Climat de guerre. L’ancien Conseiller fédéral a mené un réquisitoire sans aucune prudence contre le candidat Christian Varone. Mal lui en a pris, le saviésan est élu.
Mise à jour 06.09.12 22h50 Christian Varone élu par 61,6% (1338/2171) des voix.
La scission fratricide du parti radical est apparue au grand jour à l'assemblée générale du 6 septembre. Pascal Couchepin, dont le coeur ne pouvait que pencher pour la candidate de sa coterie, la monocorde Lise Delaloye (« voter pour moi c'est voter pour vous »... sic) a mené une charge sans merci contre le commandant de police Christian Varone.
Conscient de la nature des forces en présence, l'ancien conseiller fédéral a dit souhaiter que la liste de tous ceux qui auront pris part au vote soit communiquée aux présidents de section et aux présidents de district; esprit de représailles quand tu nous tient. « Nous ne sommes pas une société secrète », conclut-il; un comble pour le très confraternel martignerain.
« Il y a aujourd'hui plus de deux mille personnes dans cette salle, c'est magnifique. Mais pour gagner, il faudra réussir à convaincre plus de trente mille personnes ». L'ancien président de la Confédération, que d'aucuns ont connu plus avisé, s'est ensuite perdu dans une diatribe déplaisante sur ce Valais revêche et par trop enclin à l'auto-victimisation.
L'amère mise en bouche terminée, Pascal Couchepin a chargé sabre au clair celui qu'il voit comme le fossoyeur des espérances radicales. « Ce soir, je le dis parce que je suis convaincu de servir mon canton et le parti libéral-radical en le disant. Je dis que la déclaration que vient de faire M. Varone est insuffisante ». Ici huées et sifflets, Christian Varone tâchant de calmer la populace d'un geste large. Et l'ancien maître du pays d'exiger le silence dans les rangs, à plusieurs reprises. « Je demande à M. Varone. Vous êtes un homme d'honneur M. Varone, vous l'avez dit. Je vous demande de nous dire publiquement ici que, si vous êtes désigné ce soir, et que vous êtes condamné à une peine de prison, vous retirerez votre candidature. Il n'est pas pensable, que le représentant du parti libéral-radical valaisan soit porté au Conseil d'Etat avec un boulet ». Nouvelle clameur, nouveau rappel à l'ordre. « M. Varone, vous faites ce que vous voulez, mais pour la crédibilité du parti libéral-radical, pour la crédibilité du Conseil d'Etat, pour l'honneur du Valais, je vous demande instamment, dans la déclaration que vous ferez tout à l'heure, de dire que, si vous avez une condamnation pénale, vous vous retirez. A vous de décider, M. Varone, si vous répondez aux hauts critères qui sont ceux d'un membre du Conseil d'Etat du Valais. Nous voulons être fiers du parti libéral-radical, nous voulons être fiers du Conseil d'Etat, nous voulons être fiers du Valais et, pour cela, il est nécessaire que la clarté soit apportée ce soir. C'est mon message, il y a 40 ans que je fais de la politique dans ce parti, je peux vous dire qu'une autre solution ne portera pas bonheur, ni au parti, ni au Valais ». Huons tous en choeur.
Ainsi, pour le Conseiller fédéral, le haut critère de sélection du poulain radical se trouve sur le bureau d'un magistrat turc. L'idée paraît aussi maladroite qu'elle fut inélégante et inefficace.
Le clou de la soirée sera sans doute l'intervention de Philippe Bender au secours de la grande icône radicale. Entre le valet et le mignon, beuglant comme un vieux boeuf à l'agonie, l'historien auto-proclamé, poignant et dramatique (« au moment où mes forces déclinent et où mon corps va bientôt s'effacer » [ce qui devrait tout de même prendre un certain temps, ndlr]): « Je me dois de dire une chose que je n'ai jamais vue et qui m'a profondément choqué. On n'insulte pas un magistrat, non on n'insulte pas un ancien président de la Confédération ! ».
« Et qu'on ne vienne pas dire que Philippe Bender est le larbin de Pascal Couchepin ». Si, on le dit, mais à la défense de ce dernier, quand on se croit le roi, on a les bouffons que l'on mérite.
De telles prestations et un aussi piètre spectacle auront certainement tout fait pour nous rendre ce pauvre M. Varone sympathique, lequel, en fin de compte, ne méritait pas tout cela et est apparu ce soir, avec toutes ses faiblesses, comme le seul homme raisonnable de son parti.
Une chose fait cependant vraiment peur dans tout cela et suscite un légitime effroi, un candidat, Christian Varone faisant campagne devant un crucifix et le penseur local, Bender, citant saint Luc en latin pour exhorter ses troupes. Parfum d'encens au royaume des bouffeurs de curés?
Monsieur A.Ronchi,
beaucoup de mots pour exprimer des éléments d’une importance…bref. Statique. Borné.
Vous avez parié sur le mauvais cheval de course. Ou était-ce un âne ?
ABE
Désolé mais je suis en total désaccord avec vous M. “La rédaction” : Bien que je ne porte pas M. Couchepin dans mon coeur, pour les raisons citées Par M. Ronchi ci-dessous, je considère qu’à cette occasion précise il a parfaitement raison ! On ne brigue pas un tel poste en traitant les lois étrangères comme étant sans importance (entendu de la part de M. Nantermod). On ne brigue pas un un tel poste quand on a une morale élastique comme celle de M. Varone.
Qu’on soit bien clair : je ne le blâme pas pour son geste (tout le monde peut faire une erreur) mais pour ses multiples omissions volontaires et demi-mensonges bien loin de la “transparence” dont il se revendique. 2 exemples parmi d’autres :
– il était parfaitement au courant de la date de son procès dès le début alors qu’il a affirmé le contraire à son retour en Suisse.
– il affirme que le même acte ne serait pas punissable ici en Suisse ce qui est faux et en tant que commande de la police cantonale il DOIT le savoir ! Donc il est soit un incompétent soit un menteur.
Je ne voterai donc pas pour ce M.
Salutations.
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Belle envolée lyrique assurément. Fascinante plongée dans le volcan valaisan.
Manque juste une signature, le courage de ses idées.
Les tordus radicaux du coude du Valais croient qu’ils peuvent encore faire la pluie et le beau temps au sein du PLR. Oh ! qu’ils se trompent. Couchepin n’est apprécié qu’à Martigny dans le reste du Valais il est détesté car lorsqu’il était à Berne il n’avait rien fait pour son canton d’origine. Il ne pensait qu’à polir son orgueil incommensurable et à nous débiter de très savants mensonges appris dans la taverne “Pensée et Action”.
Peu de gens connaisse son animosité envers Madame Chantal Balet qui a participé à la création du parti libéral en Valais et siégé en qualité de députée, chef du groupe libéral, au grand conseil de 1989 à 1998. Elle est membre, avec voix consultative, du comité directeur du PLR suisse et membre du comité directeur du PLR valaisan.
Nous avons assisté à un combat d’arrière-garde entre des radicaux adeptes de la “chasse aux papistes” et les libéraux. Ce combat fratricide disparaitra très rapidement vu le nom de jeunes adhérents fatigués qui ne vont pas s’embarrasser de faire des salamalecs aux caciques du parti.
Le PLR est un élément clef de la politique valaisanne. Lors des prochaines élections je n’hésiterai pas à placer sur ma liste Christian Varone.