La grande presse vole au secours de son candidat, le conseiller national socialiste Jean-François Steiert, grandement coupable du soutien de son parti à l’obstruction systématique de toute mesure pouvant contraindre la pratique de la pédophilie dans notre pays.
Un PDC a eu le malheur de le rappeler dans une publicité parue dans la Liberté. On crie haro sur le baudet, on jette des noms en pâture à la vindicte populaire, et la RTS va même jusqu'à dicter au président du PDC fribourgeois les conditions du renvoi de cette brebis galeuse, coupable de n'avoir pas su garder un silence respectueux devant les agissements du PS.
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Les Réactions
La Liberté hurle à la "grosse ficelle propagandiste", avant d'en commettre une à son tour en semant le vague sur les votes du ci-devant Steiert. La RTS organise la réaction du PDC, dont le président Eric Menoud se laisse mener par le bout du nez sans une once de courage, acquiesçant docilement aux appels du média d'Etat à une prompte exclusion du fauteur. Le fauteur ? Celui qui a commandité la publicité, non pas celui qui a plébiscité les pédophiles récidivistes, bien sûr.
Cette histoire est d'abord celle de l'assaut d'une nouvelle génération qui ne veut plus des arrangements, des choix, des votes sans conséquences et appelle à un véritable changement. Une politique sans confrontation aux faits ne sera plus possible à l'avenir. Ainsi le coupable serait un jeune PDC plutôt qu'un vieux socialiste qui a bataillé dur et employé son mandat de conseiller national à faire en sorte que des pédophiles condamnés puissent, encore et toujours, travailler avec des enfants. Pour la grande presse, avoir l'audace de rappeler ce genre de vérités aurait quelque chose de honteux, alors que le fait même qui est relaté n'a pas suscité alors la moindre indignation au moment des votes... Qui ne dit mot consent.
"Cela dit, conclut la Liberté, la réclame contre Jean-François Steiert a choqué parce qu’elle est répugnante dans sa forme." Cher Louis Ruffieux, ce n'est pas la réclame qui était répugnante mais bien l'attitude qu'elle dénonce. Que l'un de vos lecteurs ait pu se passer de votre autorisation pour s'en indigner, voilà qui est heureux et était bien le but !
Les Faits
Ils sont avérés, personne ne le conteste, le constat qu'en fait le "Comité fribourgeois pour le bien et la sécurité des enfants" a seulement le défaut d'être par trop tendre avec le conseiller national concerné, aujourd'hui candidat à la succession de la PDC Isabelle Chassot au Conseil d'Etat fribourgeois.
Entré au Conseil national en septembre 2007, Jean-François Steiert a:
- voté le rejet de l'initiative parlementaire Freysinger contre la non-radiation au casier judiciaire des criminels pédophiles.
- voté le rejet de l'initiative parlementaire Simoneschi-Cortesi pour l'obligation d'exiger un extrait du casier judiciaire des personnes qui travaillent avec les enfants.
- voté le rejet de l'initiative parlementaire Darbellay en faveur de l'interdiction d'exercer une profession en rapport avec les enfants pour les auteurs d'actes pédophiles.
- voté, dans le cadre de l'initiative de la Marche blanche "pour l'imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine", contre le choix de l'âge de 25 ans de la victime pour faire courir le délai de prescription.
- voté pour le contre-projet du Conseil fédéral, contre l'initiative.
- voté contre la recommandation d'adoption de l'initiative populaire de la Marche blanche.
- cosigné la motion Sommaruga intitulée "Prévention pénale accrue en matière de pédocriminalité et autres infractions" et dont l'auteur a lui-même reconnu qu'elle devait servir avant tout à "bloquer les propositions extrémistes et non compatibles avec notre ordre juridique et notre code pénal qui n'arrêtaient pas d'être déposées sous incitation de Marche Blanche."
- voté contre l'initiative Freysinger pour un "Suivi obligatoire des délinquants sexuels".
- cosigné l'initiative parlementaire Sommaruga pour "exclure du champ du secret professionnel des ecclésiastiques les faits constitutifs d'infractions contre la liberté sexuelle des mineurs." Seule occurrence ou, comme par miracle, le PS a jugé utile de lutter contre la pédophilie.
