Publié le 1 mai 2020 - par Jacques Guillemain
Didier Raoult a finalement accordé une interview exclusive à Apolline de Malherbe, retransmise jeudi soir sur BFM TV.
La star mondiale de l’IHU de Marseille nous dit avoir accepté de s’exprimer sur le Covid-19, car on en connaît beaucoup plus aujourd’hui qu’hier. On comprend mieux et la raison s’impose.
Interrogé sur l’absence de traitement qu’a rappelée Édouard Philippe lors de la présentation du plan de déconfinement, Didier Raoult rappelle que la chloroquine a montré son efficacité lors des essais in vitro et qu’elle est largement prescrite en Chine à un prix modique.
Elle réduit largement la durée du portage viral et c’est pour cette raison qu’il avait déclaré « En Chine, fin de partie pour le Covic-19 ».
Les courbes en cloche de l’épidémie sont éloquentes, montrant que le pic est passé depuis longtemps et que la crise sanitaire touche à sa fin.
Celui qu’on surnomme le druide, le rocker ou le gourou affirme se désintéresser des polémiques, mais avoue ne pas comprendre que son traitement ait été catalogué de fake new et qu’il ait suscité autant de raffut en France. Il note une cassure dans le monde en trois secteurs :
Les pays pauvres du Sud, qui se soignent à la chloroquine bon marché.
L’Extrême-Orient qui l’utilise largement.
L’Europe de l’Ouest et une partie des États-Unis qui la refusent, sous l’influence des laboratoires qui souhaitent faire des essais sur des molécules nouvelles, pour lesquelles on n’a aucun recul.
Mais génériques ou molécules existantes ne rapportent rien. Il faut donc développer de nouveaux médicaments pour générer des profits.
Nous avons déjà un capital médicament extraordinaire pour soigner l’humanité. Les antibiotiques ont été testés sur les bactéries mais pas sur les virus. Or, l’association hydroxychloroquine + azithromycine s’est révélée efficace.
Cette association aboutit à un taux de mortalité trois fois inférieur à celle des autres traitement testés. Entre 0,3 et 0,5 %.
Le problème est que les médias et le monde politique ne comprennent rien à ce que font les médecins qui veulent soigner.
Selon un sondage chez les médecins du monde entier, 59 % d’entre eux utilisent la chloroquine et l’azithromycine pour soigner et guérir leurs patients.
Et le druide avoue en souriant qu’on utilise la chloroquine encore plus à Paris qu’à Marseille ! Même Agnès Buzyn, de retour sur le terrain, l’utilise pour ses patients !
La chloroquine est le médicament le plus prescrit au monde avec l’aspirine !
Pas un seul médecin dans le monde pense que le Plaquénil est un poison. Des centaines de milliers de personnes l’utilisent régulièrement sans dommage ni effets toxiques.
Interrogé sur le principe de précaution invoqué par ses détracteurs, Didier Raoult répond qu’en temps de crise, traiter les patients est la priorité des médecins.
Il est consternant de voir que ce sont les 15 pays les plus riches qui sont les plus atteints, parce qu’ils refusent de traiter les malades avec des médicaments connus.
Même l’Iran a repris le contrôle de la situation en généralisant la chloroquine.
Les médecins qui gravitent autour du pouvoir sont politisés et déconnectés des réalités. Nous avons aujourd’hui un énorme retard sur l’Extrême-Orient.
Interrogé sur le laboratoire P4 de Wuhan, il n’accorde guère de crédit à une manipulation du virus.
Il revient sur les 100 000 tests pratiqués à l’IHU et sur sa mortalité la plus faible au monde. La courbe en cloche montre que finalement l’épidémie du Covid-19 est banale et ressemble aux épidémies connues. Le taux de mortalité est faible. Alors, pourquoi cette panique générale ?
Le problème est que les populations ont peur parce qu’elles n’ont pas vécu la guerre, pas connu le risque. Elles sont protégées, soignées, avec une espérance vie très élevée. Le Covid-19 génère la peur de mourir.
Interrogé sur la visite de Macron, qui n’a pas autorisé la généralisation de la chloroquine, Didier Raoult botte en touche en disant que Macron a compris mais que la décision politique est difficile…
À l’IHU, les personnels soignants, très protégés, n’ont pas été plus impactés que la population. Les tests sérologiques ont montré que seulement 3 % d’entre eux ont développé des anticorps.
