Tania Sazpinar/oang
Après avoir assoupli le secret médical des détenus dangereux suite à l'assassinat de la socio-thérapeute Adeline en 2013, le Parlement genevois a fait marche arrière jeudi. Il va ainsi contre la volonté du Conseil d'Etat.
Début 2016, le secret médical concernant les détenus dangereux a été assoupli dans la loi cantonale. Mais cette modification avait fait bondir à l'époque l'association des médecins genevois, qui souhaitait préserver un secret médical fort.
Droit ou obligation d'informer
Jeudi, une majorité du Grand Conseil s'est finalement prononcée en faveur du contre-projet élaboré par un groupe de députés - en collaboration avec cette association. La question principale était de savoir si les médecins ont le droit ou l'obligation de transmettre les informations aux autorités lorsqu'ils se retrouvent face à un détenu donnant des signes de dangerosité pour la société.
La majorité du Parlement a finalement opté pour la première option: les médecins gardent la possibilité de le faire sans y être automatiquement obligés.
Le secret médical est donc à nouveau renforcé, et Genève revient en quelque sorte à la situation d'avant la modification de 2016. Pour les partisans du texte voté, celle-ci permet d'assurer totalement la sécurité de la population puisque les médecins sont les mieux placés pour savoir quelle information doit être transmise.
Le contre-pied du gouvernement genevois
C'est une défaite pour le Conseil d'Etat, qui s'est pourtant battu jusqu'au bout. Il voulait à tout prix maintenir cette obligation automatique d'informer les autorités et avait même déposé un amendement de dernière minute.
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[...] A droite, l'UDC a exprimé ses craintes pour la sécurité.
«On a perdu le fil rouge», a relevé Patrick Lussi qui a rappelé qu'on visait une catégorie de détenus particulièrement dangereux. Le MCG a mis en évidence l'intérêt général qui doit primer. [...]