Expulsée avec sa famille le 9 octobre, Leonarda refuse d'être scolarisée au Kosovo. Pas question non plus pour la collégienne de rentrer en France sans sa famille.
Leonardadéprime. Entre les criailleries de ses petits frères et sœurs, les coupures d'électricité et la neige qui s'annonce, «la vie est difficile» au Kosovo, soupire la jeune Rom. Après les messages envieux de ses copains, qui lui écrivaient, sur Facebook, «T'es vraiment trop forte: tu parles à Hollande!», «il n'y a plus rien eu, je n'ai pas eu de nouvelles des gens du gouvernement, ni de l'ambassade de France, raconte la collégienne, expulsée de France, avec sa famille, le 9 octobre.J'ai eu peur que tout le monde m'oublie!» L'adolescente de 15 ans a même eu des idées noires, assure-t-elle: «Je suis un peu perdue, je ne sais même plus quel jour on est… Hier, j'ai pris un couteau ; j'ai voulu m'ouvrir les veines. Finalement, je me suis juste égratignée.»
Chez les Dibrani, le mot d'ordre officiel n'a pas changé: «On veut rentrer en France tous ensemble!, clame la jeune fille. Mes parents ne me laisseront pas repartir seule. Je sais que tous les ministres ne sont pas d'accord. Mais ceux qui ne sont pas d'accord, il faut les changer!» Aller à l'école à Mitrovica, petite ville du nord du Kosovo, comme le maire est venu le leur proposer? Pas question, répondent les enfants. «J'aurais peur qu'on se moque de moi: je ne connais pas la langue», plaide Leonarda. Pas question non plus d'accepter les cours d'un professeur de français à domicile.
Je pense que quelques paires de baffes remettraient les pendules à l’heure…