” Croyez-moi, j’admire la Suisse. Elle est un exemple pour l’avenir de l’Europe. D’ailleurs, je me félicite que la Suisse, sans être membre, mène une politique favorable à l’Union”.
Exemple: les deux nouveaux tunnels de transit, très utiles pour les Européens.
Joschka Fischer, ancien ministre des affaires étrangères allemand aime la Suisse même hors de l'UE. Extrait d'une interview, 15 nov. 2012 , Le Temps:
"Le Temps: Si la Suisse était dans l’Union européenne, elle serait la meilleure alliée de l’Allemagne. Les deux pays ont la même compréhension de la politique financière et monétaire. Mais la Suisse reste à l’écart, et sans doute pour encore longtemps. Vous le regrettez?
Joschka Fischer:Non. Croyez-moi, j’admire la Suisse. Elle est un exemple pour l’avenir de l’Europe. Le modèle américain ne fonctionne pas pour l’Europe, car nous ne parlons pas tous la même langue. La Suisse a réussi, depuis le XIIIe siècle, à organiser une fédération qui dépasse les clivages linguistiques, religieux et culturels, et ceci dans un cadre démocratique. Elle a survécu à la Réforme, ce qui est une incroyable prestation. Au XIXe siècle, la Suisse moderne a créé un Etat raisonnable. Et ça marche. Les futurs développements de la zone euro emprunteront cette direction. Celle d’une fédération, avec des abandons de souveraineté des Etats membres, exactement comme les cantons ont cédé de la souveraineté à la Confédération. On peut apprendre de la Suisse, mais que le modèle existe me suffit. Je ne peux me défaire du sentiment que les Suisses sont trop attachés à leur indépendance pour pouvoir un jour se sentir bien dans la maison Europe. D’ailleurs, je me félicite que la Suisse, sans être membre, mène une politique favorable à l’Union. Exemples: les deux nouveaux tunnels de transit, très utiles pour les Européens".
Commentaire de la rédaction: pareille déclaration d'amour à la Suisse ne peut que stupéfier un monde journalistique longtemps et inconditionnellement pro-européen et qui a maltraité à qui mieux mieux tous ceux qui ne voulaient pas entrer dans cette UE, journalistes et politiciens de gauche qui étaient et sont encore nombreux à vouloir jeter par dessus bord certains éléments constitutifs du système politique suisse.
Joschka Fischer, qui n'est donc pas de droite, en rajoute: la Suisse devient même un modèle sur bien des aspects politiques fondamentaux pour l'avenir de l'Europe et il nous remercie d'avoir construit seuls des tunnels qui servent à toute l'Europe.
La surprise est bien sûr totale. Intéressant aussi, le fait qu'ici personne n'ose critiquer ou se moquer de cette ode à la Suisse. Est-ce à l'étranger de montrer le ridicule de la tendance à l'autoflagellation congénitale, qui n'a de loin pas disparue.
Les difficultés de la presse écrite sont à l'ordre du jour.N'est-ce que pour des raisons économiques?
M. Fischer dit, autrement, ce que je pense depuis belle lurette. La meilleure chose que l’Europe devrait faire serait d’entrer dan la Confédération Suisse. Le contraire serait une catastrophe.
aie