Evelyne Widmer-Schlumpf lui a fait répondre qu’elle n’avait pas utilisé son droit de Veto à l’OCDE pour ne pas se mettre « tout le monde à dos ». Le Conseiller national UDC n’est pas content; et c’est peu de le dire. Interview.
« Ce n'est pas dans les habitudes... ce serait mal vu...», Jean-François Rime, attérré par les raisons qui lui ont été avancées par Mme Widmer-Schlumpf, ne mâche pas ses mots pour dire le sentiment que lui inspire la stratégie du Conseil fédéral.
« On devait se défendre », déclare sans ambages l'UDC fribourgeois, « on a fait que lâcher du lest, on n'a bientôt plus rien, notre place financière a été continuellement attaquée et elle va se retrouver en grande difficulté ».
« On se dirige à grands pas vers l'échange automatique d'informations. La gauche veut cette solution, mais, si on suit un peu les évènements [...] on a vraiment l'impression qu'on n'est plus maître de notre politique financière ».
Jean-François Rime se défend de réclamer la démission de la Conseillère fédérale mais invite énergiquement la population à signer le référendum pour contrer les accords Rubik et ses collègues parlementaires à refuser la révision de l'accord avec la France concernant les droits de succession. « Aujourd'hui, on donne la souveraineté fiscale dans les droits de succession à un état étranger. Ce n'est pas admissible », ajoute le fribourgeois à ce propos.
Aucune information
Un accord, dont on apprend, non sans une certaine surprise, que le Conseil fédéral a tenté d'en cacher les détails aux Parlementaires. « Ca ne nous a pas été soumis, on a refusé de nous informer, jusqu'à un certain point, on a dû aller chercher les informations nous-mêmes ».
La place financière suisse est donc en grand danger sans une prise de conscience urgente que le Conseiller national UDC appelle de ses voeux: « Maintenant, il faut simplement que les gens se rendent compte où on en est, où on va, de l'importance de la place financière et des conséquences de cette guerre économique, parce que ce n'est rien d'autre qu'une guerre économique ».
Swiss Respect
SwissRespect, l'association qui s'engage « pour la défense des intérêts de la Suisse contre les attaques de notre ordre juridique et économique de la part de «partenaires» qui cherchent à nous déstabiliser » a réagi à la réponse d'Evelyne Widmer-Schlumpf en des termes cinglants: « La réponse est effarante : c’est par souci de se montrer raisonnable que le Conseil fédéral ne voulait pas s’opposer aux autres Etats. Il est urgent d’expliquer à l’exécutif la définition du droit de veto et ce qu’il implique ».
L'association dit encore ne pas comprendre « très bien les objectifs que poursuit le Conseil fédéral et se demande si la politique menée ne finira pas par euthanasier définitivement la place financière suisse à long terme ».
La rentrée politique promet d'être houleuse.
Interview de Jean-François Rime
[soundcloud url="http://api.soundcloud.com/tracks/59723326" params="show_comments=true&auto_play=false&color=ff7700" width="100%" height="81" iframe="false" /]
Merci Monsieur Rime. Vous nous donnez un peu d’éspoir pour notre beau pays.
Heureusement nous avons des politiciens de votre trempe.