Issue au départ des réseaux sociaux, cette mobilisation peut provoquer des démissions, des licenciements ou des annulations de débats. Cela touche des personnalités connues – des cinéastes comme Woody Allen – des intellectuels, mais aussi des particuliers.
Les signataires de la tribune, dont font partie Salman Rushdie, JK Rowling ou encore l'historienne afro-américaine Nell Irvin Painter, dénoncent une posture morale qui renforce le conformisme idéologique. Selon eux, ce n'est pas la meilleure manière de lutter contre les injustices raciales et sociales.
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"Ce qu'on voit dans le discours politique aux Etats-Unis ces derniers mois, c'est que lorsqu'on n'est pas d'accord avec les mouvements progressistes sur une question, on ne va pas simplement avoir un débat où l'on se fait critiquer par ceux qui ne partagent pas nos opinions, mais on va être traité comme des 'criminels de la pensée'. Si tu n'es pas d'accord avec ces thèses, tu es une mauvaise personne" a expliqué dans l'émission Tout un Monde le politologue Yasha Mounk, rédacteur en chef de la revue Persuasion et l’un des signataires de cette tribune.
Remise en cause des privilèges
Un constat que ne partage pas Marie-Cécile Naves, directrice de recherches à l’IRIS et spécialiste des Etats-Unis, pour qui le climat des débats dans les universités n’est pas délétère: "En France par exemple, plus de 15'000 conférences sont organisées chaque année dans les universités. On ne parle pas de l'immense majorité qui se déroule sans heurts, on parle seulement des quelques cas qui occasionnent des polémiques. Je remarque aussi que les critiques du monde académique viennent de personnes qui n'ont jamais mis les pieds à l'université et qui ont du mal avec certaines revendications égalitaires, car elles remettent en cause leurs privilèges."
Pour faire changer la culture, il ne faut pas s'attaquer à des groupes des gens, mais plutôt définir par la loi des points de transgression
Pour Frédéric Worms, philosophe et professeur à l'Ecole normale supérieure, la volonté de changement de la "cancel culture" est justifiée, mais selon lui la méthode n'est pas la bonne: "Il faut en effet faire bouger des présupposés culturels très généraux dans nos société qui perdurent depuis des siècles, et qui valent sur le féminisme comme sur le racisme. Mais cela ne se résume pas à tel ou tel groupe qu'on voudrait dénoncer. Paradoxalement, pour faire changer la culture, il ne faut pas s'attaquer à des groupes de gens, mais plutôt définir par la loi des points de transgression qu'il faut ensuite pouvoir refuser et rejeter."
On ne peut pas mettre sur le même plan les revendications antiracistes ou féministes et des propos racistes, misogynes ou homophobes
Alors que la tribune dénonce "un climat d’intolérance général qui s’est installé de part et d’autre", cette forme d'équivalence implicite entre les discours racistes, suprémacistes et ceux qui les dénoncent est problématique pour Marie-Cécile Nave. "On ne peut pas mettre sur le même plan les revendications antiracistes ou féministes et des propos racistes, misogynes ou homophobes. Il ne faut absolument pas tomber dans le piège du relativisme. Et je note que les signataires de la tribune sont toutes des personnes célèbres qui ont un accès facile aux médias et à l'édition, contrairement aux minorités dont les voix sont marginalisées."
"Tweeter de manière dialectique et démocratique"
Un cas récent a fait pas mal de bruit: la démission fracassante d’une éditorialiste du New York Times, Barri Weiss, qui se définit elle-même comme une centriste, mais qui dit avoir subi de nombreuses pressions. Elle estime même que Twitter est devenu de fait rédacteur en chef du quotidien. Un constat partagé par Yasha Mounk: "Il y a des opinions qui ne sont pas du tout racistes ou sexistes qui ne peuvent plus être publiées dans le New York Times, parce qu'elles sont considérées comme trop controversées."
Une chose sur laquelle tout le monde s'accorde est l’influence lourde et parfois négative des réseaux sociaux sur le débat public. Mais pour Frédéric Worm, ce n’est pas forcément une fatalité: "Le rôle d'une institution est toujours d'assumer une diversité interne. Par exemple, sur tout sujet, on devrait pouvoir dire 'voilà les deux positions légitimes et démocratiques en présence'. On devrait pouvoir tweeter de manière dialectique et démocratique."
Source et lien vers l'interview: https://www.rts.ch/info/monde/11504936-la-cancel-culture-estelle-une-menace-pour-le-debat-public.html
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Cenator : Patrick Chaboudez fait semblant d’aborder le problème du biais idéologique, ce mal qui ronge et pourrit la totalité des médias en Suisse romande.
Aux États-Unis, 85% des journalistes sont enregistrés au parti démocrate, le camp de la tolérance, qui persécute avec une intolérance absolue les 15% restants qui ne pensent pas comme lui.
Chez nous, en Suisse romande, les journalistes de la bien-pensance avoisinent 100%. Les positions ne l’UDC ne sont représentées par aucun journaliste des médias reconnus alors que c’est le parti le plus important.
85%, c’est à peu près aussi le pourcentage des femmes parmi les auteurs qui sont publiés dans le monde, étant donné que la majorité des publications sont des romans et que la majorité des romans sont écrits par des femmes.
Marie Cécile Naves est très présente à la RTS (voir liens ci-dessous), avec ses opinions d’extrême gauche, mais nous n’entendons jamais les auteurs de la « mal-pensance » : les souverainistes ou conservateurs sont vilipendés à flot continu depuis des décennies.
Nos journalistes sont des fonctionnaires engraissés par l’argent des contribuables, plus personne ne les contraint à respecter la déontologie, faute d’opposition. Ils ne sont contraints qu’à être dans les couleurs imposées, les couleurs rouge et verte.
Le journalisme en Suisse romande n’est plus qu’un triste flot de propagande gauchiste qui abrutit la population avec sa pensée unique.
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