Le syndicat du personnel des transports recourt contre une décision de l'OFT, qui admet des salaires inférieurs aux standards pour des mécaniciens étrangers travaillant pour un transporteur suisse.
L’Office fédéral des transports a rejeté ce jeudi 12 janvier la plainte du SEV. Le SEV demandait depuis 2014 que l’accès au réseau soit retiré à l’entreprise de fret ferroviaire Crossrail, qui pratique des salaires bien plus bas que ceux de la branche. Dans son argumentaire, l’OFT estime que Crossrail respecte les salaires usuels. Le SEV conteste la définition même que fait l’OFT de la branche. Il va désormais analyser en profondeur la décision de l’OFT. Le SEV étudie la possibilité de faire recours auprès du Tribunal administratif fédéral.
« La définition de la branche que fait l’OFT ne s’appuie que sur des considérations économiques », critique Barbara Spalinger, vice-présidente du SEV, responsable des questions juridiques. Le SEV avait en effet saisi le TAF en mai 2015. Interpellé par le SEV, l'OFT était arrivé à la conclusion que le transport ferroviaire des marchandises ne constituait pas une branche uniforme mais qu'il fallait faire la différence entre le trafic intérieur et le trafic transfrontalier. Et en ce qui concerne le trafic transfrontalier, les salaires des entreprises étrangères devaient aussi être pris en considération pour fixer le standard d'usage dans la branche.
Saisi par le SEV, le Tribunal administratif fédéral avait exigé fin 2015 que l'Office fédéral des transports définisse les pratiques d'usage dans la branche pour les mécaniciens de locomotives en trafic marchandises. Et le TAF avait alors confirmé que les bases juridiques demandent que «les pratiques d'usage dans la branche dans le sens de l'art. 8 d, al 1, let d de la Loi sur les chemins de fer reposent sur les normes suisses. » Et d'ajouter : « L'avis de la première instance, qui a déclaré que les conditions d'engagement se définissent sur la base de toutes les entreprises ferroviaires suisses et européennes qui proposent des prestations de transport transfrontalier des marchandises, ne peut pas être soutenu. » Selon le Tribunal administratif fédéral, seules les normes appliquées dans les entreprises suisses de chemins de fer sont relevantes pour décider si Crossrail respecte ou non les conditions de la branche. « Depuis que l'on parle de libéralisation des chemins de fer en Europe, notre mot d'ordre est ‹ Des salaires suisses sur sol suisse ›, et le Tribunal administratif fédéral nous en avait confirmé le bien-fondé ! », rappelle Giorgio Tuti, président du SEV. « Or, l’OFT n’a pas changé son fusil d’épaule et a défini les usages de la branche en analysant aussi les salaires des entreprises étrangères. Le SEV va donc maintenant analyser méticuleusement la décision et étudier la possibilité de faire recours auprès du TAF », poursuit Giorgio Tuti.
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