Calais: Des journalistes blessés par une attaque de migrants sur la route. “Nous avons échappé à la mort de justesse”

Il raconte froidement comment il a évité de justesse la mort quand un tronc d'arbre a été jeté sur sa voiture par des gangs de migrants à Calais

  • Le reporter Ben Ellery a été blessé dans l'attaque à Calais la semaine dernière
  • Le photographe Steve Burton et John McLellan ont également été blessés 
  • «Mon visage s'est écrasé contre le volant» a écrit le journaliste

Comme des millions de Britanniques, j'ai conduit le long de la route monotone menant au port de ferry de Calais tant de fois au fil des ans que c'est devenu un dernier coup d'oeil familier à la France avant de rentrer.

Vendredi tôt, pendant quelques instants écœurants, j'ai craint que cela puisse être la dernière chose que je voie.

Mais l'aspect le plus effrayant de l'accident - dans lequel ma voiture a été perdue et mes deux passagers et moi-même avons échappé à la mort de justesse - était le fait que ce n'était pas un accident du tout mais le résultat d'un acte délibéré, de sang-froid.

Le tronc d'arbre jeté sur notre voiture qui a causé le dérapage presque fatal aurait pu être jeté sur n'importe quelle famille retournant au Royaume-Uni. Et les prochaines victimes peuvent ne pas être aussi chanceuses.

J'étais avec les photographes John McLellan et Steve Burton après avoir enquêté sur la menace croissante que les gangs de migrants font peser sur les automobilistes à Calais. Nous étions sur le point de le savoir bien trop clairement.

Nous étions sur l'autoroute qui mène au port de ferry, voyageant à environ 80 km/h, lorsque trois migrants sont apparus soudainement sur le côté droit de la route. Je vis l'un d'eux qui portait un gros tronc. 

Avec les deux mains, il le lança sur le pare-brise et j'ai instinctivement braqué le volant vers la gauche.

J'ai senti une secousse écœurante lorsque la voiture a été frappée par un semi-remorque et nous avons été projetés, hors de tout contrôle.

Ensuite, nous avons été éjectés sur le côté de la route à grande vitesse par le camion de 38 tonnes.

Je m'attendais à frapper un autre véhicule à tout moment. J'ai appuyé la pédale de frein avec acharnement mais nous étions à la merci du plus gros véhicule.

Mon visage s'est écrasé contre le volant et John a laissé échapper un gémissement lorsque son visage a percuté sa caméra. Après environ 45 mètres, notre voiture s'est arrêtée.

 

https://youtu.be/4UyNA5i693E

 

Je demandai à Steve et John s'ils allaient bien, mais aucun des deux ne pouvait parler. L'un d'eux laissait échapper un gémissement. Je pouvais sentir du sang jaillir de mon propre visage.

Je ne savais pas s'il était plus sûr de rester dans la voiture et risquer d'être frappé par un véhicule venant en sens inverse, ou de marcher sur la chaussée.

Je ne savais pas si les migrants allaient attaquer à nouveau.

(...)

Source Traduction Christian Hofer pour Les Observateurs.ch