Liberté, science, démocratie… L’effondrement du modèle occidental

| 20 décembre 2020 |

Par Jean-Yves Le Gallou ♦ Le modèle occidental du monde, issu de la civilisation européenne et structuré politiquement durant la guerre froide, reposait sur trois piliers : la liberté d’expression, la confiance dans la science et la croyance dans la démocratie.
Ces trois piliers sont en voie d’effondrement.

La liberté d’expression n’est plus qu’un souvenir

La censure d’État qui offrait – malgré ses défauts – des garanties judiciaires (procédures, débats contradictoires, appels, cassation) a été remplacée par la censure aussi arbitraire qu’unilatérale des GAFA. Et les motifs de censure se multiplient : discours politiquement incorrects sur l’histoire, les relations entre les races ou les sexes, certaines religions, l’islam en particulier. Mais Le zèle des censeurs s’étend : il est désormais recommandé d’éviter de mettre en doute la sincérité de l’élection présidentielle américaine de 2020 ou de porter un regard critique sur certains projets de vaccination contre la Covid-19 : bref, les sujets jugés « scabreux » qu’il faut éviter d’aborder, ou prendre avec des pincettes, se multiplient. D’autant que les paroles imprudentes peuvent déboucher sur des interdits professionnels ou la mort sociale.

La confiance en la science est érodée

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Physicien, directeur d’un laboratoire du CNRS, expert du GIEC, François Gervais a publié un ouvrage : L’Urgence climatique est un leurre. Précisant : je peux écrire cela, je suis professeur émérite, mais je déconseillerai à un jeune chercheur d’exprimer les mêmes doutes sur les thèses alarmo-climatistes car il briserait sa carrière. Derrière les campagnes sur le réchauffement climatique d’origine anthropique, il y a des lobbys idéologiques et des lobbys d’intérêts, promouvant au passage des économies réputées vertes et pourtant… très polluantes (éolien, solaire, batteries, métaux rares).

Dans beaucoup de domaines scientifiques, la liberté de recherche est aujourd’hui étroitement limitée par la nécessité d’obtenir des crédits et la publication de ses travaux. Sans même parler de l’accès aux médias et aux éditeurs.

 

La croyance en la démocratie s’effrite

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I-Média n°327 – USA : les médias ont manipulé l’élection
Lire cette vidéo sur YouTube. (46 min.)

 

La poussée populiste

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Vers une refondation ?

 

Une occasion de réfléchir à une refondation autour des grands principes civilisationnels qui ont fait la grandeur de l’Europe :

  • Le libre débat, seule manière – en dehors des dogmes religieux – d’approcher la vérité.
  • Le respect de la diversité des expressions, qui suppose le rétablissement du pluralisme des médias et le refus des censures privées.
  • La souveraineté du peuple qui doit reprendre le pouvoir accaparé par les oligarques financiers, médiatiques et judiciaires.

Un vaste programme que les démocraties illibérales d’Europe centrale – Pologne et Hongrie – ont commencé à entreprendre. Des pays qu’il faut soutenir. Et sans doute prendre pour modèles.

article complet: https://www.polemia.com/liberte-science-democratie-leffondrement-du-modele-occidental/

Jean-Yves Le Gallou
20/12/2020

Jean-Yves Le Gallou, ENA, inspecteur général de l’administration (ER), ancien député européen est le président de Polémia. Essayiste il a publié de nombreux ouvrages dont « La Tyrannie médiatique » et « Immigration : la catastrophe, que faire ? ». Jean-Yves Le Gallou présente chaque semaine sur TVlibertés i-média, émission d’analyse critique des médias.

Jean-Yves Le Gallou : « Les médias français participent à l’islamisation de la France » [Interview]

Le 4 mars dernier avait lieu à Béziers le colloque « Désislamiser l'Europe ». Fondateur de Polémia et présentateur de l’émission I-média sur TV Libertés, Jean-Yves Le Gallou est intervenu durant ce colloque sur le thème « Désislamisation et média ».

