Le mépris envers les “catholiques populaires”

   
Michel Garroté - En France, le problème des "migrants" divise l'Eglise en deux blocs : d'une part, le bloc des catholiques de gauche qui, dans le sillage du pape François, voient l'afflux massif de migrants musulmans comme une bonne chose ; et d'autre part, le bloc des catholiques populaires et identitaires, qui voient cet afflux migratoire comme une mauvaise chose. Deux blocs donc : le bloc des fidèles méprisables (les catholiques populaires et identitaires) et le bloc des gentilles élites (les catholiques de gauche), élites censées "guider" (en toute modestie...) ces mêmes fidèles, trop bêtes pour comprendre par eux-mêmes, que le Christ était dès le commencement, demeure et restera à jamais, un militant de la CGT, un messie mélenchonnique.
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A ce propos, sur Aleteia, Laurent Dandrieu écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Dans les années 1970, le père Serge Bonnet, sociologue et dominicain, était parti en guerre contre un certain clergé [gauchisant] qui faisait la chasse au catholicisme populaire, cette religiosité un peu trop basique aux yeux de ce même clergé [gauchisant] ; catholicisme populaire indigne du bel édifice théologique en lequel ce clergé [gauchisant]   avait caricaturé le catholicisme. Au nom de ce mépris du catholicisme populaire, on fit la traque aux processions, à la communion solennelle, aux dévotions mariales, à tout un tas de pratiques suspectées de transformer la religion en « opium du peuple ».
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Le père Serge Bonnet, lui -- dont plusieurs écrits ont été récemment réédités aux éditions du Cerf, sous le titre "Défense du catholicisme populaire" -- rappelait que quand l’Église ne répondait plus à ces besoins populaires de voir reconnu et exprimé « le sacré, la crédulité, le goût du merveilleux, la superstition, la peur », ces besoins populaires allaient se satisfaire ailleurs, dans toutes sortes de fausses religiosités et d’idoles néo-païennes. Et il dénonçait, avec une vigueur de polémiste, « l’abandon religieux dans lequel est laissé le grand nombre parce qu’une petite caste impose une conception élitiste, sectaire, politicarde et cléricale de la religion ». Au nom d’une « foi adulte », l’Église des années 60 et 70 a tourné le dos au peuple, méprisant au passage, comme le notait déjà le père Bonnet, le « patriotisme populaire ».
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Aujourd’hui, au nom d’une foi vide de tout attachement à sa communauté naturelle, attachement dénoncé comme un communautarisme et comme une « crispation identitaire », un certain cléricalisme [gauchisant], laïc ou religieux, d’ailleurs beaucoup mieux représenté au sommet de la hiérarchie ecclésiale qu’à la base, l’Église semblant souffrir de la même coupure que le reste de la société entre les fidèles et les élites censées les guider, ce cléricalisme [gauchisant] veut poursuivre cette stratégie suicidaire, aboutissant à se couper du peuple au nom d’un mépris du « catholicisme culturel », regardé de haut, ajoute Laurent Dandrieu (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction & Adaptation de Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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http://fr.aleteia.org/2017/01/25/la-nouvelle-tentation-cathare/
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Laurent Dandrieu est l'auteur de "Église et immigration : le grand malaise", paru aux éditions Presses de la Renaissance en 2017.
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