Obama semble avoir forcé la main des délégués de son parti pour ne pas perdre l’électorat blanc croyant et pro-Israélien.
Tout d'abord il y a cette forte minorité blanche, évangéliste, attachée dur comme fer à la notion de Dieu et à Israël, et que les Républicains tentent d'arracher coûte que coûte aux Démocrates.
Ensuite il y a Benyamin Nétanyahou, premier ministre israélien, qui a reçu Mitt Romney à bras ouverts en juillet et n'a pas caché son profond désarroi devant les déclarations du général Dempsey, chef de l'état-major américain, lequel vient d'affirmer ne pas vouloir : « être complice s'ils (les Israéliens) choisissent d'attaquer les installations nucléaires iraniennes ».
Coup de force
Devant les coups de boutoir du candidat républicain Mitt Romney, mormon, beaucoup plus en phase avec l'électorat chrétien, l'actuel président, Barack Obama, serait intervenu personnellement pour presser les délégués de la Convention nationale démocrate d'amender la « plateforme ».
La « plateforme » est le document politique, sorte de charte d'intention et de programme tout à la fois, censé réunir l'entier des idées défendues par le parti démocrate.
Les deux amendements portait sur la réintroduction du terme « Dieu », retiré en 2008, et de Jérusalem au titre de capital de l'état d'Israël.
Lors de sa première campagne, le sénateur Obama avait tenu divers discours allant en ce sens devant l'American Israel Public Affairs Committee. Par la suite, son administration avait à plusieurs reprises botté en touche, déclarant que la question du statut de Jérusalem relevait d'une décision des Israéliens et des Palestiniens. Un revirement mal perçu par les intéressés.
Décision contestée
Sur demande expresse du président Obama, Antonio Villaraigosa, maire de Los Angeles et chancelier de la Convention, s'y prendra à 3 reprises pour enregistrer le résultat du vote, par acclamation, des délégués du parti démocrate. Le chancelier déclarera les amendements adoptés au deux-tiers des voix sous les huées des participants. Un résultat tout sauf évident (voir la vidéo ici) et que contestent déjà plusieurs membres du parti.
« Il n'y a pas eu de discussion. Nous n'avons rien vu venir. Nous avons été trompés », a déclaré Noor Ul-Hasan, un musulman délégué de Salt Lake City, se demandant même si la Convention avait assez de quorum pour modifier la « plateforme ». De nombreux députés contestent le résultat et dénoncent une pression de la Maison Blanche.
Déconnecté
Mitt Romney a souligné l'incertitude résultant de cet état de fait, accusant le président et son parti de ne pas être à même de prendre des décisions fermes sur des problèmes graves et déclarant y voir un nouvel exemple de la cause israélienne « jetée sous le bus » par les Démocrates.
Concernant la mention de Dieu, le candidat républicain a affirmé que son omission était révélatrice d'un parti « toujours plus déconnecté de la majorité du peuple américain ».
Pour les commentateurs, l'empressement de Barack Obama semble trahir une certaine anxiété devant la perte éventuelle du soutien d'Israël. L'Obamamania bel et bien révolue, il n'est pas dit que le vote communautaire déploie d'aussi favorables effets qu'il y a quatre ans.
Et vous, qu'en pensez vous ?