Energies vertes: une taxe à l’idéologie ?
Le Conseil fédéral veut lancer une vaste réforme de l'électricité en faisant appel aux augmentations de prix, à la baisse draconienne de la consommation, aux énergies renouvelables, aux importations et aux centrales à gaz. Le Parlement en débattra l'année prochaine.
Entretemps, le peuple commence déjà à voter sur ce genre de propositions grâce à notre démocratie de proximité. Ça a débuté le 17 juin.
Mesquins, les Neuchâtelois ont refusé par 57% des voix une modeste taxe sur l'électricité de 0,5 centime, alors que le programme « Énergie 2050 » du Conseil fédéral présage d'une augmentation d'au moins 40 centimes. Trois villes suisses-alémaniques se sont exprimées sur des initiatives des Jeunesses socialistes allant dans le sens des propositions du Conseil fédéral. Stäfa a refusé par 68 % des voix, Meilen par 79 % et Dietikon par 62%. Vox populi…
Sur la lancée d'une autre votation de ce dimanche dernier, certains politiciens enclins à changer le monde sans attendre vont certainement soulever la question: « Peut-on vraiment faire voter le peuple sur des questions aussi importantes que l'énergie ? ».
Il est pour moi nécessaire de taxer l’énergie si l’on veut réellement diminuer la consommation en Suisse. Et il est démontré qu’il est possible de consommer 20 et 30% d’électricité en moins sans changer notre mode de vie.
L’affiche illustrant l’article est parlante. Les citoyens/contribuables ne voudront pas d’une taxe en plus. Dès lors, ces taxes doivent remplacer des impôts existants, soit l’imposition directe (revenu/bénéfice), soit la TVA, comme le demande l’initiative des verts libéraux.
La seule solution pour que les citoyens acceptent une telle réforme est ainsi de tendre à une neutralité, que ce soit dans les montants encaissés ou dans la répartition de la charge fiscale entre les couches de la population.
Sans connaître en détail les propositions des jeunes socialistes, je doute qu’ils proposaient de diminuer les impôts en contre-partie.