“Un père, une mère”, du patrimoine

post_thumb_default

Dans sa chronique du jour au Matin, la conseillère aux Etats socialiste Géraldine Savary, en guise de boutade à l’endroit du nouveau goût des ministres français pour la transparence, dresse un inventaire à la Prévert de toutes ses richesses. Un papier intitulé “Déclaration de patrimoine”.

"Oui, Monsieur le juge, j’ai un lit, un canapé, deux fauteuils, 14 chaises, cinq tables (de travail et de ping-pong compris), trois miroirs, 1000 livres, 200 CD, une télévision, une radio, un ordinateur, un grand Borgeaud, un petit Gleyre, un frère, deux filles, un mari, un père, une mère, deux beaux-parents..."

sans oublier le raton laveur...

L'on saluera au passage le fait que Mme Savary accorde assez de valeur à sa petite famille pour la juger digne de figurer au rang de ses avoirs, entre ses étagères bondées et ses 30 paires de chaussures. "Quand on dit qu'on a une femme, ça veut dire qu'une femme vous a", expliquait Guitry. Il en va un peu ainsi de la famille, on n'en n'a pas, on en est, et Géraldine Savary se souvient qu'elle en a une et que cela participe de ce qu'elle est, de ce qu'elle a. Et de nous expliquer qu'une famille c'est bien "un mari, un père, une mère, deux beaux-parents"; ô modèle réactionnaire traditionnel.

Mais alors pourquoi vouloir priver autrui d'un pareil avantage ? N'est-ce pas le parti de Mme Savary qui a déclaré, lors du débat relatif à l'adoption d'enfants par des homosexuels, vouloir défendre le "droit des enfants" à vivre "dans une famille d'époux mariés ou de partenaires enregistrés du même sexe, ainsi que l'adoption possible, quels que soient l'état civil et l'orientation sexuelle de l'adoptant" et, par conséquent, leur "droit" à être privés de cette famille et de cette filiation dont vient se vanter Mme Savary aujourd'hui ? Faites comme je dis mais pas comme je vis ?

Une chose encore, Mme Savary, on ne possède pas "une femme de ménage" comme on possède un animal de compagnie. Aux dernières nouvelles, ce genre d'article serait même concerné par la dignité humaine de l'article 10 de notre Constitution. Cela peut paraître invraisemblable, mais c'est assez courant dans ce genre de truc qu'ils appellent la démocratie.

 

Source Le Matin 26.04.13, p.17

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.