Salon “Désir d’enfant” : Une zone de non-droit bioéthique

À l'ouverture du salon l'année dernière, une dizaine de manifestants du mouvement «Allons enfants» réunissant plusieurs associations dont La manif pour tous ont organisé un happening pour dénoncer «le nouvel esclavage de la GPA». STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

FIGAROVOX/TRIBUNE - Ce week-end a lieu à Paris la deuxième édition du salon «Désir d'enfant», au cours duquel des conférences promeuvent notamment la GPA ou le don d'ovocytes. La journaliste Céline Revel-Dumas décrit cet espace comme une zone de non-droit où les limites bioéthiques sont ignorées.

Formée en histoire et en philosophie et diplômée de l'Essec, Céline Revel-Dumas est journaliste. Elle est l'auteure de GPA, Le Grand Bluff à paraître le 16 septembre aux Éditions du Cerf.


Les 4 et 5 septembre se tient la seconde édition du Salon «Désir d'enfant» à l'Espace Champerret dans le XVIIe arrondissement de Paris. La première fois - en septembre 2020 - c'était une erreur. Elle est humaine - errare humanum est. Quid de la seconde fois ? Est-on toujours dans l'Humain ? La question est particulièrement à propos lorsque l'on en vient au domaine de la procréation assistée.

Au programme du salon «Désir d'enfant» ? Pas moins de huit conférences sur la GPA, la «gestation pour autrui », et d'autres encore portant sur le «don» d'ovocytes - presque toujours une vente ou un achat dès que l'on sort de nos frontières -, le tout accompagné d' «options» telles que la sélection du sexe du futur enfant - profondément contraire à tous les principes affirmés et réaffirmés par les comités d'éthique en tous genres.

Le gouvernement a eu beau jeu de faire de la GPA une « ligne rouge » lors des débats autour de la loi bioéthique votée en juin dernier. L'indépassable est dépassé.

Céline Revel-Dumas

Faut-il encore le rappeler ? En France, la GPA est interdite. Dès 1991 par un arrêt de la Cour de cassation qui établit l'indisponibilité du corps humain, puis par l'article 16-7 de la loi bioéthique du 29 juillet 1994 qui dispose que «toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte d'autrui est nulle». L'article 227-12 du Code pénal réserve à cet égard un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende à tout intermédiaire tentant d'en tirer un bénéfice financier.

Le gouvernement a eu beau jeu de faire de la GPA une «ligne rouge» lors des débats autour de la loi bioéthique votée en juin dernier. L'indépassable est dépassé. Pour la deuxième année consécutive, l'Espace Champerret se transformera en zone de non-droit : celle d'une impunité biotechnologique et d'un laisser-faire ultra-libéral qui transforme le désespoir des couples infertiles en marché juteux, quitte à faire du corps des femmes un territoire à investir et de l'enfant un être dont on dispose à sa guise en choisissant son sexe et en surveillant de (trop) près son futur génome grâce au Diagnostic pré-implantatoire (DPI). Le salon «Désir d'enfant», c'est d'abord le salon de l'enfant tel que je le désire portraituré par Marcel Gauchet. Un enfant façonné, designé, optimisé, et donc à jamais dépendant et redevable envers ceux qui l'ont pensé et fabriqué : ses parents.

Les organisateurs du salon se targuent d'apporter à ceux qui veulent fonder une famille des «conseils éthiques et médicalement fondés» - notons qu'ils ressentent la nécessité de l'affirmer. C'est pourtant le cynisme qui l'emporte et la médecine qui se compromet. Lorsque l'éthique devient un tic de langage, il est temps de s'interroger. S'il est une chose à comprendre lorsqu'on en vient au marché international de la procréation assistée, c'est qu'il y a d'une part la théorie - un discours aux contours altruistes - et d'autre part la pratique - bien moins reluisante.

Prenons pour exemple le «don d'ovocytes» - thème qui sera abordé à de nombreuses reprises lors du prochain salon «Désir d'enfant». Le doux nom de «don» n'a pour vertu que de préserver les consciences et apporter un blanc-seing moral à des pratiques douteuses. Aux États-Unis par exemple - mère patrie de la GPA -, le «don d'ovocytes» est bel et bien rémunéré, et selon des critères très éloignés de tout semblant éthique. Les ovocytes d'une étudiante d'un mètre soixante-quinze à Harvard sont achetés 50.000 dollars, contre 6000 dollars pour ceux d'une femme ne répondant pas aux critères «haut de gamme» de la clientèle internationale. Autre exemple «éthique» ? Les risques accrus qu'encourent les «mères porteuses» pour leur santé. Toujours aux États-Unis, où le prix d'une GPA atteint rapidement 170.000 dollars, plus de la moitié des «grossesses GPA» sont gémellaires pour satisfaire la logique mercantile du deux pour le prix d'un - quitte à faire supporter des risques médicaux importants à des femmes qui appartiennent pour majorité à la classe ouvrière ou à la classe moyenne. Ces exemples sont légion.

Faut-il ignorer des pratiques qui relèvent de l'« eugénisme libéral » - concept développé par le philosophe allemand Jürgen Habermas pour décrire les nouvelles (et mauvaises) habitudes de sélection génétique, comme celle de la sélection de l'enfant à naître ?

Céline Revel-Dumas

C'est un secret de polichinelle. Des agences et cliniques internationales ont pris leurs quartiers en France et proposent désormais au vu et au su de tous des services illégaux - ceux de femmes étrangères le plus souvent précaires - et ce en toute impunité. Car enfin, parlons clair. Les nouvelles «techniques» de procréation assistée élaborées dans des pays où le Marché et la Science l'emportent sur toute considération morale ont-elles leur place en France ?

