs une grande partie du public, du politiquement correct omniprésent, de ce ton moralisateur constamment en train de fouetter ce peuple qui ne veut pas obéir à ce monde médiatique, monde en réalité lui-même coupé non seulement du peuple mais de bien des réalités sur lesquelles il devrait informer plutôt que prendre parti, voire désinformer.
Alors que faire ?
Ne plus compter sur ces deux grands éditeurs qui se moquent de la qualité et de la pluralité des médias, tout en prétendant constamment le contraire. Oui nous avons affaire à des milliardaires qui pensent d’abord à l’argent, qui ont peur même de la droite et d’un vrai pluralisme non seulement médiatique mais politique. On se dirait en France où là aussi des milliardaires inondent de millions des journaux d’extrême gauche et militant avant d’être d’information.
Espérons qu’il existe des personnes elles aussi fortunées mais qui souhaitent réellement enrichir et pluraliser le paysage médiatique romand en misant à la fois sur l’Internet et l’écrit, et en cherchant à regrouper des rédacteurs eux aussi de qualité plus que des militants de telle ou telle cause, souvent très minoritaire, et qui n’intéresse qu’un public concentré sur lui-même, au risque de provoquer, instinctivement, le rejet, même de lecteurs tout à fait ordinaires. Par la même occasion on pourrait tenter de briser le monopole du seul journal du dimanche, monopole qui revient à prendre les lecteurs en otage et à les obliger à payer, très cher, pour cela.
Les deux éditeurs milliardaires prennent la Romandie pour quantité négligeable, la méprise ; tout cela au nom du veau d’or. En plus, l’un d’eux dit ouvertement vouloir nous imposer une orientation politique bien précise, bien-pensante évidemment, et empêcher ainsi un vrai pluralisme. Cela fait tout de même un peu beaucoup, non ? Les lecteurs romands semblent avoir de la peine à comprendre ce à quoi veulent les réduire ces milliardaires bien-pensants, otages eux de la gauche médiatique ! Il ne reste donc plus qu’à espérer que d’autres personnes fortunées soient prêtes à rééquilibrer ce paysage, malgré la volonté farouche de tous ceux qui tremblent à l’idée de perdre un monopole abêtissant et humiliant que rien ne justifie, monopole dont vivent aussi bien ces milliardaires que des journalistes bien-pensants en clair surnombre
Rester à réunir des rédacteurs qui luttent contre cette bien-pensance, il en existe mais ils doivent trop souvent se contenter d’accepte leur sort de plume bridée, et des personnalités certes fortunées mais convaincues par les valeurs proposées ici, tel est le défi. Ces personnalités pourraient d’ailleurs se retrouver, même financièrement, à moyen terme, tout en ayant fait preuve de salubrité médiatique et citoyenne.
Uli Windisch, 28 novembre 2013
Vous avez raison M. Windisch. Il faut faire quelque chose. Un bon journal hebdomadaire sous forme électronique pourrait être fait… avec quelques journalistes de qualité, avec des contributions comme celles que vous avez ici, et avec le soutien financier de personnes comme M. Blocher ou autres. Il y a certainement de quoi faire…
Il n’en est qu’aux Observateurs d’en saisir l’opportunité.
Un format journal, une once supplémentaire de libéralisme, et c’est la voie royale comme alternative web/papier romande dans les 5 ans.