Le Canossa permanent -Lessivés, nous serons demain supplantés
On doit reconnaître au moins une qualité aux Algériens : ils sont têtus. Une fois de plus, leur gouvernement vient de demander à la France de « présenter des excuses » pour la colonisation. Abdelaziz Bouteflika adorait le faire ; son successeur, le mal élu Abdelmadjid Tebboune, s’y met à son tour, déclarant le 4 juillet sur France 24 que cela permettrait « d’apaiser le climat et le rendre plus serein pour des relations économiques, pour des relations diplomatiques, pour des relations de bon voisinage ». Il admettait avoir déjà reçu des « demi-excuses » de la part d’Emmanuel Macron, [...]
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EXCLUSIF : le président algérien Tebboune croit à un "apaisement" de la situation avec la France
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Cette plainte est venue ponctuer un événement dont les médias français, trop occupés à commenter le changement d’un comptable par un autre à Matignon, ont fort peu parlé : sur ordre de Macron, les dépouilles de vingt-quatre « résistants » à la conquête (1830-1850), conservées au Musée de l’Homme, ont été rendues à leur patrie. Jeune nation très patriote, l’Algérie a accueilli en grandes pompes ces féroces guerriers vaincus par les soldats de Bugeaud et ses épigones. [...]
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Dans l’imaginaire des petits-bourgeois antifas, l’immigré a remplacé l’ouvrier, le « racisé » victime de discriminations s’est substitué au manœuvre exploité par son patron
D’aucuns, rares il est vrai, osèrent dire que cette affaire était propre aux Etats-Unis, qu’elle découlait peut-être du communautarisme et, avant, de la traite transatlantique puis de la ségrégation. On leur ordonna de se taire ; l’heure n’était pas à l’histoire mais à la mystique. Il s’agissait de communier tous ensemble – à l’exception des forces obscurantistes, bien sûr – sur le majestueux corps de George Floyd, plus grand mort que vivant. Et comme ils l’avaient déjà fait ces dernières années à la suite d’autres décès de personnes noires, les militants et sympathisants de BLM commencèrent à s’agglutiner au pied de certaines statues par eux jugées provocatrices. Après celles de généraux confédérés dans les Etats de l’ex-Sud, ils s’en prenaient à présent en particulier à Christophe Collomb.
George Floyd, une chance pour le Comité Adama Traoré
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Partout en Europe, cette « catharsis » trouva de chauds partisans. En Grande-Bretagne, des statues de Cecil Rhodes, de l’amiral Nelson et de Churchill furent assiégées ; même à Prague, ce dernier eut droit à des graffitis peu amènes. Comme le disent les journalistes avec la satisfaction de celui qui voit son rêve se réaliser, ce mouvement était mondial. En vérité, il était seulement occidental ; il se manifestait là où vivaient de fortes communautés africaines de naissance ou d’origine et où la superstructure politico-culturelle était entre les mains de libéraux.
C’est toute notre culture qui est ainsi lessivée afin qu’une autre la supplante!
[...] Si, en France, Macron s’indigna mollement de cette manie déboulonneuse, des libéraux plus conséquents, des deux côtés de l’Atlantique, lui donnèrent raison en annonçant le retrait de certaines statues. Dans les mois qui viennent, le pauvre Christophe Collomb devrait par exemple disparaître de la plupart des grandes villes américaines.
Sacrilège contre le « vivrensemble »
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Résister aux autodafés modernes
Parallèlement, on expurge le passé de personnages embarrassants. Christophe Collomb n’a pas découvert l’Amérique mais l’a détruite ; Faidherbe n’a pas vaincu les Allemands à Bapaume mais a soumis les Sénégalais ; Colbert n’a pas contribué à faire de la France la lumière du Grand Siècle mais a rédigé le Code noir. Tous nos héros, petits ou grands, doivent être évacués pour faire de la place à ceux qui nous annoncent – comme nous sommes plus prosaïquement appelés à faire de la place aux immigrés. Mandela remplace Napoléon, Rosa Parks, Jules Ferry, Hypatie, Jules César, Olympes de Gouges, Clemenceau. L’industrie culturelle se met au garde-à-vous ; elle accable l’esclavage, raconte les « féministes » de toutes les époques, explique que la France a été libérée du nazisme par les goumiers, brode ad libitum sur Auschwitz. Pour des raisons morales, elle s’en prend également à la littérature ; parce qu’ils étaient antisémites, Heidegger et Céline doivent être lus avec la plus extrême précaution ; [...] Cette formidable manipulation est fructueuse. A chaque fois qu’un lycée se cherche un nom, les élèves déculturés proposent des noms étrangers, conformes à l’attente de leurs professeurs et de l’institution ; pour le commun des Français, désormais, Napoléon est un criminel voire un malade mental ; la chronologie n’est plus apprise et toutes les périodes du passé se mélangent dans un sombre gloubi-boulga. Pour les libéraux à la manœuvre, l’ignorance généralisée est le meilleur moyen d’aboutir à la tabula rasa.
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Résister, c’est être réactionnaire voire fasciste. Que faire ? Assumer. Il est trop tard pour la nuance. Nous devons nous engager dans cette guerre mémorielle avec la même détermination que nos ennemis. Nul n’oblige les Africains à s’installer en France ; s’ils ne sont pas satisfaits, si nos mœurs et nos panthéons les dérangent, leur vaste et riche continent les attend. Ne nous excusons de rien, jamais. Chantons notre histoire face à ceux qui la souillent. Car, comme l’écrivait Orwell dans 1984 : « Qui commande le passé commande l’avenir ».
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