L'agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, a indiqué qu'au cours des dix premiers mois de 2021, les franchissements illégaux de frontières vers l'UE ont augmenté de 70 % par rapport à la même période en 2020.
Frontex a annoncé la semaine dernière que de janvier à octobre, un total de 160'000 franchissements illégaux de la frontière ont été enregistrés dans l'Union européenne, dont près de 22'800 rien que le mois dernier, ce qui représente un bond de 70 % par rapport à l'année dernière.
La route de la Méditerranée centrale, par laquelle les migrants se rendent principalement de Tunisie et de Libye en Italie, a connu la plus forte croissance depuis le début de l'année, avec 55'000 franchissements illégaux enregistrés au cours des dix premiers mois de l'année, indique InfoMigrants.
Les migrants tunisiens, bangladeshis et égyptiens représentaient les principales nationalités utilisant la route de la Méditerranée centrale cette année.
L'Italie, en particulier l'île de Lampedusa, a été inondée d'arrivées de migrants au cours des derniers mois. Le centre d'accueil de migrants de Lampedusa, prévu pour 250 personnes seulement, a été surpeuplé à plusieurs reprises, les autorités ayant été contraintes de transférer les migrants vers la Sicile et le continent italien après leur arrivée.
En une seule journée en septembre, près de 700 migrants sont arrivés sur l'île, devenue une destination fréquente des bateaux illégaux en raison de sa proximité avec la Tunisie.
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La deuxième plus grande poussée de traversées illégales a concerné la route des Balkans occidentaux, qui a vu 48'500 traversées vers l'Union européenne cette année, soit une augmentation de 140 % par rapport à l'année dernière et une augmentation massive de 840 % par rapport à 2019.
La crise actuelle à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie a également entraîné une augmentation considérable du nombre de migrants tentant de pénétrer dans l'UE au cours des années précédentes, mais le nombre global est resté faible par rapport à d'autres routes de migration.
La Pologne et l'Union européenne ont accusé le Bélarus d'utiliser les migrants pour tenter de s'engager dans une "guerre hybride" visant à déstabiliser l'Union européenne, en réponse aux sanctions prises à l'encontre du pays au début de l'année.
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a qualifié la crise de plus grande tentative de déstabilisation de l'Europe depuis la guerre froide, en déclarant : "Ce n'est que le début. Les dictateurs ne s'arrêteront pas. Je tiens à vous assurer que la Pologne ne cédera pas au chantage et fera tout pour arrêter le mal qui menace l'Europe."
D'autres ont prédit que la crise des migrants le long de la frontière orientale de l'Union européenne pourrait être très longue, accusant le Bélarus de tenter d'épuiser les forces frontalières.
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Carte: nombre de franchissements illégaux des frontières extérieures entre janvier et octobre 2021 et augmentation par rapport à 2020. – Note: ces chffres préliminaires concernent le nombre de détections; la même personne peut franchir la frontière à plusieurs reprises en différents endroits.
Frontières orientales
À la frontière orientale de l'UE, le nombre total de détections de franchissement illégal des frontières s'est élevé cette année à près de 8000, soit quinze fois plus qu'en 2020. Parmi les principales nationalités figurent les migrants originaires d'Irak, d'Afghanistan et de Syrie.
La frontière de l'UE avec le Belarus est restée la plus touchée par le flux migratoire en 2021. Après avoir atteint un pic historique d'arrivées en juillet (plus de 3 200), les arrivées de migrants sur la route terrestre orientale ont diminué au cours des mois suivants, tombant à plus de 600 en octobre 2021.
Alors que les fortes frictions entre l'UE et le régime bélarus se poursuivent, les États membres de l'UE voisins du Bélarus ont tous considérablement renforcé leurs mesures de contrôle aux frontières dans le cadre d'états d'urgence exceptionnels. Ces contrôles renforcés ont empêché des flux de grande ampleur d'atteindre l'UE depuis le Bélarus en octobre.
Balkans occidentaux
Depuis le début de l'année, 48'500 franchissements illégaux de frontières ont été signalés sur la route des Balkans occidentaux. Seulement en octobre, plus de 9000 franchissements illégaux ont été détectés, soit une augmentation de 140 % par rapport à l'année dernière (3816) et une augmentation de 810 % par rapport à octobre 2019 (1003).
Cela signifie qu'en octobre, 40 % des traversées illégales vers l'UE ont eu lieu via les Balkans occidentaux.
La plupart des migrants empruntant cette route provenaient de Syrie, d'Afghanistan et du Maroc.
Méditerranée centrale
Entre janvier et octobre, les autorités européennes ont signalé 55'000 franchissements illégaux de frontières sur la route de la Méditerranée centrale. Rien qu'en octobre, 6240 franchissements illégaux ont été signalés, soit 85 % de plus que l'année précédente déjà marquée par les restrictions liées au Covid et 186 % de plus qu'en 2019.
Un développement significatif à en octobre est le nombre croissant de migrants enregistrés en Italie arrivant directement de Turquie par la mer.
Les principales nationalités sur cet itinéraire étaient les Tunisiens, les Bangladais et les Égyptiens. Les Égyptiens sont devenus la troisième principale nationalité enregistrée en Méditerranée centrale, signalée principalement en provenance de Libye.
Méditerranée occidentale
Au cours des 10 premiers mois de cette année, 16'390 franchissements illégaux de frontières ont été signalés sur l'itinéraire de la Méditerranée occidentale, soit environ 14 % de plus que l'année dernière et 23 % de moins par rapport à 2019.
En octobre, 1614 franchissements illégaux ont été détectés, soit une baisse de 42 % par rapport à l'année dernière.
Les Algériens représentaient 63 % des franchissements illégaux sur cet itinéraire, suivis des Marocains (29 %).
Afrique occidentale
Sur la route de l'Afrique de l'Ouest, le nombre total de détections cette année s'élève à 16 710, soit une hausse de 46% par rapport à 2020 et une augmentation de 1020% par rapport à 2019. En octobre, 3515 traversées illégales ont été détectées, soit 34% de moins que le même mois l'année dernière.
La plupart des migrants empruntant cet itinéraire provenaient du Maroc et de l'Afrique subsaharienne.
Méditerranée orientale
Entre janvier et octobre, 15'770 traversées illégales ont été enregistrées sur l'itinéraire de la Méditerranée orientale, soit une baisse de 11 % par rapport à 2020 et de 76 % par rapport à 2019.
En octobre, 2585 traversées illégales ont été détectées, soit 40 % de plus qu'au cours du même mois de l'année dernière. Le nombre global de traversées illégales sur cet itinéraire reste inférieur à celui de l'année dernière, la forte augmentation des arrivées à Chypre compensant partiellement la baisse significative des arrivées dans l'est de la mer Égée.
La plupart des migrants empruntant cet itinéraire sont originaires de Syrie, de Turquie et du Congo (Kinshasa).
Sources:
https://www.breitbart.com/europe/2021/11/27/eu-illegal-migrant-border-crossings-up-70-per-cent-in-first-ten-months/
https://frontex.europa.eu/media-centre/news/news-release/migratory-situation-in-october-persisting-pressure-on-eastern-border-flfAwy
Traduction Albert Coroz