Les Observateurs : Jean-Yves Le Gallou, les médias français sont ils complaisants ou critiques envers l’Islam et l’islamisation ? Peut-on parler librement de ce phénomène ?

Jean-Yves Le Gallou : Non, les médias français participent à l’islamisation de la France, parcequ’ils présentent, de manière quasi-systématique, une vision univoque favorable à l’Islam. Moi, ça ne me choque pas qu’il y ait des gens qui disent que l’Islam est une religion de paix, que l’Islam est compatible avec les Lumières, cela me paraît faux mais ça ne me gène pas qu’il y ait des gens qui le disent mais à une condition, c’est que les gens qui pensent le contraire puissent aussi le dire et qu’il puisse y avoir un débat pluraliste. Il n’y a pas de débat pluraliste dans les médias. Quand il y a eu ce qu’on a appelé le Printemps Arabe, tous ceux qui étaient invités expliquaient que la démocratie allait se répandre sur les pays arabes. Et bien non, ce n’est pas vrai, c’est la guerre civile qui s’est répandue dans ces pays, ce n’est pas vrai que l’Islam est une religion de paix, c’est une religion de guerre qui s’est imposé partout par la conquête, par la violence et les terroristes islamistes se réfèrent à l’Islam, ça ce sont les faits.

Que des gens pensent le contraire, pourquoi pas mais à condition qu’il ait un vrai pluralisme, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Il faut rétablir le pluralisme dans les médias !

Les Observateurs : Comment peut-on, aujourd’hui, rétablir ce pluralisme ?

Jean-Yves Le Gallou : Et bien déjà, il faudrait commencer par abroger la loi Pleven de 1972 qui a créé le délit d’opinion et donc on ne peut pas critique l’Islam. Christine Tasin a dit « Islam assassin » à propos d’un attentat islamiste, elle se retrouve devant les tribunaux, c’est tout à fait anormal. Il faut abolir la loi Pleven et rétablir la grande loi de liberté de la presse de 1881 selon laquelle la presse et l’imprimerie sont libres.

Dans les médias, il faut remplacer le CSA par un conseil supérieur de la diversité intellectuelle et politique qui serait élu à la proportionnelle en fonction des résultats de l’élection présidentielle, de façon à ce que tous les courants intellectuels, tous les courants politiques aient un accès égal à cet organisme et puisse imposer aux chaînes de radio et de télévision le pluralisme qui est au cœur de la démocratie. S’il n’y a pas de pluralisme, il n’y a pas de démocratie.

Mais en attendant il faut se reporter à la réinfosphère, aux médias alternatifs, aux réseaux sociaux qui donnent d’autres éléments d’appréciation et de connaissance.

Les Observateurs : Et en ce qui concerne les écoles de journalisme, qu’est-ce que vous préconisez ?

Jean-Yves Le Gallou : Je pense que ce qui manque aux écoles de journalisme c’est l’apprentissage de l’esprit critique qui doit s’appliquer, évidemment, aux idées dominantes, au conformisme dominant et non pas vis à vis de ce qu’il se passait il y a 50, 100 ou 200 ans. L’esprit critique c’est de se faire soi-même son opinion et non pas répéter comme des moutons l’opinion dominante.

Les Observateurs : Qu’attendez-vous de ce colloque à Béziers ?

Jean-Yves Le Gallou : Ce colloque a un très grand mérite, c’est de lancer un concept nouveau, celui de la désislamisation. Nous avons des sociétés qui s’islamisent, ce colloque consiste à réfléchir aux moyens de les désislamiser et notamment de restreindre l’expansion de la Charia telle qu’elle se pratique aujourd’hui avec, par exemple, deux choses particulièrement visibles et graves que sont le voile islamique et puis l’abattage hallal, qui est une aberration tant par rapport à la souffrance animale que par rapport aux risques sanitaires.

Propos recuillis par Jordi Vives, Les Observateurs