Le papier finira

Philippe Amez-Droz, collaborateur scientifique à l’Université de Genève, vient de publier sa thèse de doctorat sur «la mutation de la presse écrite à l’ère numérique». Interview de la Tribune de Genève.

"Le support papier reste celui qui rapporte le plus aux éditeurs et de loin! Cela dit, la presse, toutes catégories confondues, représente en Suisse plus de 2000 titres, c’est donc un gros secteur. Traditionnellement, il repose sur deux pieds: les abonnements et la pub. Depuis quelques années, le second pied est branlant, la pub migre vers d’autres supports et, sur Internet, elle rapporte selon les études entre 10 et 40 fois moins que sur papier.

Toujours plus d’éditeurs choisissent désormais de faire payer l’accès à leur site internet. Je suis pour un modèle «freemium», où l’on fait payer une partie du contenu et laisse accessible le reste. 

[...] La publicité est souvent vue comme une nuisance. Les jeunes voient aujourd’hui beaucoup plus que dans le passé la pub comme une nuisance. Je parle de la pub qui les interrompt dans leur consommation d’un média et non des nouvelles annonces en ligne, intrusives mais qui ne représentent pas un contretemps. Je pense qu’il faut accepter la pub, ce qui passe par un travail de sensibilisation qui doit être entrepris au niveau politique. Il faut éduquer les jeunes et leur montrer qu’on ne peut vivre dans la gratuité. Le modèle freemium est clair: soit on paie et il n’y a pas de pub, ou pas de pub déguisée ou intrusive, soit on accepte toutes les formes de pub. Je suis même pour défiscaliser la pub traditionnelle, transparente, et surtaxer ses nouvelles variantes, qui ne disent pas leur nom, comme celles de Google. C’est plus cohérent que de vouloir réclamer des droits voisins à Google sur son moteur de référencement.

[...] Que pensez-vous des rumeurs annoncées dans la presse cette semaine d’une reprise par Ringier du Matin contre la remise de ses parts du Temps à Tamedia?

C’est cohérent. Ringier fait le pari de la diversification vers des sources de revenus autres que le journalisme, notamment dans le divertissement. Le Matin, plus populaire et divertissant, est en synergie avec cette stratégie. Tamedia entend davantage rester dans le journalisme et garder des titres profilés, comme Le Temps."

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