Y a-t-il un retour des cathos français en politique ?

   
Michel Garroté  --  Dans le cadre des présidentielles françaises, le chroniqueur catholique Michel Janva demandait, tout récemment : "Si la droite l’emporte pour pratiquer une politique de gauche, à quoi bon ?". Sans doute soutient-il Marine Le Pen, certainement est-il catho-traditionaliste, et c'est son droit. Au demeurant, sa question reste pertinente (imaginez Macron et Le Pen au second tour ou même Fillon et Le Pen à ce même second tour, sachant qu'en effet, la "droite" de LR, comme auparavant l'UMP, pratique une politique de centre-gauche, voire même de gauche...).
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Plus en détail, sur 'Le Salon Beige', Michel Janva écrivait, il y a peu, notamment ceci [extraits adaptés ; cf. lien en bas de page] : Les catholiques de retour dans le jeu politique. Souvent moqués dans les média, l’enseignement et certaines administrations où l’anticléricalisme est la règle, les catholiques n’hésitent plus à s’investir dans la vie publique et politique. Leur action pourrait bien s’avérer décisive pour les prochaines échéances électorales. Manif Pour Tous, Manif Pour La Vie, cortège pour célébrer Jeanne d’Arc, les catholiques investissent massivement la rue depuis plusieurs années maintenant et dépassent même souvent les effectifs des syndicats. Mais ce n’est pas seulement dans la rue que l’on retrouve les catholiques.
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Michel Janva : En politique, il n’est plus rare de voir des personnalités qui se revendiquent pratiquant ou de culture chrétienne notamment chez Les Républicains dans l’entourage direct de François Fillon avec Bruno Retailleau et Valérie Boyer ou au Front National dans le sillage de Marion Maréchal Le Pen notamment. Le candidat Les Républicains à l’élection présidentielle doit d’ailleurs la réussite de sa manifestation de soutien au Trocadéro aux réseaux de Sens Commun, émanation de La Manif Pour Tous au sein de la droite parlementaire. Et le secteur associatif n’est pas en reste, en témoigne la récente réussite du semi-marathon de Paris où pas moins de 3'000 personnes ont couru pour les chrétiens d’Orient à l’initiative de trois associations.
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Michel Janva : Du côté des médias, l’hostilité déclarée de la presse de gauche n’a pas empêché le développement des magazines catholiques comme 'Famille Chrétienne' ou 'France Catholique' et la création de nouveaux titres comme la revue 'Limite'. Mais c’est aussi sur Internet que le phénomène a pris de l’ampleur avec des sites catholiques d’information. Si les exemples ne sont pas homogènes et que des organisations comme 'Civitas' (ndmg - les cathos traditionalistes) et 'Sens Commun' (ndmg - les cathos fillonistes) peuvent paraître assez éloignées, si ce n’est dans le fond au moins dans la forme, les catholiques se rejoignent sur les principes non négociables de la foi catholique. Pour l’écrivain Jean Sévillia, les catholiques sont aujourd’hui 10 millions de pratiquants occasionnels et seulement 3 millions de pratiquants réguliers.
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Michel Janva : C’est peu mais ça n’empêche pas l’émergence d’actions originales comme "Faire gagner nos convictions", dernière initiative de 'LSB' qui part du postulat que les catholiques doivent agir en minorité active (ndmg - seulement 3 millions de pratiquants réguliers, en effet, c'est peu ; c'est même très peu, dans un pays de 65 millions d'habitants, dont 8 millions de musulmans ; ajoutons que lors de La Manif Pour Tous, LMPT, ils étaient tout de même un million dans la rue, mais que depuis, malgré ce succès, on ne les voit plus manifester ; ils tiennent des colloques et des conférences, ils sont hyper-actifs - dans l'écriture - sur Internet, mais où donc est passée l'action, concrète et pacifique, sur le terrain ?).
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Michel Janva : Et c’est donc en faisant tomber des têtes aux législatives que les catholiques pourraient tirer leur épingle du jeu. Les principales cibles sont déjà connues : le rapporteur de la loi Taubira, le socialiste Erwann Binet, Nathalie Kosciusko-Morizet des Républicains qualifiée d’égérie bobo libertaire et Sophie Montel du Front National devenue une ardente 'défenseuse' de l’avortement. En tout, dix cibles devraient être visées et la blogosphère catholique pense pouvoir faire la différence, sur les quelques centaines ou milliers de voix, qui permettent de gagner ou de perdre, une élection, concluait, il y a peu, Michel Janva, sur 'Le Salon Beige' [fin des extraits adaptés ; cf. lien ci-dessous].
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Adaptation & Mise en Page de Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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Lien vers source :

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http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
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Traditionalistes – Retour dans l’Eglise ?

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Dans une note adressée à ses confrères de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, l’abbé Franz Schmidberger, supérieur du séminaire de Zaitzkofen (Allemagne), appellerait semble-t-il de ses vœux une régularisation canonique de cette Fraternité fondée par Mgr Marcel Lefebvre. Dans sa note, il indique que les textes comme le contexte ont changé. Les textes qui sont proposés par Rome ne sont plus les mêmes qu’il y a vingt-cinq ans. Désormais, le Saint-Siège accorde une « prélature personnelle », structure qui « n’a été offerte à aucune autre congrégation ».
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De même, sur le fond, il constate que « les propositions récentes ne parlent plus de reconnaître Vatican II, ni la légitimité du Novus Ordo Missae. Aussi il semble que le moment d’une normalisation de la Fraternité est arrivé ». L’atmosphère n’est plus la même qu’il y a vingt-cinq ans, non pas tant dans ce qui est enseigné, mais dans la façon de tolérer ceux qui contestent les nouveaux enseignements : « Nous avons des sympathisants parmi les prêtres et cardinaux, dont certains voudraient faire appel à nous pour les aider, ils nous donneraient des églises et peut-être confieraient un séminaire à nos soins. Mais actuellement, à cause de notre situation, c’est impossible pour eux de le faire ».
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Après avoir répondu aux différentes objections, notamment celle de la crainte de l’édulcoration des positions et de la prédication, l’abbé Schmidberger attire l’attention sur le danger qui peut gagner les rangs de la Fraternité Saint-Pie X: une perte progressive de l’esprit de l’Église ne permettant plus de poser un jugement objectif : « Si les fidèles ou des membres de la Fraternité trouvent confortable cette situation de liberté de dépendance de la hiérarchie, alors cela implique une perte graduelle du sensus ecclesiae ». Selon lui, la mouvance « résistante » a abandonné une réalité fondamentale et il parle de « personnes qui ont, de toute évidence, perdu le sens de l’Église et de l’amour de l’Église dans sa forme concrète. À l’heure actuelle, ils se battent entre eux ».
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Adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.riposte-catholique.fr/non-classe/abbe-franz-schmidberger-moment-dune-normalisation-de-fraternite-saint-pie-x-arrive
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