Alors qu’on apprend que la Suisse aurait armé la Corée du Nord, un CN UDC veut supprimer l’aide humanitaire aux pays qui dépensent des “sommes astronomiques”
dans les armes.
La Suisse a de nombreuses fois défrayé la chronique respectivement à sa production d'armes: Grenades de fabrication suisse retrouvée en Syrie, équipement "sportif" à destination de la Corée du Nord.
Les restrictions existent, et sauf exceptions notables, sont le plus souvent appliquées. Reste que, partout ailleurs dans le monde, livrer des fonds peut équivaloir à livrer des armes. En effet, les économies conséquentes réalisées grâce à l'aide humanitaire permettent de sauver de l'argent pour la consommation d'armement. L'argument de l'aide au peuple "malgré" le régime semble avoir du plomb dans l'aile.
Mais le Conseiller national UDC Roland Büchel veut mettre de l'ordre dans la comptabilité des équilibres militaires, il vient de déposer une motion pour réclamer que notre pays s'abstienne de soutenir financièrement des « pays dont les dépenses militaires n'ont pas été, en termes de part du PIB, plus de deux fois supérieures à la part que la Suisse a elle-même consacrée à son armée ».
« Dans le cadre de la coopération au développement, explique Roland Büchel, des centaines de millions de francs sont transférés de la Suisse vers des pays qui dépensent beaucoup d'argent pour leurs forces armées et l'achat de matériel de guerre. Le Pakistan est un exemple extrême: il dépense chaque année des sommes astronomiques rien que pour l'entretien de ses ogives nucléaires. La Suisse lui a malgré tout versé plus de cent millions de francs au titre de l'aide au développement.
Il est choquant que nous soutenions ainsi des pays qui dépensent considérablement plus d'argent par habitant que la Suisse pour leur armée. »
Un minimum de discernement ne coûterait pas plus cher.
Rien que de vrai là-dedans; mais encore, pourquoi la Suisse poursuivrait-elle ses versements d’aide par millions à des pays qui ont largement les moyens de subvenir aux besoins de leurs citoyens sans ces versements-là? Qui peut aujourd’hui prétendre que l’Inde ou le Pakistan font mieux de s’offrir la bombe plutôt que de nourrir leurs populations ? Et que dire de tous ces pays africains dont le sous-sol est immensément riche, mais qui quémandent aide et secours aux Suisses, dont la seule ressource naturelle est l’air de leurs montagnes et l’eau de leurs glaciers? La bonne conscience comporte un aspect, néglié, celui de l’utilité des aides et de leur bon usage: il y a là bien de la négligence, car souvent les millions se retrouvent dans les comptes suisses des politiciens quémandeurs. En outre, j’ai comme sentiment mélangé que les USA retrouveraient leur santé fiscale, s’ils cessaient d’arroser de leurs dollars le monde entier pour garder leurs amis (et même les amis de leurs ennemis), amis qui ne leur en sont en rien reconnaissants, me trompé-je?