Donald Trump : Réflexion sur les attaques mondiales contre Trump

Bruno Bertez
Bruno Bertez
Analyste financier anc. propriétaire Agefi France

 

Mon ennemi, c'est le bipartisme qui permet d'éliminer le peuple.

Je n'ai pas une sympathie particulière pour Trump; cette affirmation n'est pas un dédouanement, je ne m'excuse pas d'être favorable « au populisme ». En son temps, j'ai soutenu Berlusconi, je soutiens tous les populistes, qu'ils soient classés à droite ou à gauche, car leur fonction historique est de faire éclater le bipartisme et les fausses alternances. Ils ont une fonction, la plus belle et la plus noble qui soit: celle de faire resurgir les forces de vie, d'espoir, la spontanéité, le désir de vivre et de reprendre sa vie en mains.

Cette fonction est objective, elle les dépasse, eux et ce qu'ils sont; la preuve, le populisme monte partout! Ce qu'il faut considérer dans ce mouvement, c'est cela: le mouvement. Comme dit le philosophe, l'important n'est ni que la porte soit ouverte ni qu'elle soit  fermée ; l'important, c'est le mouvement qui permet l'ouverture, la fin de la clôture. Le populisme, c'est la forme « changement », sans contenu prédéterminé, c'est l'aventure. La reprise de la grande aventure de la vie politique, la réouverture de la Frontière. C'est le refus de l'arrêt de mort de tous ces salauds qui proclament la fin de l'histoire.

Les populistes et ceux qui votent pour eux sont les équivalents des « terroristes » en politique étrangère. D'ailleurs, on voit la même mobilisation, les mêmes gens, les mêmes lignes de partage.

La fonction des populistes est une fonction historique, progressiste, elle est de dynamiter  le système, de le disloquer, de le fragiliser afin qu'il se réaménage. L'ordre ne sera pas celui des discours populistes;  non, ce sera celui qui se construira lui-même, bottom-up,  une fois que le travail de destruction aura été opéré. Le vote utile, pour ceux qui votent et veulent être entendus, c'est cela, c'est le populisme.

On vous dit que voter populiste est inutile ; non, c'est le contraire: voter droite/gauche est inutile, car chacun mène la même politique, celle qui est dictée par les intérêts particuliers des classes dominantes. Le droite/gauche, c'est l'impasse, c'est le tourniquet qui fait faire du sur-place. Et cela continuera jusqu'à ce que vous n'ayez plus que vos larmes pour pleurer, mais alors il sera trop tard car subrepticement, « ils » prennent le contrôle de tout, y compris celui de votre âme.

La montée du populisme est un moment de l'histoire moderne, c'est la mise en fusion de forces vives, au sens de forces de vie, qui refusent la mort et la servitude.

Ce bouillonnement soulève le couvercle de la marmite, soulève la plaque de fonte sur ce qu'ils appellent les égouts, mais qui, en réalité, est ce qui véhicule ce qu'il y a de plus clair et naturel: la vie. Et la vie, c'est fait de sang, de larmes et de désirs.

Le populisme a quelque chose de l'ordre du Nietzschéen, de l'ordre du Dionysiaque. Le populisme n'a rien de droite, contrairement à ce que les élites veulent vous faire croire, et aussi contrairement aux analyses fausses de Mélenchon qui n'a rien compris. Le Mélenchon a peur du peuple, peur de la vie, il préfère les livres, la glose et le commentaire de textes. Non, le populisme est au travers, au travers tous les découpages, il est le mouvement qui casse les découpages, qui pulvérise les formes anciennes gérées et imposées par les Maîtres.

Ils veulent faire de vous des petits morts, des objets de l'histoire, et le populisme c'est la manière de dire « non ». Un « non »  mis sur ce qui ne peut être par définition qu'un mouvement primaire, non élaboré,  puisque nous sommes dans le bouillonnement spontané, non élaboré, non intellectualisé. Non domestiqué. Nous sommes dans le jaillissement de la vie sans conscience d'elle-même.