- voté en faveur de cette initiative.
- été absent des premiers votes de mars 2012, toujours dans le cadre de l'initiative de la Marche blanche "pour l'imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine", mais aurait certainement voté comme son parti pour réduire le catalogue et baisser l'âge des victimes mineures de pédophilie ainsi que le démontrent les deux votes suivants:
- voté contre l'abaissement à 16 ans de l'âge des auteurs d'actes pornographiques sur des enfants. Ainsi un pédophile de moins de 18 ans ne peut pas être un pédophile.
- voté en faveur du projet de loi tel que modifié par les interventions de son parti.
- voté pour le projet de loi final, dont le résultat s'est considérablement éloigné de l'esprit de l'initiative populaire acceptée en 2008.
- voté, dans le cadre de l'initiative de la Marche blanche "Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants", pour l'entrée en matière sur le contre-projet.
- voté pour que l'interdiction ne concerne que les fauteurs majeurs et que sa durée puisse être déterminée par un juge (contre la proposition de la minorité I qui demandait un minimum de 10 ans).
- voté pour confirmer le vote précédent.
- voté en faveur du rejet de l'initiative, lequel manque de passer à trois voix et 14 abstentions.
- a été absent des premiers votes pour permettre la levée de "l'interdiction complètement ou partiellement concernant une activité, le contact ou l'interdiction géographique, ceci soit à la demande de l'autorité compétente, soit à la demande de la personne concernée", mais aurait certainement voté comme son parti, comme le prouvent les votes suivants:
- voté contre le maintien du profil ADN des pédophiles.
- voté pour entériner l'ensemble des modifications.
- voté, en septembre 2013, pour le rejet de l'initiative, soit pour le retrait du soutien qui avait été accordé en mars par le Conseil national.
- voté pour continuer le rejet de l'initiative par le Conseil national.
En tout et pour tout et depuis ces cinq dernières années, Jean-François Steiert aura voté pas moins de... 18 fois pour empêcher l'application de l'initiative populaire "pour l'imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine", acceptée à 51,9% le 30 novembre 2008, pour empêcher que le peuple ne soutienne l'initiative "pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants" en votation et, en général, pour faire obstacle à toute mesure légale visant à protéger les victimes et à contenir les auteurs d'actes pédophiles.
Cette vérité qu'il ne fallait pas dire a été dite, toujours selon la Liberté, par un jeune PDC, Emmanuel Kilchenmann, qui a certainement relevé l'honneur de son parti en laissant libre cours à sa légitime indignation. Il doit impérativement être sanctionné pour cela !
Voir encore
A noter que plusieurs annonces signées par des comités anonymes “enseignants, etc.”en faveur de M. Steiert ont été publiées dans le journal La Liberté sans que ce journal ne réagisse ni ne cherche à savoir qui se cache derrière ces comités anonymes…
Il en va de même de plusieurs courriers de lecteurs publiés dans La Liberté, accusant M. Siggen (candidat PDC) de souhaiter la place des femmes à la maison, bien que ces propos soient complètement erronés et sortis de leur contexte. Mais là, La Liberté ne trouve également rien à redire…
Monsieur l’Observateur anonyme (ou Madame??),
J’ai certes écrit que cette réclame visant M. Steiert “a choqué parce qu’elle est répugnante dans sa forme”, mais j’ai aussi précisé qu’il “n’y avait objectivement rien de fallacieux dans le contenu de cette annonce qui crée la polémique”. Sortir quelques mots de leur contexte, n’est-ce pas un de ces manquements à l’honnêteté que les Observateurs reprochent régulièrement à la presse?
