Enfants roms à vendre…

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Un trafic de bébés roms a été mis au jour durant l’été à Marseille et en Corse. Ses deux organisateurs présumés ont été interpellés. L’un d’entre-eux est le père d’un des enfants.

Au stade actuel de l’enquête, le trafic porte sur trois nourrissons dont le prix s’est négocié à quelque 10 000 euros chacun. Deux « ventes » ont été effectuées à Marseille et à Ajaccio à des membres de la communauté des gens du voyage, et une troisième a échoué à Marseille, où une information judiciaire pour traite d’être humains a été ouverte le 1er août.

L’affaire a été qualifiée hier d’« exceptionnelle » par Christian Sivy, directeur interrégional adjoint de la PJ de Marseille, « car il y a peu de procédures de cette nature au plan national ».

La justice soupçonne deux personnes d’être les principaux organisateurs du trafic : le compagnon d’une des mères concernées, et le frère de celle-ci. Le premier est également le père du bébé né le 21 juillet, qui aurait été vendu, contre 8000 euros et une BMW, à un couple de gens du voyage se trouvant dans l’impossibilité d’avoir un enfant, a indiqué le procureur de Marseille, Brice Robin.

Les deux hommes seront déférés demain à Marseille, depuis Bastia, où « il est possible qu’ils préparaient leur fuite en Roumanie via l’Italie », d’après Christian Sivy. Le parquet sollicitera leur placement en détention. Ils encourent jusqu’à dix ans de prison.

Démarchage actif

Dans ce dossier, la notion de trafic a été retenue, car les suspects « semblent avoir démarché comme intermédiaires à la fois des couples en manque d’enfant et des femmes en situation de détresse sociale, financière, à qui ils proposaient d’acheter et vendre leur bébé », souligne Brice Robin.

C’est lors d’une manifestation évangéliste dans la région que les contacts auraient été établis.

Les « adoptants » ont également été mis en examen. Selon leur avocat, Patrick Gontard, la femme du couple de gitans qui avait acheté le bébé affirme être stérile « alors que chez les gitans, il est primordial d’avoir un enfant ». « Je ne peux avoir d’enfant, j’étais prête à tout pour avoir un gosse », a confirmé la jeune femme aux journalistes devant le palais de justice de Marseille, soutenue par plusieurs membres de sa famille. « Ils l’avaient appelé Tony, le considéraient comme leur enfant, c’est comme s’ils l’avaient adopté. Ils n’ont pas le sentiment d’avoir commis un acte répréhensible, et ils sont effondrés de ne plus l’avoir auprès d’eux », a renchéri l’avocat.

L’autre vente a eu lieu en mai à Ajaccio, où le parquet a ouvert une information judiciaire. De source judiciaire, plusieurs femmes enceintes seraient venues sur l’île depuis la Roumanie, avant de repartir. La police a fait échouer une autre tentative similaire à Marseille, alors que la mère était encore enceinte.

http://www.lalsace.fr/actualite/2013/08/31/enfants-roms-a-vendre

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