Suisse: 30’000 enfants de couples homosexuels

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Dixit Johan Rochel dans Le Temps, qui cite une étude qui n’a pas eu lieu en Suisse. Terrain glissant pour une tendance qui aligne promesses en l’air et assertions hasardeuses pour faire avancer sa cause. Le coup est désormais classique, l’on transgresse les lois et l’on réclame ensuite de la société qu’elle se résigne aux faits contre lesquels elle a cherché à se prémunir. L’on invente des chiffres aussi…

« Les familles dites « arc-en-ciel » sont déjà une réalité en Suisse. En l’absence d’étude nationale, Eveline Nay, chercheuse à l’Université de Bâle, a extrapolé les résultats d’études menées en Allemagne et en France pour arriver à la conclusion qu’il y aurait en Suisse entre 6000 et 30 000 enfants grandissant avec des parents de même sexe. Il importe de prendre acte de cette réalité qui dépasse quelques cas anecdotiques et de chercher à tout mettre en œuvre pour que la situation économique, juridique mais aussi émotionnelle de ces enfants soit la plus solide. L’officialisation des relations que l’enfant entretient avec ses parents permettra de le protéger à de multiples égards: droits (et devoirs) de garde et d’entretien, droit d’héritage, droit de visite ou encore rente d’orphelin. [...]

Si l’adoption des enfants du partenaire permet de mettre au cœur du débat l’intérêt supérieur de l’enfant, la proposition a aussi le mérite de faire avancer la cause de l’égalité. L’interdiction d’adopter pour des couples de même sexe représente une discrimination qu’il est nécessaire de justifier. Dans le cadre des familles « arc-en-ciel », cette justification devenait de plus en plus difficile. Comme l’ont montré des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme et de la Cour constitu­tionnelle allemande, la pression poli­tique et juridique sur les discriminations vis-à-vis des couples homosexuels est à la hausse. Sur ce point, ce sont les adversaires de l’adoption pour tous qui doivent apporter d’éventuels arguments en faveur d’une discrimination. » Source [1]

Comprenez, si vous cherchez à contester les "extrapolations" de chercheurs en théorie du genre ainsi que les décisions de justice d'organes supranationaux, vous vous rendrez coupables des actes d'homophobie les plus graves.

L'on s'étonnera que, tout au cours de sa réflexion, M. Rochel n'aient pas pris la peine de se pencher sur ces fameux arguments, qui d'ailleurs ne manquent pas: à commencer par ce fait indéniable qu'il n'est pas dans les habitudes du peuple suisse de prendre ses ordres des cours allemandes ; que la notion d'"intérêt supérieur de l’enfant" réside d'abord dans celle de lui accorder le droit à une filiation diversifiée, telle que les art. 7 et 22 de la déclaration des droits de l'enfant le stipule ;  qu'un simple divorce ou qu'une "gestation pour autrui" ne sauraient supprimer les droits des géniteurs et qu'il ne peut y avoir adoption dans ce cas au profit d'un "nouveau parent" ; que "faire avancer la cause de l’égalité" ne doit pas signifier détruire les libertés des parents biologiques et de leurs enfants sur l'autel des prétentions homosexuelles. L'égalité ne saurait se fonder sur autant de violations artificielles des exigences propres à la nature humaine, il ne revient pas à l'Etat de fabriquer une procréation homosexuelle, si la nature l'interdit, c'est sans doute qu'il y a une raison et cette raison se retrouve dans le besoin indépassable de la différenciation sexuelle indispensable à l'enfant et à son bon développement psychologique. Raison reconnue unanimement par le peuple suisse au moment de la votation sur le partenariat enregistré, qui n'a accordé cette nouvelle disponibilité qu'à la condition qu'elle reste confinée à la sphère strictement privée d'adultes consentants et n'ouvre la voie ni à l'adoption ni à la procréation médicalement assistée. A cela viennent encore s'ajouter les déclarations du Conseil fédéral selon lesquelles « il n’existe aucun droit à l’adoption » ainsi que l'égalité de droit, inscrite dans la déclaration des droits de l'enfant, de tout enfant «définitivement ou temporairement privé de son milieu familial », « de connaître ses parents et d’être élevé par eux »; le droit primordial de décider revenant, en somme, bien plus à l'enfant qu'à celui qui prétend en disposer.

Last but not least, argument ultime, la sécurité du droit par la foi dans la parole donnée. Briser la promesse faite en 2005 aurait pour effet de créer une défiance irréversible entre le peuple et ses représentants.

 

 

[1] Le titre originel de la version papier n'est pas « L’adoption progresse, pour le bien de l’enfant », mais « L’adoption progresse, sans fracas », qui a dû paraître par trop empreint de duplicité.

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