"Les barrières, me semble-t-il, sont déjà largement tombées. Actuellement, la plupart des femmes enceintes tirent profit de la possibilité d'obtenir ce diagnostic prénatal. Par contre, c'est un petit pas supplémentaire, et puis cette technique offre la possibilité d'aller beaucoup plus loin, c'est-à-dire qu'on parle de trisomie 21 mais l'on pourra détecter d'autres anomalies et, potentiellement, obtenir des informations sur les caractéristiques génétiques complètes du bébé. Même si, il faut quand même préciser, je pense que c'est important de le préciser, en tout cas en Suisse, on ne peut pas faire n'importe quoi. Donc, il y a des contraintes légales qui vont certainement rester, qui ne vont pas tomber si facilement. Mais, en même temps, on sent bien que, conceptuellement, les outils permettent beaucoup de choses et qu'on voit mal ce qui pourra empêcher un glissement progressif, qui prendra peut-être quinze, vingt ans, trente ans, mais qui risque fort de se faire malgré les barrières qui sont encore présentes actuellement."

La journaliste de la RTS:

"On ne prononce pas le mot, mais celui qui vient à l'esprit c'est l'eugénisme."

Raphael Coquoz:

"Mais, l'eugénisme, on y est depuis longtemps, quelque part. Les trisomiques sont déjà triés depuis de nombreuses années. Il y a un large consensus pour le faire, finalement. On voit bien, chaque parent a le choix pour le faire ou ne pas le faire, et la plupart des gens choisissent de le faire. Donc, c'est cet eugénisme en douceur que chacun pratique dans sa sphère d'influence, c'est-à-dire dans la genèse de ses enfants."

Et un autre journaliste de se demander si la trisomie ne va tout simplement pas disparaître.

Ces malades qu'on "trie" et ces maladies qui disparaissent sans avoir été guéries, le nouveau visage d'un progrès qui élimine les faibles pour consoler les forts.

RTS 09.05.2013