« Planquez votre argent dans les puissances nucléaires ! »

Rumeur de guerre sur la Paradeplatz, l’actualité économique sous le scalpel de Myret Zaki. Une analyse sans concession de l’effacement progressif de la Suisse au rang des places financières de premier ordre. La fin d’une époque. Interview fleuve.

La rédactrice en chef adjointe du magazine économique Bilan répond aux questions des Observateurs.ch sur une très vaste palette de sujets.

Sur les forfaits fiscaux, par exemple, où Myret Zaki admet avoir « changé de posture » devant les attaques sans précédent subies par la Suisse à l'exclusion de tout autre place financière. Ceci étant dit, les cantons ont senti passer le vent du boulet des dernières votations, le système des forfaits est définitivement condamné.

Pour Myret Zaki, la Suisse a manqué le coche de la guerre bancaire: Tandis qu'elle nettoyait sagement sa place financière, elle n'a pas vu la concurrence fortement déloyale que lui menaient les paradis fiscaux anglo-saxon. Notre pays aurait dû se battre, il payera cher l'occasion manquée, le triomphe des techniques relatives au droit du trust à l'américaine (ou à l'anglo-normande) est total.

Hypnotisée et comme tétanisée par la peur, la Suisse a cédé sous des pressions énormes, jusqu'à anticiper même les demandes de ses adversaires, au risque de violer son propre droit. Cette docilité a conduit, le plus simplement du monde, au sacrifice de notre secteur financier. A priori une perte de moindre importance, 1/5 du PIB seulement, n'étaient les dégâts irréparables en termes d'image. La marque Swiss private banking est en chute libre, la profession appelée à se renouveler rapidement. La critique cible sans ambages les coupables, des conseillers fédéraux nommés au hasard des calculs politiques et qui n'ont pas le profil de personnes propres à comprendre les affaires; leur responsabilité est lourde.

Si la rédactrice en chef de Bilan reconnaît que la Suisse paie comptant sa liberté face à l'Union européenne, elle admet qu'une politique plus souverainiste et nationaliste eût pu permettre de sauver les meubles. Mais il semble bien tard pour relever la barre, un pragmatisme aux frontières du cynisme commanderait une adhésion résignée, de fait ou de droit, dans l'aire d'influence de la zone euro.

Quoi qu'il en soit, le constat des dernières manoeuvres politiques est cinglant, 100 milliards de francs perdus sur le secteur off-shore et les activités connexes. Explications.

 

Interview de Myret Zaki

 

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