Petteri Taalas fait pourtant partie des scientifiques qui alertent depuis des années sur le réchauffement de la planète.
Atlantico : Petteri Taalas, secrétaire général de l'organisation météorologique mondiale, a publié une réponse aux alarmistes et aux catastrophistes du climat le 6 septembre. Que contient-elle exactement ?
En quoi est-ce un geste et un intervenant déterminant sur ces questions climatiques ?
Par ses déclarations critiques, Petteri Taalas, qui n'est pourtant pas un climato-réaliste, vient peut-être d'ouvrir une brèche intéressante pour libérer un peu la parole. L'OMM, dont il est le secrétaire général, est tout de même, avec le Programme des nations unies pour l'environnement, l'un des deux organismes à l'origine de la fondation du GIEC, cette structure scientifico-gouvernementale qui donne le la sur les questions climatiques depuis des années.
Même si on ne les entend guère, beaucoup de gens pondérés et compétents ont parfaitement compris que l'alarmisme climatique actuel résulte pour une large part d'une ferveur déraisonnable. La science est encore bien trop balbutiante pour prétendre faire des prévisions assurées sur les climats terrestres dans 50 ou 100 ans ; malgré cela, il n'y en a toujours que pour le réductionnisme climatique, qui croit pouvoir présenter le gaz carbonique comme facteur dominant, voire unique, dans l'évolution du climat. Ce "carbocentrisme" survit par habitude de pensée, par conformisme académique et médiatique, mais aussi grâce à son discours moralisateur qui rend si difficile la discussion, toute contestation étant immédiatement assimilée à une pensée déviante, à un déni, à un égoïsme, à un soutien à la politique de Donald Trump, parfois même à un crime.
Les initiatives "climato-réalistes" commencent-elles à percer dans le débat publique ? Quelles sont les principales initiatives de ce genre ?
La chape de plomb est encore pesante, mais petit à petit les choses évoluent. La "Contre-COP" que nous organisons chaque année en décembre est invariablement un succès, ainsi que nos événements plus ponctuels.
S'il est trop tôt pour parler d'emballement climato-réaliste, la pensée conforme écologiste subit tout de même des revers de plus en plus sérieux. Songeons à ce qu'est devenue la taxe carbone sous l'action des Gilets Jaunes ! De même, l'opposition de plus en plus massive aux éoliennes est en train de montrer qu'il ne suffit plus de peindre un discours en vert pour le faire accepter sans discussion. Ce n'est pas le cœur de la question climatique qui est ici atteint, mais une telle évolution ouvre la voie. En un sens, les propos de Petteri Taalas ne font donc que s'inscrire dans cette tendance émergente.
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