Contribution de François Garçon, Maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

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Voici un communiqué de François Garçon, Maître de conférences HDR, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur du Master 2 professionnel Cinéma Télévision Nouveaux médias.

M. Anatoly Livry, que je ne connais pas personnellement, souhaite pouvoir candidater à un poste qui s’ouvrirait dans une université française. La biographie de M. Livry dit qu’il est titulaire d’un doctorat délivré par une université de renom international. Ce doctorat, qui a été suivi par plusieurs publications dont certaines dans des revues scientifiques sérieuses à comité de lecture, a été soutenu devant un jury de scientifiques de sa discipline. Ils ont jugé M. Livry digne du titre de docteur.

Avec ce titre, qui témoigne de la qualité de la recherche effectuée et du potentiel de la personne concernée,  tout docteur  peut candidater  dans toutes les universités sur  la planète. Libre ensuite aux établissements demandeurs de décider du sort du candidat. Au moins la compétition est transparente. Elle est transparente partout, sauf en France. Ici, un organisme s’interpose  entre le candidat et l’établissement. Cet organisme est le Conseil national des universités (CNU). Ses membres peuvent seuls délivrer le passeport, nommé«  qualification», qui permet à un docteur de seulement  pouvoir candidater. Sans qualification, la candidature est jugée irrecevable.

J’ai  écrit en 2012 un ouvrage préfacé par Philippe Gillet, vice-président  de l’EPFL, ancien  directeur  de  l’ENS  Lyon,  intitulé  Le  Dernier  verrou,  En  finir  avec  le  CNU.  Cet organisme   est  parasitaire,  inutile,  nuisible   pour   la  science  française.  Dans  toutes  les disciplines, des universitaires médiocres, élus pour la plupart sur des listes syndicales ( ?!), se prononcent sur la qualité scientifique de jeunes docteurs dont le sort professionnel ne devrait dépendre que des établissements  auprès desquels  ils font acte de candidature. Je le répète, c’est  ainsi  que  fonctionne  le  recrutement  des  universitaires  en  Suisse,  en  Allemagne,  au Japon, aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Hollande, etc. Dans aucun de ces pays, dont les enseignements  supérieurs sont considérés comme de meilleure qualité que le nôtre,   des   équipes   d’universitaires   syndicalistes   ont   l’aplomb    de   s’interposer    entre l’établissement et le candidat à un poste d’enseignant-chercheur. Il s’agit là d’une  aberration française. Ne serait-elle qu’une étape bureaucratique parmi d’autres  qu’on  pourrait la tolérer. Après tout, nous nous sommes habitués au cancer bureaucratique. Mais le CNU est nocif : il écarte chaque année des milliers de jeunes chercheurs sur des critères qui allient tantôt le flou, tantôt le dogmatisme le plus vil, comme je l’ai  montré dans mon ouvrage Le Dernier verrou. À quoi s’ajoutent d’autres forfaits, comme le fait que ces apparatchiks assurent ou contrarient la promotion d’autres  universitaires, se prononcent sur l’attribution  des congés sabbatiques, s’auto-décernent des primes scientifiques, etc.

Je répète ce  que  j’ai  déjà  écrit  dans  l’ouvrage  que  j’ai  consacré  à cette  machine absurde : le CNU est un cancer français. Toute mesure visant à en diminuer la nocivité voire, rêvons  un  peu,  sa  suppression  pure  et  simple,  est  une  excellente  nouvelle  pour  notre communauté scientifique. Tl est heureux que des chercheurs aient le courage de se lever contre le CNU qui, en raison de ses prérogatives  exorbitantes,  amène les chercheurs français à se terrer, plutôt qu’à combattre cet organisme parasitaire.

François Garçon

 

Extrait de: Source et auteur

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2 commentaires

  1. Posté par Maria le

    Vous pouvez reprendre aussi Pétition et proposition pour la NON-reconnaissance de diplômes français en Suisse d’Anatoly Livry !

  2. Posté par Vautrin le

    En tant qu’ancien universitaire (en retraite aujourd’hui) je ne peux qu’acquiescer à ces propos. Le gros, l’énorme problème des universités Françaises est, effectivement, qu’elles sont la proie des syndicats, et notamment du SNESUP noyauté par des membres du Front de Gauche et du PS. Anatole Livry a protesté contre ces pratiques, et il a raison : le système universitaire en France est un ascenseur pour les médiocres et prend bien soin d’éloigner les vrais chercheurs, ceux qui n’obéissent pas aux critères de correction scientifique (ce qui est un comble !) et politique.

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