A quelques jours de l’ouverture de l’Euro, les titres de la presse britannique se demandent comment la France va pouvoir fonctionner. Et s’interrogent toujours sur ces Français qui veulent réformer sans changer. “Alors que la situation sur le front de l’essence paraît s’améliorer, une nouvelle grève menace l’Euro 2016”, s’inquiète The Independent, à Londres, alors qu’une nouvelle semaine de grèves est annoncée, notamment dans les transports.
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Mêmes doutes sur l’organisation du tournoi de football de la part du Guardian, qui se demande même si la situation ne pourrait pas compromettre la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024 : "En plus des mouvements de grève reconductibles, une nouvelle journée d’action nationale est prévue le 14 juin. François Hollande et son gouvernement semblent prêts à bricoler le projet de loi sans pour autant l’abandonner. Il est difficile de prévoir l’effet des grèves. Mais avec les appels lancés par différentes centrales, les fans de foot pourraient avoir des difficultés à se rendre aux matches à Marseille ou à Bordeaux".
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Outre-Atlantique, le New York Times estime que les syndicats se battent pour les droits des salariés, mais aussi pour leur propre pertinence dans la France de 2016 : “On pourrait croire que les Français sont tout le temps en grève. Pourtant, si on regarde au-delà des slogans, des banderoles et des pneus qui brûlent, il est assez évident que la grève en France est souvent soigneusement chorégraphiée entre l’opinion publique, les syndicats et le gouvernement. Aujourd’hui, on assiste juste au dernier chapitre d’une tradition vieille de cent trente-deux ans, remontant à la création du premier syndicat français en 1884”, explique le quotidien américain.
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Pour le New York Times, la patience de l’opinion publique s’explique par le fait que le pays n’est jamais vraiment à l’arrêt : "Le nombre de grévistes qui bloquent les routes est faible, parce qu’à l’intérieur même des centrales, le fait de faire grève est discuté. En raison des dissensions entre les syndicats, les grèves sont plus susceptibles de gêner que d’immobiliser tout le pays. Cela explique que la grève soit tolérée en France, même si elle est un casse-tête. Il est rare que tout s’arrête".
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“La réforme ou le désastre”, c’est l’écho qui nous vient de la City de Londres sur la situation française. L’économiste qui s’exprime dans une tribune hebdomadaire du Daily Telegraph s’étonne de “l’attitude des gens. Selon de récents sondages, près de sept personnes sur dix pensent que le gouvernement devrait retirer sa loi sur la réforme du code du travail. L’état d’esprit du Français moyen pourrait être résumé ainsi : nous n’approuvons pas le président Hollande parce qu’il a lamentablement échoué à améliorer la situation économique tout en rejetant les quelques mesures qu’il a essayé d’introduire pour y parvenir”.
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Avant de conclure : "Dieu seul sait comment la France s’en sortira si une nouvelle récession frappe le monde. Cela pourrait vouloir dire que quelque chose de vraiment important va arriver. Et ce ne sera pas forcément agréable".
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Michel Garroté
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http://www.courrierinternational.com/article/france-syndicalisme-et-euro-2016-risquent-de-faire-mauvais-menage
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