Une députée socialiste au Grand Conseil bâlois demande de limiter le nombre d’élèves étrangers dans les classes. Son constat est sans appel: les élèves germanophones sont minoritaires, l’immigration nivellerait l’enseignement par le bas.
La dernière proposition de la députée socialiste Sybille Benz n'en finit plus de susciter la polémique, son postulat au Grand Conseil du canton de Bâle Ville demande en effet que la proportion d'enfants de langue maternelle suisse-allemande par classe ne soit pas inférieure à un tiers.
L'immigration n'est plus ce pays de cocagne où tous les immigrés systématiquement intégrés gambaderaient sur nos vertes prairies, main dans la main, à l'ombre de nos drapeaux... Le postulat de Mme Benz n'est pas essentiellement culturel, qui reconnaît le fort taux d'immigration en provenance d'Allemagne - ainsi la langue allemande n'est pas directement en cause - mais principalement identitaire, qui propose le maintien et le salut de l'identité suisse par l'instauration de quotas minimum d'élèves dialectophones: "schweizerdeutscher Muttersprache". De sorte que les enfants pour qui le suisse-allemand ne serait qu'une deuxième langue en viennent à "parler la langue du leur lieu de résidence".
Devant l'effroi que peut provoquer ce monument de xénophobie gratuite, l'on n'ose à peine se remémorer le résultat du vote du Conseil national du 13 mars dernier qui a vu le PS refuser à l'unanimité la nouvelle loi sur la naturalisation demandant que chaque candidat au passeport à croix blanche soit au fait des premiers rudiments de l'une des quatre langues nationales... Certes, mais la chose était proposée par l'UDC à l'époque, ce qui explique tout.
Interrogé par la RTS à ce propos, le député genevois MCG Eric Stauffer a rappelé que le parti socialiste s'était opposé à un projet de loi demandant une disposition similaire. "Le vent tourne", conclut le journaliste de la RTS. Il semblerait...
RTS En ligne directe 06.05.2013
dès 05:35
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