Louis Ruffieux
[La Rédaction: Pour toute question relative à la responsabilité, puisque c’est apparemment cela qui semble vous intéresser en premier lieu, vous trouverez les coordonnées de notre rédacteur en chef ici. Concernant l’anonymat relatif, sous couvert de la Rédaction, pratique qui, ô surprise, se retrouve à intervalles réguliers dans les colonnes de La Liberté – quoique pour des productions moins conséquentes il est vrai -, vous en trouverez des raisons plus détaillées ici. Raisons qui, si l’on s’interroge sur la façon dont La Liberté a bien pu débusquer le nom de ce M. Emmanuel Kilchenmann, qu’elle sert à toutes les sauces, prennent soudainement un sens plus que particulier. Enfin, et pour faire honneur à votre fondateur, l’abbé Schorderet de glorieuse mémoire, vous nous permettrez de citer ici l’Imitation de Jésus Christ: “Considérez ce qui est dit et non pas qui le dit“.
Pour vous répondre, il nous apparaît que, pour des questions de droits d’auteur, nous ne nous sommes pas autorisés à reproduire l’entier de votre article en citation, nous contentant de celle qui, dans le contexte d’une analyse de la réaction de La Liberté à l’annonce parue dans ses colonnes, nous a semblé la plus relevante.
En outre, réduire la citation: “Nous vouons trop de respect à nos lecteurs pour imaginer qu’ils ne soient pas capables de discerner la grosse ficelle propagandiste dans la pelote des publicités électorales. Cela dit, la réclame contre Jean-François Steiert a choqué parce qu’elle est répugnante dans sa forme, mais aussi parce qu’elle est tombée comme une météorite sur une campagne de communication tirée au cordeau par les candidats qui, tous deux, tentent d’araser leurs aspérités pour convaincre en dehors de leurs partis“, à: “Cela dit, conclut la Liberté, la réclame contre Jean-François Steiert a choqué parce qu’elle est répugnante dans sa forme.“, ne nous est pas apparu comme en travestissant le sens en aucune manière.
Force est de reconnaître que nous ne nous sommes pas sentis investis la mission de défendre votre propos dans le détail. Nous avons eu la folie de croire que votre position de rédacteur en chef de l’une des premières publications de Suisse romande suffisait à garantir vos droits à une pleine liberté d’expression.
Enfin, le renvoi en lien à votre article permettait à nos lecteurs de se faire une idée la plus précise qui soit de votre pensée. Ainsi, le reproche d’avoir “manqué d’honnêteté” en cette occurrence ne nous apparaît aucunement fondé. En revanche, et sans vouloir vous manquer de respect, nous nous interrogeons sur celle d’un auteur qui, comme vous le remarquez si justement, précise que ladite annonce ne contient “objectivement rien de fallacieux” pour l’accuser, en termes graves, d’être proprement “répugnante dans sa forme” trois lignes plus bas, et ce sans jamais en fournir le moindre mot d’explication à ses lecteurs. Attitude qui a certainement suscité la réaction de notre contributeur que vous avez pu lire dans l’article ci-dessus.
Merci de votre intérêt.]
@ Cindy Cattin
Mais quel argumentaire ? Il condamne sans rien expliquer. C’est de l’invective rien de plus.
@François
Si c’était le cas ce serait encore plus choquant: ce conseiller national n’aurait donc pas d’opinion propre!
Moi, je donne raison à La Liberté. Je trouve l’argumentaire de M. Ruffieux parfaitement cohérent et l’annonce du camp bourgeois fribourgeois très maladroite. Surtout dnas la mesure que des élus fribourgeois à Berne de droite ont voté dans le même sens.
Il faut voir encore les tristes articles des grands noms fribourgeois, se croyant en charge de disculper Siggen de l’annonce comme si le PDC avait commis une faute. http://www.laliberte.ch/canton/jean-pierre-siggen-netait-pas-au-courant-de-la-diffusion-de-lannonce
Très simple de présenter les faits de façon à accabler Steiert. Je pense que vous connaissez la politique suisse. Steiert n’a fait que suivre l’avis de la commission ad hoc du Conseil National, comme les autres députés d’ailleurs. Vous feriez mieux de vous intéresser aux raisons de ces rejets, au lieu de cracher votre venin.
[La Rédaction: pour les raisons, merci de vous reporter à cet article http://www.lesobservateurs.ch/2013/10/02/yannick-buttet-attrape-sommaruga-sur-la-pedophilie/%5D