Michel Garroté -- Neuf dirigeants séparatistes de Catalogne étaient entendus, jeudi 2 novembre 2017, au siège de l'Audience nationale, la Haute cour de justice espagnole, à Madrid, où ils doivent répondre d'accusations de rébellion, sédition et détournement de fonds publics (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : le parquet espagnol a requis la prison pour huit des 14 membres du gouvernement catalan destitué.
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Les faits :
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Comme annoncé, Carles Puigdemont, le président destitué de l'exécutif régional catalan -- qui a gagné Bruxelles en début de semaine -- n'a pas répondu à la convocation, mais il a fait savoir par son avocat belge qu'il se tenait prêt à témoigner depuis la Belgique. Le tribunal constitutionnel a accepté la demande (des neuf dirigeants séparatistes de Catalogne entendus) de report de l'audition au 9 novembre 2017.
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Il s'agit maintenant de déterminer s'il y a lieu d'engager des procédures judiciaires en bonne et due forme susceptibles d'aboutir à des procès. Il s'agit également de trancher sur la question d'un éventuel placement en détention provisoire des prévenus ou des mesures alternatives de contrôle judiciaire (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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La fuite :
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A propos de la fuite, Dominique Dunglas écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : la fuite avait été bien préparée. Le président de l'exécutif catalan -- avec 5 des 11 ministres de son gouvernement dissous par l'État central (l'exécutif catalan est un gouvernement de coalition indépendantiste ou la gauche et l'extrême gauche occupent une place prépondérante) -- a en effet gagné Marseille en voiture et, de là, a pris un avion pour Bruxelles.
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Au début de la fuite, Puigdemont avait posté sur Twitter une photo de la Generalitat qui donnait à penser qu'il était, à ce moment-là, dans son bureau. Quelques heures plus tard, son conseiller du territoire, Josep Rull, avait affirmé l'avoir rencontré à Barcelone dans la matinée. Une photo de Rull, postée sur les réseaux sociaux, le montrait dans son bureau de la Generalitat.
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La fuite de Puigdemont intervient quelques heures après la présentation d'une plainte pour « sédition, malversation et prévarication » contre les membres du gouvernement catalan qui ont proclamé l'indépendance de la région. Ces derniers risquent des peines pouvant aller jusqu'à 30 ans de prison. Le président destitué de la Catalogne a tenu une conférence de presse mardi 31 octobre à midi.
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"Je ne suis pas là pour demander l'asile politique. Je suis à Bruxelles comme capitale de l'Europe. Ici, pour agir en toute liberté et en toute sécurité". Carles Puigdemont conteste avoir pris la fuite. En revanche, il attend des garanties de la part de la justice espagnole, qu'il a vivement critiqué, ajoute Dominique Dunglas (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Troubler la mer mais refuser les vagues :
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Concernant cette fuite en Belgique, Philippe Bilger écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Puigdemont veut bien troubler la mer mais refuse les vagues. Il a rejoint la Belgique. D’aucuns disent que c’était organisé de longue date. Si c’est vrai, ce serait encore plus triste. Avoir préparé ses arrières alors qu’il flamboyait un temps tout devant.
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Puigdemont verra son aura s’étioler. L’épopée quitte la Catalogne et va se protéger en Belgique. Le sauve-qui-peut succède à l’incandescence qui, aussi minoritaire qu’elle soit, était porteuse d’une flamme. Sa fuite en Belgique l’a éteinte, ajoute Philippe Bilger (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Michel Garroté pour LesObservateurs.ch, 2.11.2017
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https://www.challenges.fr/monde/europe/espagne-les-separatistes-catalans-devant-la-justice_510598
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http://www.lepoint.fr/monde/carles-puigdemont-une-fuite-bien-preparee-30-10-2017-2168653_24.php
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http://www.bvoltaire.fr/carles-puigdemont-masque-de-lheroisme-tombe/
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