Michel Garroté -- On peut, bien-entendu, considérer que le vote des catholiques traditionalistes n'influera pas la présidentielle française. Ce vote reflète, toutefois, les opinions, au demeurant diverses, d'une communauté très active sur Internet, dans des colloques et conférences, dans la publication d'articles, d'analyses et de livres. Fait intéressant et révélateur, Yves Daoudal et Bernard Antony se connaissent depuis très longtemps et agissent dans la même "mouvance électorale". J'écris "fait intéressant et révélateur", car Yves Daoudal votera Fillon tandis que Bernard Antony votera Le Pen : en clair, dans la même "communauté de foi et de pensée", deux chroniqueurs voteront différemment et ils s'en expliquent tous les deux.
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Daoudal s'en explique sur son blog, car certes, il vote Fillon, mais à contrecoeur (lien vers source en bas de page) : "Si on m’avait dit qu’un jour je voterais Fillon, j’aurais rigolé. Mais là on ne rigole plus. Même si l’élection présidentielle est incroyablement surévaluée. En fait elle n’a pas grande importance, et l’élection législative non plus, puisque en gros les trois quarts des lois votées en France sont des transcriptions de textes de l’Union européenne. Ce qu’on appelle élection présidentielle est l’élection du gouverneur français de l’UE. On lui laisse les questions 'sociétales', mais il ne reste plus grand-chose à inventer de ce côté-là. L’enjeu est toutefois de tenter d’éviter le pire déshonneur pour la France. Car l'élu, qu'on le veuille ou non, représentera la France.
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Daoudal : La pire honte serait d’avoir comme représentant de la France la serpillière de l’euromondialisme Emmanuel Macron, paillasson de la finance, de l’immigration, de l’invasion islamique et de la culture de mort : la totale. Dans un monde où il y a Trump et Poutine. Puisqu’il y aura manifestement au second tour Marine Le Pen et un autre candidat, et que cet autre candidat, quel qu'il soit, sera vraisemblablement élu, il faut tout faire pour que cet autre candidat ne soit pas Macron, ou, pire encore, Mélenchon. Donc voter et faire voter Fillon. Sans rire, d’autant que ce n’est vraiment pas drôle", précise Daoudal.
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De son côté, Bernard Antony votera Marine Le Pen, mais il pointe les erreurs du FN (lien vers source en bas de page) : "Je pense, et je m’en réjouis, que Marine Le Pen sera ce dimanche soir qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle où, comme je l’ai écrit depuis longtemps, je voterai pour elle, même si, en raison des aspects décevants de son programme sur le respect de la vie innocente et sur sa ligne encore trop étatiste, ce ne sera que le choix du « moindre mal ».
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Antony : Je ne me hasarde pas à pronostiquer qui, de Macron, Mélenchon ou Fillon sera son adversaire. Mais j’ai écrit suffisamment combien je considère que Macron ou Mélenchon seraient les élus du pire. Que ce soit Macron ou Mélenchon qui devrait être présent et élu au second tour, ce serait évidemment le choix du pire par l’électorat. Si c’est Fillon qui, finalement, était désigné au premier tour et pourrait alors l’emporter au second, ce serait en quelque sorte l’élu du « moindre pire ». « Du moindre pire », car je n’attends rien de bon de son entourage plus maçonnique et plus gauchi que celui de Marine Le Pen.
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Antony : Je sais bien que Fillon a reçu aussi l’appui de « Sens Commun ». Mais c’est un véritable gag de la désinformation médiatique que d’être arrivé à positionner Sens commun comme si c’était une ligue d’extrême-droite ! Il faut aussi toute l’ignominie d’un François Bayrou pour avoir émis une aussi abominable ineptie. Car Sens Commun n’a même pas la position de remise en cause de la loi Veil qu’implique une adhésion aux commandements du Décalogue, ou tout simplement humaine à la loi naturelle et au respect de la vie.
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Antony : On mesure ainsi le triste gauchissement général des valeurs et des positions politiques qui n’a cessé tout au long de la V° République. Mais la constatation que l’on peut faire aussi de cette période, c’est qu’en France donc, en 2017, il y a encore plus ou moins 20 % d’électeurs à voter pour des candidats (Mélenchon et les deux trotskards) de la continuité marxiste-léniniste. Ceci cent ans après la révolution d’octobre, avec un bilan sans précédent dans l’histoire, de pour le moins cent millions de morts massacrés par les régimes communistes d’hier et d’aujourd’hui.
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Antony : Sous le fallacieux prétexte qu’une grande partie de son électorat, notamment ouvrier, est venu du communisme, on a proscrit tout anti-communisme au Front National. Soi-disant pour ne pas chagriner cet électorat. Absurde ! Alors qu’en dispensant un minimum de formation sur ce qu’a été « le communisme, horizon indépassable de l’esclavagisme moderne », on n’aurait fait que le conforter dans ses choix.
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Antony : Mais demeurant dans l’ignorance de ce que fut l’empire léniniste de la Tchéka et du Goulag, beaucoup, trouvant après tout les suaves paroles de Mélenchon aussi prometteuses que celles de Marine, retournent sans difficulté à leurs premiers errements. Et on peut aussi mesurer combien est faux le discours sur la disparition des valeurs et positionnements de droite et de gauche, que transcenderait le populisme. On a déjà connu cela. Ça n’a jamais été durable. Selon moi, ce n’est qu’en amenant aux véritables valeurs de la véritable droite de conviction un ancien électorat de gauche que l’on peut le fidéliser", précise Antony.
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Introduction & Adaptation de Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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Sources :
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http://yvesdaoudal.hautetfort.com/archive/2017/04/19/dimanche-5934638.html
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http://www.bernard-antony.com/2017/04/election-de-ce-dimanche-premiere-lecon.html
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