Il convient, en cette période de commémoration, de se souvenir de l’état des mentalités européennes à la veille du conflit.
En 1914, qui voulait faire la guerre ? La France. On ne peut pas, chez nous, rappeler que nous étions animés alors d’un esprit revanchard, et nier simultanément que nous avons, pendant quarante-cinq ans, ardemment désiré cette guerre. Depuis l’arrachement de notre Alsace-Moselle, pendant un demi-siècle, toute une génération d’écoliers, futurs combattants de la Revanche, ont pu méditer dans leur salle de classe sur la carte scolaire de la France, avec, hachurées ou grisées, les deux provinces perdues. C’était comme un rappel que l’affaire n’était pas terminée, et qu’il faudrait un jour la conclure, cette fois-ci à notre avantage. Quand, au soir du 31 juillet, donc avant la déclaration de guerre, la nouvelle promotion de Saint-Cyr a été baptisée, le lieutenant Jean Allard-Méeus, chargé d’animer le « triomphe » des nouveaux officiers, a commencé sa harangue par ces mots : « Quarante ans ont passé, leur drapeau flotte encore… »
Et vous, qu'en pensez vous ?