Coronavirus : Derrière les achats en ligne, des employés trinquent

Avec le confinement, par ennui ou nécessité, nombre d’entre nous font leurs achats en ligne, de l’alimentaire à la paire de chaussettes. Devant l'écran et les quelques clics, difficile d’entrevoir la réalité des travailleurs. Parmi eux, Maria*, qui travaille à l’essai au centre de logistique d’Écublens (VD) préparant les commandes des ventes en ligne sur LeShop.ch, filiale de Migros. Chômeuse en fin de droits, Maria porte de grands espoirs sur la possibilité de décrocher un CDI.

Mais dès le début de l’épidémie, le dépôt connaît des cas parmi ses employés. Maria étant une personne à risque, le médecin lui délivre un certificat médical à durée indéterminée. «L’agence d’intérim qui m’a placée m’a clairement fait comprendre que c’était un problème, et que je risquais de perdre ma place, raconte-t-elle. Je suis retournée travailler.»

Selon Maria, aucune réelle mesure n’a été prise depuis le début de l’épidémie. Croulant sous un nombre de commandes inédites, le centre abrite jusqu’à 30 personnes, avec comme seule protection des gants en tissu qu’ils sont tenus de garder pendant deux jours. «Ils nous font prendre nos distances pendant les pauses mais pendant le travail on reste collés les uns aux autres», explique l’employée. Les cas de coronavirus se seraient ainsi multipliés.

«Au début, on nous annonçait un ou deux par semaine, raconte-t-elle. Ces dernières semaines, on a en moyenne deux cas tous les jours. La direction nous a dit que plus de 80 personnes sont en quarantaine.»

[...]

TdG