Claude Allègre est géochimiste, ancien ministre socialiste français dans le gouvernement Jospin de 1997 à 2000, auteur de nombreux ouvrages scientifiques.Membre de l’Académie des sciences française.Médaille d’or du CNRS.
Entretien réalisé par Emmanuelle Duverger (ED) pour le site Boulevard Voltaire.
ED. Le Rapport Gallois préconise « la recherche de nouvelles méthodes en vue d’extraire le gaz de schiste ». Le Gouvernement ne veut même pas l’envisager… Pourquoi une telle attitude quand on sait qu’aux États-Unis, par exemple, le gaz de schiste a créé 600 000 emplois directs ou indirects en 2010 ?
CA. Le Gouvernement est borné. Son attitude est scandaleuse. Quand on est confronté à un problème, on l’étudie avant de prendre une décision : on ne l’écarte pas d’un revers de main. Sa réaction a priori, c’est de la politique politicienne et surtout, pour moi qui suis viscéralement et depuis longtemps attaché à cette famille politique, c’est tourner le dos à l’idéologie de la gauche qui est celle du progrès.
La différence fondamentale entre les États-Unis et nous, c’est que, Outre-Atlantique, le propriétaire du sol bénéficie des découvertes faites dans son sous-sol, alors qu’en France, il est exproprié… Il faut changer le code minier pour que le propriétaire du sol soit associé aux découvertes qu’on y fait… Tout ceci nécessite la réponse raisonnable suivante : « On est dans l’impossibilité de donner des autorisations immédiates, mais nous allons étudier le problème. » Gallois ne connaît rien au gaz de schiste mais il a une attitude raisonnable : étudions le problème.
Pourquoi les écologistes s’y opposent-ils ?
Parce qu’ils sont des cons ! Voilà, vous pouvez le dire et l’écrire. Ce sont des obscurantistes, des réactionnaires. Ils sont opposés à notre société et sont la cause du chômage en France.
Cet aveuglement envers le gaz de schiste est le même qu’à l’égard des OGM ?
Bien sûr ! Les Américains consomment des OGM depuis 25 ans et il n’y a pas de morts… Il faut arrêter. François Hollande se fout de nos 4 millions de chômeurs ! Un pays qui a un tel problème de chômage et qui se prive de tous les moyens modernes, du nucléaire au gaz de schiste en passant par les OGM, il ne lui reste plus qu’à s’enfoncer dans la misère !
Vous n’exagérez pas ? On ferait l’impasse sur de possibles solutions pour une simple raison de politique politicienne ?
C’est pourtant le cas. La droite n’a pas été plus intelligente, vous savez. Mais cela porte un nom : le déclin… Nous sommes un continent en déclin et nous deviendrons les colonies des pays émergents. Je n’ai aucune raison d’être optimiste devant de telles attitudes de la part de ceux qui nous gouvernent.
Nos politiques seraient à la solde d’intérêts qui nous dépassent ou s’agit-il juste d’une question d’idéologie ?
Je ne sais pas. La bêtise explique beaucoup de choses. Les écologistes sont aussi des menteurs. Ils avaient promis qu’ils ne brigueraient pas plusieurs mandats successifs, qu’ils ne pratiqueraient pas le cumul des mandats… Regardez où en est Monsieur Mamère ! Il aura bientôt une barbe blanche mais il est toujours au Parlement…
Quelle est la solution ?
Envoyer balader l’idéologie et faire ce que font les États-Unis ou la Chine. Tant qu’on ne s’engage pas dans cette voie, nous serons mangés. Il n’y a qu’à ouvrir les yeux ! Déficit de notre balance des paiements, taux de chômage : notre pays est en décrépitude…
Comment expliquez-vous ce poids des écologistes alors que, électoralement, ils ne pèsent quasiment rien ?
On leur a fait un cadeau. Pourquoi ? C’est un mystère. Il serait tellement facile de désavouer leur pseudo-accord… Certains socialistes — raisonnables, comme Montebourg ou Valls — sont favorables au gaz de schiste. Si le PS tourne le dos au progrès, il éclatera ! Lorsque le Parti socialiste a trahi, au moment de la Guerre d’Algérie, il a éclaté. La gauche qui ne croit pas au progrès, ce n’est pas la gauche…
Source : Boulevard Voltaire, www.bdvoltaire.fr
Une partie des écologistes politiques, associatifs et intellecutels ont instauré leur bien-pensance contre certaines vérités générales et le débat scientifiques et ont aussi instauré un lobby bio ces dernières années. S’opposant aux Ogm, au nucléaire, au gaz de schiste ou encore aux nanotechnologies quitte à être parfois contre la recherche au profit des lobbys industriels qu’ils prétendent combattre, ça ne passe pas toujours non plus auprès d’une grande partie de l’opinion publique qui se rend bien compte que certains prônent un capitalisme vert en promouvant une écologie punitive avec un vide sidéral en matière industriel tout en rejetant parfois la recherche technique et scientifique. S’il faut trouver des alternatives au nucléaire et gaz de schiste et passer à la première à la seconde génération d’ogm pour leurs expérimentations, il convient tout autant de dire que les énergies renouvelables et l’alimentation bio ont aussi des défauts et ne sont pas profitables à tous non plus! Une autre écologie qui ne serait pas réactionnaire mais progressiste, humaniste et qui ne rejette pas la science est-elle possible?Je pense que oui mais ça ne se fera pas du jour au lendemain.
