La nouvelle risque de plomber l'ambiance de la quasi totalité des voyages de classe de nos chères têtes blondes. Les Pays-Bas ont l'intention d'interdire la vente libre de cannabis aux étrangers; de lourds nuages se dessinent à l'horizon.

Le système néerlandais, présenté pourtant comme un modèle de renflouement des caisses par les adeptes de l'initiative «pour une politique raisonnable en matière de chanvre protégeant efficacement la jeunesse» (rejetée en 2008 par 63,3% des voix), semble poser de nombreux problèmes en raison de l'afflux massif de millions d'étrangers venus cultiver leur passion de l'herboristerie.

Embouteillages

Selon les autorités, cette mesure est destinée à lutter contre les nuisances, embouteillages, tapage nocturne et prolifération de vendeurs de drogue dans les rues, en augmentation depuis quelques années. La disparition des contrôles aux frontières semble être à l'origine de l'explosion, dans les pays voisins, du trafic de chanvre issu de la vente légale en Hollande.

Selon la nouvelle réglementation, les 670 coffee shops néerlandais deviendront des "clubs fermés" comptant au maximum 2000 membres, domiciliés aux Pays-Bas et âgés de plus de 18 ans.

Manifestations d'étrangers

La date d'entrée en vigueur de la "carte cannabis" au 1er mai 2012 n'a pas échappé à certaines compagnies low-cost, lesquelles proposent des billets à prix cassés pour profiter au plus vite des dernières collections du musée Van Gogh. L'opération a conduit d'ailleurs à un phénomène pour le moins étrange et unique en son genre: une manifestation, composée essentiellement d'étrangers, en plein cœur de la capitale batave, pour protester contre cette mesure «discriminatoire».

Les manifestants, rassemblés sur une esplanade devant un théâtre du centre d'Amsterdam, nous dit l'AFP, ont tous allumé un "joint" qu'ils ont ensuite brandi vers le ciel. Ils ont écouté de la musique reggae, tenant à la main des pancartes exprimant leur opposition à la "carte cannabis". On leur souhaite bon vent...