La montée du populisme est la manifestation politique, le reflet politique de la crise du système: les partis de gouvernement monopolisent la souveraineté pour mieux l'étouffer et pour tromper les peuples. Vous êtes en légitime défense. Voila notre constat et il est développé jour après jour, colonne après colonne.

Notre projet est démocratique, authentiquement démocratique, et nous considérons que  seul le peuple peut faire voler en éclats cette pseudo-démocratie mais réelle tyrannie. Et le peuple, porteur de cette rébellion ne peut, à ce stade de l'histoire, s'exprimer qu'au travers des populistes, des gens primaires, des gens qui refusent la règle du jeu dominante.

On prend le bélier que l'on a pour défoncer les portes, les outils que l'on peut pour faire voler en éclats les couvercles des cercueils.

Bruno Bertez, 5 mars 2016

 

 

11 commentaires

  1. Posté par Frizac Michel le

    Personnellement: lorsque toute la presse, tous les médias et tous les esclaves du système, de quel parti qu’ ils soient, hurlent sur quelqu’ un de pareille manière, ça me donne une irrépressible envie de voter pour lui.
    Le système est tellement pourri que ce qu’il craint doit certainement cacher de bonnes choses…
    L’Hitler du moment, c’est pas Trump, c’est Erdogan, qui nous envahit avec des millions de mahométans attendant tranquillement l’heure pour agir. Il ne faut pas oublier qu’une guerre bien faite commence par une invasion… CQFD

  2. Posté par colibri le

    On dirait ses attaques ciblées pour faire de la pub au Polar les Dieux de la pluie! d’ailleurs très souvent nous avons des articles de presse qui sont un mélange de pub et informations précédent le lancement d’un film ou d’un livre sur le marché
    Ou des images catastrophes précédent ou le surlendemain du jour ou la TV a programmé sur NT1 un film qui se répétera presque tous les dimanches ,les exemples sont multiples alors on peut aussi se demander à quel jeu Trump et d’autres essayent de nous convier !

  3. Posté par Kelsens le

    La démonstration de BB est excellente, il convient de faire exploser des situations que la réforme douce ne suffira pas à disloquer. La bien pensance appelle populisme cette dynamite sociale, cette nitroglycérine de la méthode forte, du remède de cheval. Le mot populisme me gêne, Korzybski aurait trouvé une autre appellation sémantique.
    Quoi qu’il en soit les thèses où le Peuple peut reprendre la main, en rejoignant des partis “populistes”, vont gagner in fine. Elles prévaudront seulement lorsque la pression de nécessité deviendra réellement insoutenable. On en est malheureusement assez loin. Ce ne sont pas les hommes qui décident, ce sont les évènements. Dans l’intervalle les blogueurs, les auteurs, les vrais et les faux experts rivaliseront d’opinions diverses et variées. L’encre va couler à flots, les colonnes vont se noircir. De cette gabegie sortira la lumière.
    Encore bravo à BB pour rendre à César ce qui lui appartient, et au changement et à la Révolution douce son outil, le populisme. Lénine était un populiste. Un mouvement top down est nécessaire avant la construction du bottom up que rappelle BB.

  4. Posté par Edgard le

    Rien que du fait que Robert Kagan, le chef de file des néocons, soit contre Trump pour que celui-ci gagne déjà ma sympathie. La preuve qu’il n’existe pas de bi-partidarisme aux États-Unis – comme nous venons aussi de le découvrir en France – c’est la décision des néocons, d’habitude disséminés parmi les républicains, d’appuyer la Democrate Hillary Clinton. Trump est un “outsider” et loin d’être le candidat idéal, mais il pourra apporter, espérons-le, un changement aux plans bellicistes des néocons. Ou, au moins, les retarder.

