et ses protecteurs médusés…
Des turbulences et des incidents de parcours ont marqué l’installation « à la hussarde » d’une quarantaine de caravanes de « gens du voyage étrangers » sur un terrain agricole privé dont le propriétaire s’est retrouvé bien seul.
Manifestation de mauvaise humeur, cris d’oiseaux, provocations verbales et comportementales ont été rapportés par la presse et les autorités politiques, judiciaires ont imposé une médiation psychologiquement et politiquement correcte, incité le propriétaire à déposer plainte puis l’ont poussé à la retirer après un arrangement symbolique, à l’arrache (comme on dit dans ce milieu). Non sans avoir menacé de manière véhémente le groupe de solidarité avec l’agriculteur de poursuivre les propos crûs de certains indignés légitimes pour trouble à l’ordre publique, discrimination ou incitation à la haine (par définition c’est critiquer le comportement des victimes et des protégés de la gauche moralisatrice et autres petits bourgeois bohèmes).
Et bien disons-le tout net, les esprits chagrins qui se sont offusqués de l’installation de caravanes sur un terrain privé (l’herbe n’était même pas très haute ou très verte) ont tort. Et ils sont jaloux, ces esprits chagrins, étriqués, qui sentent le renfermé, le moisi du monoculturalisme, du repli sur soi ou de l’égoïsme incompréhensible du sédentaire.
Les gens du voyage, depuis des siècles, suscitent la crainte et l’envie de ces bouseux et propriétaires enracinés qui mènent une existence laborieuse et besogneuse, se préoccupant de cultiver leur terre et élever leurs animaux, de payer les biens de consommation qu’ils trouvent dans les magasins. Enviant la vie libre de presque toute contrainte des « Fils du Vent », ils sont inconscients de leur aliénation et mènent une existence routinière, médiocre, besogneuse, se préoccupant de payer leurs impôts, leurs assurances, le souci d’élever leurs enfants pour leur transmettre leur morale archaïque et éculée. Les gens du voyage sont les derniers hommes et femmes libres de notre temps. Et qui pratiquent joyeusement les valeurs pures d’un monde où le politiquement correct n’avait encore pas bridé les pulsions naturelles. Pensez donc, alors que dans le monde aliéné des sédentaires un parti politique veut imposer à l’homme (devenu transgenre) de pisser assis, où le propriétaire d’un chien ramasse, même en campagne, les excréments de son fidèle compagnon, où le fêtard, à la sortie du bistrot se fait verbaliser s’il se soulage dans le caniveau, chez les « affranchis » on pratique le recyclage des excréments directement et en série dans les champs des sédentaires. Ce qui est une contribution écologique millénaire qui rappelle d’ailleurs la pratique de certains fiers animaux sauvages qui marquent olfactivement leur territoire et font ainsi un bras d’honneur à ceux qu’ils ont délogé, même transitoirement.
Ne se préoccupant guère de la scolarité ou de formation professionnelle, les gens du voyage cultivent l’esprit de clan ou de famille, vivant en circuit fermé, se nourrissant du rejet des sédentaires (qui permet de serrer les rangs, de s’imposer par l’agressivité et la violence dynamique du groupe), exigent de s’installer à leur guise, car ils en ont le Droit, sans négociation (trop compliqué) ou respect (valeur trop féminine pour des machos), ou payer son dû (trop nul et ringard). Leur activité économique indépendante ou d’offres de service les met à l’abri des contraintes horaires, hiérarchiques de de mise en danger de la santé par harcèlement moral ou psychologique qu’endurent les sédentaires coincés. Et ils peuvent se livrer sans retenue à leurs passions pour les voitures de grosses cylindrées, alors que les locaux se contentent de simples voitures japonaises et s’imposent, ces « crétins » des contraintes morales écologiques.
Il serait aussi injuste de ne pas prendre en compte les emplois indirects causés par la pratique du self-service des gens du voyage : combien d’emplois dans la sécurité on leur doit, d’augmentation des prix des biens de consommation (le manque à gagner des objets non-facturés est répercuté sur le prix payé par le triste consommateur normal). Certains se livrent aussi à l’ancienne pratique qui consiste à aller se servir directement de fruits et légumes dans les champs, pratique qui économise les frais de main-d’œuvre et diminue les coûts de transport.
Gens du voyage vous nous fascinez, vous qui pouvez et osez faire ce dont nous rêvons peut-être encore, malgré le dressage pavlovien du politiquement correct. La gauche vous protège et vous regarde avec les yeux énamourés de celui qui est confronté à son exact contraire, la matrice pure, libre, guidé par ses instincts, insouciant comme le sont les enfants (comme des oiseaux du ciel qui ne sèment, ne moissonnent, ni ne recueillent en des greniers !).
Enfant Roi, individu Roi, minorité Reine, intouchable, à laquelle tout est dû, tout de suite. Le complexe vis-à-vis des gens du voyage est une sorte de quintessence, de modèle de l’idéologie de la gauche antiraciste. Culture de l’excuse, repentance, culture victimaire qui crée des passe-droits, des revendications communautaires, le Droit de ne pas respecter la Loi commune au nom de son statut de Victime ou d’exclu, même volontaire. Elle arrive au contraire de l’objectif souhaité : pas de limites posées, pas d’exigences, l’abandon de l’intégration par le travail, par l’économie réelle, le droit à l’assistanat et à la marginalité, à exiger sans contrepartie, à imposer les valeurs les plus archaïques au nom des Droits de l’Homme et contre le bon sens commun. Et dire que l’immigration massive est affrontée avec cette idéologie de complexe névrotique… Au secours…
Dominique Baettig
Voire encore
J’ai toujours aimé cette appellation de gens du voyage . TRES politiquement correct . Pourquoi ne continuent-ils pas à voyager alors ? Ainsi , ils ne dérangeraient enfin plus personne.