L’Etat cul par-dessus tête

Christian Vanneste
Président du RPF, député honoraire
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La charrue avant les boeufs, le monde à l’envers, cul par dessus tête, l’Etat dirigé par Normal 1er ne procède pas normalement, et fait tout à l’envers. La France est en crise, crise économique, mais surtout morale, au double sens de perdre ses repères et son moral, et le seul succès législatif, la seule « avancée », à ce qu’ils prétendent, touche à la sexualité, avec la curiosité baroque du mariage unisexe.

On croyait y avoir échappé. DSK n’est pas Président, et certains doutent encore de la Divine Providence ! Mais si on élargit le sujet, si on métaphorise même, alors çà saute aux yeux et c’est renversant ou plutôt renversé. La  charrue avant les  boeufs, le monde à l’envers, cul par dessus tête, l’Etat dirigé par Normal 1er ne procède pas normalement, et fait tout à l’envers. La France est en crise, crise économique, mais surtout morale, au double sens de perdre ses repères et son moral, et le seul succès législatif, la seule « avancée », à ce qu’ils prétendent, touche à la sexualité, avec la curiosité baroque du mariage unisexe. Certains mauvais esprits vont jusqu’à penser que cela ne vise pas à faire plaisir aux « homos » puisque beaucoup ne le souhaitent nullement, mais à flinguer la famille classique qu’on va aussi mitrailler fiscalement. Un contribuable en colère a d’ailleurs déposé plainte contre une personne très proche du Président et jouissant, semble-t-il d’un certains nombre d’avantages alors que rien juridiquement ne la lie à un Chef de l’Etat dont l’intérêt pour la famille classique paraît des plus limités. Certaines nuits feraient oublier celle du 4 Août et l’abolition des privilèges, diront les mauvaises langues.

Mais ce goût pour l’inversion devient la règle. On attendait Hollande sur le social, sur la distribution des assistances et des maternances de la ruineuse Big Mother social-démocrate. Non, il en est venu à la flexisécurité compétitive et, en plus, il fait la guerre, et on dirait même qu’il y prend goût. A peine a-t-il estoqué les barbaresques au fond du désert qu’il va en armer d’autres contre le despote de Damas. Seulement là, on a du mal à comprendre, parce que ceux qu’on arme et ceux qu’on désarme ont quelque ressemblance. Ce ne serait pas malin de fournir aux amis syriens de quoi permettre à leurs amis maliens d’estourbir quelques-uns des notres ! D’autant moins malin que le budget sacrifié sur l’autel de la chose qu’on n’appelle surtout pas « austérité », çà va être celui de la Défense avec 30 régiments de moins, des « rafale » cloués au sol et un Charles De Gaulle en rade, disent les pessimistes. Les réalistes rappelleront que la Défense sert à garantir l’indépendance, et que lorsqu’on transporte des troupes sur des avions étrangers, qu’on obtient des renseignements d’une superpuissance tant qu’elle le veut bien, et qu’on ne dispose d’un porte-avions que six mois de l’année, l’indépendance chère au Général est devenue trop chère pour un Etat-nounou qui s’occupe, mal, avec trop peu de moyens de ce que chacun pourrait et devrait faire sans lui. Le drame c’est qu’à force d’être le premier contribuable local, de se croire le pompier des entreprises, le banquier des déficits sociaux, l’Etat fait de plus en plus mal ce qui sous son contrôle pourrait-être réalisé par d’autres : soigner ou enseigner. Enfin, il devient tragiquement insuffisant sur les missions régaliennes. Une Justice sans prisons, une Armée dont la force de projection tient toute entière sur un stade de foot, et une Sécurité Publique dont les résultats en Corse, à Marseille, en Région Parisienne et ailleurs laissent cruellement à désirer : à croire que les politiques n’aiment que le hors-sujet ! A force d’être constamment au côté d’un enfant qu’il ne veut pas voir grandir, d’être au chevet d’un malade qu’il entretient dans sa dépendance, l’Etat n’a plus l’énergie ni les réserves qu’il faut lors des crises. La polémique grotesque sur l’incapacité plus ou moins grande des majorités d’hier et d’aujourd’hui à faire face aux intempéries ne l’a que trop souligné. L’Armée est bien utile dans ces situations d’exception où l’Etat redevient le principal acteur. La suspension du Service National a été une faute. Celui-ci permettait aux jeunes Français d’apporter leur concours lors des crises et il leur donnait le sens de la collectivité et celui du long terme. Malheureusement,  les politiques n’aiment que le contre-temps !

Notre Président va donc donner des armes aux rebelles syriens alors que l’Armée devra vivre à l’économie en moyens et en heures d’entraînement. Quant à notre industrie d’armement, elle va évidemment perdre des commandes et des emplois. Bientôt sortira le Livre Blanc à partir duquel des décisions devront être prises. Alors on aboutira peut-être, et il faut l’espérer, à ce paradoxe que le budget de la Défense Nationale soit sauvé, non pour assurer à la France ses moyens d’action extérieure, sa capacité de protéger les Français, son indépendance, mais pour éviter d’avoir des rafales de licenciements chez Dassault, Safran, Thalès, Nexter etc… juste avant les municipales ! Le monde à l’envers, je vous le disais bien !

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