  5. Posté par Pehem Veyh le

    Personnellement: lorsque toute la presse, tous les médias et tous les esclaves du système, de quel parti qu’ils soient, hurlent sur quelqu’un de pareille manière, ça me donne une irrépressible envie de voter pour lui. Let’s go Donald…

  6. Posté par Alphilge le

    BBB …!!! Bravo Bruno Berthez…!!! Trump évidemment est immédiatement mis au banc, au piloris, il charge comme un Connétable Duguesclin dans la Trilaterale dont, Kissinger et autres oligarques mondialistes de Bruxelles et d’ailleurs comme JC Trichet comme Hasegawa, E. Guigou, H.Mariton, R. Chrétien, P.A.Volcker, M.K.Albright et proches comme Mme Clinton sont les grands prêtres ou les thuriféraires. Charge heroïque mais hélas sans grande chance de réussite face à ce “gouvernement mondial” qui ne dit pas son nom mais s’y emploie comme tel. Cela aura permis cependant un éclairage efficient sur le jeu de cartes qui nous gouverne. Les Peuples s’émancipent un peu plus chaque jour sous le vent de leaders comme D. Trump même à son insu…

  7. Posté par Jean-Francois Morf le

    Le nazi n’est pas Trump: c’est l’islam conquérant, avec ses imams et ses polices de la charia qui viennent déjà pour nous commander en Europe! L’Hitler du moment, c’est pas Trump, c’est Erdogan, qui nous envahit avec des millions de mahométans attendant tranquillement l’heure pour nous tuer.
    Trump a bien compris cela, par contre Hillary a déjà accepté plus de 55 millions $ de corruption, contre promesse d’islamiser les USA!

  8. Posté par Jean-Pierre R. le

    Tout en état d’accord avec l’auteur de ce texte je ne trouve pas heureux d’utiliser le mot populisme qui a été imposé par les médias à la solde des gauches. Si les ennemis peuvent nous imposer leur vocabulaire tronqué et falsifié c’est inadéquat de l’utiliser, car avant d’être dans les médias publiques, ils existaient préalablement dans les documents internes de ces partis. Conformément à leurs habitudes, les gauchos attribuent aux autres les qualifications qui les caractérisent le plus fortement. Qu’est-ce que le populisme, sinon de vider les caisses remplies par ceux qui travaillent aux profit de ceux qui ne foutent rien ? Et çà, c’est typiquement socialo-fasciste tout comme utiliser le mécanisme de l’immigration de masse pour se maintenir au pouvoir en naturalisant à tour de bras et afin de sodomiser la démocratie.

  9. Posté par JDV le

    Article excellentissime ! J’ai eu du plaisir à le lire et, ou par défaut professionnel ou par accentuatation sur ce que j’aime, j’ai revu tous les prédicateurs iconoclastes des siècles passés, lesquels ont rendus furieux les classes dirigeantes ecclésiastiques du moment. le choix étant simple: les faire rentrer dans le rang ou leur coller une étiquette d’hérétiques, ce qui équivalait à une condamnation à mort.
    On peut être d’accord ou non avec ces iconoclastes, mais il est vrai que cela remet en question tout notre acquis et CECI EST VITAL.
    Revenons à celui (Jésus Christ) qui a dit aux dirigeants de son temps: Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, et qui, au dedans, sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impuretés. Matthieu 23:27

  10. Posté par Gabriel le

    @ Jacques : excellent commentaire. J’ajouterais que le gaullisme est largement dévoyé par les types de droite, comme Juppé, qui se dit ” gaulliste” et proclame un islam de France ! C’est grave dans le sens où les plus jeunes ont subit un enseignement gauchiste que seuls des parents éclairés ont pu court-circuiter.

  11. Posté par Jacques le

    Pour mon compte, cela fait plus de vingt ans que j’affirme qu’après le capitalisme, le communisme et le socialisme, l’avenir appartiendra au populisme. La classe dominante veut le diaboliser et lui donner une connotation négative, au point que l’on se devrait d’avoir un haut le corps lorsqu’on se fait traiter de populiste. Ceux qui nous apostrophent de telle façon seraient bien en peine de définir le populisme. Ils n’emploient ce terme pour nous donner un sentiment de culpabilité. S’ils veulent des exemples de populistes, je me bornerai à en citer deux: Juan Peron et Charles de Gaulle, mon maître à penser en politique. Je suis gaulliste, j’en suis fier, et j’ai même reçu deux lettres du Général, bien que je sois citoyen suisse. Il avait tout compris avant tout le monde et contrairement aux minables qui sont maintenant au pouvoir, il ne se remplissait pas les poches et n’avait qu’un seul amour: la France, sa patrie.

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