Chère monsieur Allègre.
J’ ose vous répondre avec mon français Bernois, et j’ admette d’ habiter au milieu de centrales nucléaires, sans avoir peur.
Vous employez des mots forts, contre des personnes qui frénent a vôtre avis l’ économie Française, dites Européene. Il faut cueillir les fruits qui nous sont offerts, contre le chômage, contre déclin de l’ occident!
A deux-cent kilometres e nôtre frontière, au Piemont j’ ai découvert une invention, fait par des pionniers, notamment l’ ingenieur Massimo Ippolito et son entourage de moyens entrepreneurs.
Leur invention, une eolienne de nouvelle técnologie, avec des ailes a traction qui ramasse le flux d’ air a environ 800 m sur le sol, et qui produit pendant 4800 heures par anné ( même plus! ) a un prix incroyablement bas. Incroyable! Mais il vaut mieux vérifier que croire.Nous sommes allés sur place, je peux offrir des dates, des photos…. Demandez -les chez moi! Je vous offre aussi un voyage sur le chantier au Piemont!
Les ingenieurs en Italie ont calculée, vue la carte de la place d’ armes de Bure, Jura- Suisse, que a la clôture de cette place d’ armes de 10 km2, on pourrait installer de ces éoliennes, qui produirait 10 TWh par année, soit plus de le centrale nucléaire de Gösgen Suisse, avec 1 GW.
Les frais de production seront, selon Dr. LorenzoFagiano, en “High Altitude Windpower Generation” au dessous de 0.05 Euro la KWh.
Aussi “Con” qui ne va pas pour vérifier en Italie, ou minimum étudier le site http://www.kitegen.com ?
Nous, cercle d’ amis des inventeurs, présentons cette idée a des personnes intéressées en économie, énérgie, de gauche, de droite, de verts, jusq’ a présent avec trés peu de succés.
Est-ce que vous ouvrez le rideau, monsieur Allègre? Un peu de courage, et vous verrez une installation trés avancée, mais qui manque encore du support.
Pour l’ économie productive en Europe!
Salutations: Peter Tschanz
[email protected]
Allègre n’a pas la langue de bois.C’est pour cela que ses amis socialistes l’ont viré.
Qu’il continue à dire ce qu’il pense.
Coïncidence, je lis le livre d’Alfred Sauvy, “La tragédie du pouvoir”! En fait je le relis, avec vingt ans de recul. J’en cite un extrait! ” en 1974′ le second rapport au club de Rome, intitulé -stratégie pour demain- et dont nous préférons ne pas citer les auteurs, a accumulé les erreurs, prétentions et non-savoir, toujours sous le couvert précieux de l’analyse des systèmes et de l’ordinateur. L’astrologue voit loin mais manque la margelle du puits. Les multiples menaces de catastrophes, prodiguées un peu à tort et à travers, ont satisfait notre goût du drame, sans entraîner aucune mesure positive contre les dangers réels. Mais, dans tous les pays, se sont formées des légions d’écologistes, aussi bien intentionnés que peu informés”.
Il y a une explication simple au silence de la presse sur les opinions défendues par Claude Allègre: en Suisse, en tous cas, alors que “la gauche”, toutes tendances confondues, recueille bon an mal an moins du tiers des suffrages des citoyens aux élections, un sondage réalisé il y a quelques années sous l’égide de la radio-tv romande (d’État!) et du journal Le Temps indiquait que 60 % des journalistes étaient “de gauche”!!!
Il n’y a pas besoin de chercher l’erreur. D’ailleurs, dans toute une série de votations populaires – notamment celle sur l’adhésion de la Suisse à l’EEE, le peuple a voté contre cette adhésion alors que la presse quasi-unanime recommandait le oui!!!
Par bonheur, en Suisse, c’est, dans les cas importants, le peuple qui a le dernier mot!!!
Marcel Rubin