Didier Raoult revient à nouveau sur la diabolisation de la chloroquine, connue depuis 80 ans. Avec 36 millions de cachets prescrits en France chaque année, cette molécule est soudain jugée dangereuse, épouvantable, avec des complications cardiaques gravissimes, et interdite à la vente !
« De ma vie, je n’ai jamais entendu un truc aussi fantasque. C’est inouï ! »
La contagiosité du Covid-19 tourne autour de 2 à 2,5. Celle de la rougeole et de la variole se situe entre 12 et 20.
Un point particulier l’inquiète : les fibroses pulmonaires chez des gens asymptomatiques. Il va falloir surveiller et étudier ce volet de la maladie. Y aura-t-il des séquelles sérieuses ? À suivre.
Y aura-t-il un vaccin ou pas ? Il ne sait pas. Le Covid-19 peut disparaître de lui-même bien avant l’arrivée d’un vaccin.
Une deuxième vague ? Pour lui, c’est un fantasme, de la science-fiction.
Rien à voir avec la grippe espagnole. Les gens mouraient de surinfection bactérienne car on n’avait pas d’antibiotiques. On ne reverra pas cette catastrophe.
Sur l’ouverture des écoles, il ne se prononce pas, reconnaissant cependant que les enfants ne sont pas les plus sensibles à l’infection et les plus malades.
Sur les cas d’enfants victimes d’inflammation cardiaque, il répond que la grippe a tué plus d’enfants que le Covid-19.
Quant à la récente étude américaine ayant déglingué la chloroquine, montée en épingle par les détracteurs du druide, elle est sans intérêt. Pour Didier Raoult, c’est une fake new. Une étude biaisée, menée sur des patients inaptes au traitement à cause d’un nombre de lymphocytes trop bas. Résultat : 27 % de taux de mortalité, ce qui discrédite totalement l’étude !!
L’hydroxychloroquine doit être utilisée au début de l’infection afin de baisser rapidement la charge virale. Quand la charge virale a disparu, la chloroquine n’a plus d’effet. Mais en cas d’emballement immunitaire, la chloroquine redevient efficace.
Le Comité scientifique, ce n’est pas son truc. Didier Raoult avoue aimer son pays. Il n’est pas Robin des Bois, il n’est pas seul contre tous. C’est avant tout un scientifique, un épidémiologiste, qui doute parfois, comme tout scientifique.
Il n’est pas devin et se contente d’observer et d’analyser les faits.
Il conclut avec une note optimiste. On arrive en bas de la courbe en cloche. Fin mai tout devrait se calmer.
Mais un point reste à surveiller : les séquelles, y compris sur des personnes asymptomatiques, dont on ne connaît rien pour le moment.
Interview terminée à l’IHU de Marseille.
On note que le Pr Raoult garde le cap malgré la tempête médiatique, montrant à Apolline de Malherbe qu’il est maître de ses choix et n’hésitant pas à tacler gentiment la journaliste à plusieurs reprises :
« Je n ai pas besoin de vous pour dire ce que j’ ai à dire »
« Vous n’êtes pas lucide »
« Les alertes, c’est votre truc, c’est pas le mien »…
Suit un débat sur BFM TV, auquel participe Douste-Blazy, fidèle soutien du Pr Raoult.
Pourquoi Olivier Véran a-t-il décidé d’interdire la chloroquine, en vente libre jusqu’en janvier 2020 ?
Pour Douste-Blazy, qui a comparé les données du ministère de la Santé avec les résultats du Pr Raoult, sur des critères identiques dans le choix des patients, l’efficacité du protocole de notre épidémiologiste marseillais est incontestable.
Le taux de mortalité à Marseille est le plus faible de France. Et si les résultats définitifs confirment ces chiffres, il faudra bien que le gouvernement s’explique sur l’interdiction de la chloroquine, qui aura conduit à des dizaines de milliers de morts, un carnage qu’on aurait pu éviter !
Le débat sur la chloroquine ne fait que commencer et la justice, dans quelques mois, pourrait bien s’en emparer. Car interdire aux médecins généralistes de soigner les patients avec un médicament connu depuis 80 ans, c’est une décision politique criminelle que les responsables devront assumer.
Car c’est la négation du serment d’Hippocrate, avec des conséquences tragiques.
Jacques Guillemain