Le patron de Radio Courtoisie conteste la Shoah

   
L'affaire fait beaucoup de bruit en France, depuis des semaines, y compris dans les milieux catholiques conservateurs. En effet, un certain Henry de Lesquen (président de Radio-Courtoisie, une radio parisienne catholique conservatrice, parfois un brin "traditionaliste") a publié des textes sur les réseaux sociaux et sur son site Internet « s'émerveillant de la longévité des rescapés de la Shoah » et évoquant « la musique nègre [qui] s'adresse au cerveau reptilien ». On le voit, Henry de Lesquen le Narcissique, a causé et cause encore énormément de tors aux catholiques français de droite qui, évidemment, sont choqués par ses prises de positions (extraits adaptés ; voir source en bas de page).
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A noter, dans ce contexte, que Pierre Henri, directeur du pôle communication de l’AGRIF, a récemment fait savoir que "suite aux incessantes injures et diffamations diverses contre l’AGRIF" (une association chrétienne conservatrice qui fait un excellent travail, depuis des années, pour défendre le christianisme et la France) "et son président Bernard Antony par le sieur Henry de Lesquen, président de Radio-Courtoisie, une première plainte a été déposée il y a quelques semaines. Mais devant la gravité des nouvelles injures proférées ce jour, l’avocat de l’AGRIF a  immédiatement fait partir une nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour injure publique".
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Le procès, car il y a bel et bien eu procès, n'avait pas commencé, que l'on en devinait, déjà, sa théâtralité (j'apprends à l'instant -- vendredi 9 décembre 2016 à 11h43... -- que ses propos répugnants valent aujourd'hui à Henry de Lesquen, président de radio Courtoisie et candidat à la présidentielle, de voir requis à son encontre six mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende). Le prévenu battait lui-même le tambour depuis des jours pour appeler ses soutiens à « venir nombreux » à l'audience, qui s'est déroulée mercredi à 13h30 devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. "La Licra, officine juive communautariste dite antiraciste, me fait un procès politique pour délit d'opinion", ironise-t-il.
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Thèmes abordés : la musique nègre, le racisme juif, le coefficient de blancheur des équipes de balle au pied. Un appel passé sur son « site officiel de campagne », puisque celui qui comparaît devant la justice est candidat à la présidentielle 2017. Il s'agit d'Henry de Lesquen, haut fonctionnaire de 67 ans, plus connu du monde et de la ville pour être le patron de Radio Courtoisie. Le parquet a mis Henry de Lesquen en cause pour « injure raciale » et « contestation de crime contre l'humanité ».
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Ce procès en trois actes - il y a trois citations distinctes réunies en une seule audience - visait « le particulier » qu'il est, et, non le dirigeant de la radio, car les propos incriminés n'ont pas été tenus à l'antenne de Radio Courtoisie mais sur ses comptes Twitter et sur son site Internet.
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Ainsi, le 29 décembre 2015, il twitte « Centrée sur le rythme, la musique nègre s'adresse au cerveau reptilien ». Le 24 janvier 2016 il écrit « C'est le racisme des juifs qui les a conduits au monothéisme quand ils ont privé de leurs dieux les 'Goyim' qu'ils haïssaient ». Des propos qu'Henry de Lesquen maintient aujourd'hui « s'étonnant », dans le premier cas, que « la critique d'art » et, dans le second cas, « une discussion théologique » soient convoquées devant un tribunal.
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Les autres tweets en cause concernent la Shoah. « Je suis émerveillé de la longévité des 'rescapés de la Shoah'' morts à plus de 90 ans. Ont-ils vécu les horreurs qu'ils ont racontées ? », écrit Henry de Lesquen le 27 avril 2016 pour commenter le décès de Martin Gray. Lequel, selon lui dans un autre tweet, « a tout inventé ». "Quand je dis qu'il a inventé, je ne remets pas en cause l'existence de la Shoah, se défend-il, mais l'imposture avérée du récit 'autobiographique' de Gray, dans 'Au nom de tous les miens', écrit par Max Gallo, car il n'a jamais mis les pieds dans un camp de concentration. Je dis seulement que c'est un affabulateur et que ce n'est peut-être pas le seul".
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La cour priera aussi Henry de Lesquen de s'expliquer sur cet autre tweet : « La plantureuse Simone Veil, 'rescapée de la Shoah'', qui 'va bien' à 88 ans ». La troisième citation, elle, concerne une salve de tweets de juillet dernier sur la « mélanisation » du sport en général et du football en particulier, « dramatique pour les identités nationales », a tweeté Henry de Lesquen.
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Ou encore « À cause du cosmopolitisme, le coefficient de blancheur de l'équipe de France de balle au pied est en chute libre », et « comment franciser l'équipe de France de balle au pied ? 1- Expulser les Français de papier. 2- Réprimer le communautarisme ». Toutes ces déclarations ont d'ailleurs entraîné, depuis juin dernier, une crise dans la station de radio Courtoisie. Onze responsables d'émission ont réclamé son départ tandis qu'il dénonce « une cabale » et demeure « candidat à [sa] réélection » à la présidence de la station en 2017. Quant au procès, c'est pour lui « très clair » : « c'est un procès politique pour délit d'opinion, pour imposer une pensée unique qui s'appelle le cosmopolitisme, souligne Henry de Lesquen. Or je suis résistant, et la Licra collabo ». À l'audience, il a cité le Général De Gaulle et dénoncé « un terrorisme intellectuel relayé par un terrorisme judiciaire, qui enfreint la loi sur la liberté d'expression » (fin des extraits adaptés ; voir source en bas de page).
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Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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Source : lefigaro.fr, 7 décembre 2016
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