Est-il raisonnable de passer sous silence les aspects les plus dérangeants des nouvelles pratiques de procréation assistée, pourtant profondément opposées à nos principes?

Au nom de la «liberté de procréer» et de l'égalité des couples infertiles - très présents dans le débat public -, devons-nous renoncer à défendre les intérêts des plus discrets ? Ceux de l'enfant - de fait silencieux - et ceux des femmes qui assument des risques médicaux parfois importants pour d'autres, et contre rémunération ? Faut-il ignorer des pratiques qui relèvent de l'«eugénisme libéral» - concept développé par le philosophe allemand Jürgen Habermas pour décrire les nouvelles (et mauvaises) habitudes de sélection génétique, comme celle de la sélection de l'enfant à naître ? Faut-il enfin écarter toute interrogation concernant le bien-être de l'enfant ainsi conçu ?

Le salon «Désir d'enfant» nous oblige à affronter ces questions. En restant silencieux, l'État se rend coupable de laisser le champ libre à l'anarchie biotechnologique la plus absolue. C'est une nouvelle trinité, celle du Marché, de la Science et du désir viscéral d'enfant, et qui plus est de l'enfant parfait, qui prend le relais de la Justice et de la Loi. Pour la première fois dans l'Histoire, l'homme a les moyens concrets de manipuler le génome et la procréation. Ces possibilités immenses ne peuvent s'entendre sans balises. En voici une, formulée par l'éminent juriste Pierre Legendre : «L'humanité ultramoderne exige l'humanité».

source: https://www.lefigaro.fr/vox/societe/au-salon-desir-d-enfant-le-desespoir-des-couples-infertiles-devient-un-marche-juteux-20210903

Bioéthique : Les immenses dangers de la PMA et de la GPA commerciales (2/3)

Publié le 1 février 2020 - par


« Bioéthique – Les immenses dangers pour l’humanité de la PMA et de la GPA à visées strictement commerciales et sans aucun contrôle éthique ni d’aucune autre sorte. »

La GPA, c’est quoi ?

La GPA c’est la gestation pour autrui (les « mères porteuses »).
C’est une pratique qui est aujourd’hui interdite en France.
Néanmoins, les professionnels de la médecine et de la bioéthique travaillent sur la question pour tenter d’en sortir un cadre légal qui ne soit pas traumatisant pour l’enfant ni pour la mère porteuse.

La GPA ne relève pas du tout du même principe que la PMA qui est une assistance de la médecine pour aider des couples légitimes infertiles (mais dont la femme peut mener à terme une grossesse par ce moyen) à devenir parents d’un enfant qui sera de leur sang.

La GPA a pour but d’assister à la procréation des couples infertiles dont la femme ne peut pas être fécondée, pour des raisons telles qu’un utérus ne fonctionnant pas ou ne possédant pas d’utérus (de naissance ou post-opératoire).

Dans la GPA, on utilise les gamètes (ovule de la femme et spermatozoïdes de l’homme) pour les assembler in vitro et ensuite introduire le ou les embryons obtenus dans l’utérus d’une autre femme volontaire pour porter le bébé jusqu’au terme de la grossesse et l’abandonner au couple demandeur.
Mais on peut aussi faire appel à des gamètes de « donneurs » hommes ou femmes ou les deux.

C’est donc une procédure ou un protocole très compliqué et qui est, de toute façon, interdit dans notre pays et non sans de très bonnes raisons, surtout dans un monde en pleine effervescence et décadence éthique et morale où seul le profit immédiat a cours, sans raison, sans réflexion et sans scrupule…

C’est pourquoi, le plus souvent, les couples demandeurs doivent se tourner vers des pays où la GPA est autorisée ou au moins tolérée et faire un parcours du combattant pour arriver à leurs fins.

Pour mieux comprendre, je donne quelques liens sur le sujet :
Détails du cadre légal : https://www.guide-de-l-infertilite.fr/fr/solutions-et-traitements/article/la-gpa-en-france-et-en-europe
« Tout savoir sur la « gestation pour autrui » ou « gestation par autrui » » :
https://www.fondationlejeune.org/manuel-GPA/?gclid=EAIaIQobChMIr_bvr82e5wIVF-DtCh1dpQN2EAAYAiAAEgIT1vD_BwE
« La GPA, comment ça marche ? » :
https://www.justifit.be/b/guides/droit-famille/gpa-comment-ca-marche/
« Comment s’y prendre pour une GPA ? Conseils et étapes à suivre » :
https://babygest.com/fr/etapes-de-la-gestation-pour-autrui/

La GPA étant de toute façon possible pour tout le monde dans certains pays, à partir du moment où on peut y mettre le prix, elle reste une chose inégalitaire. Seuls les riches peuvent y accéder.
C’est donc une activité lucrative, un commerce.
Ce qui, pour l’égalité des droits, n’est pas envisageable en France.
La PMA, elle, peut être prise en charge par les organismes sociaux.

Un autre problème est venu s’ajouter à la complexité déjà existante de la GPA, c’est que des homosexuels, hommes ou femmes, par nature stériles et incapables de procréer, exigent le droit d’accéder à la GPA pour avoir des enfants.
Or, dans le cadre de la nature, du droit de la famille, de la morale universelle et des droits de l’enfant, la chose semble difficilement réalisable et acceptable en France.

Je dirai aussi que ces homosexuels en quête d’apporter de l’amour à un enfant peuvent aussi passer par l’adoption à l’étranger, dans des pays où règne une grande misère et où de très nombreux enfants sont abandonnés et vivent et meurent dans les rues.
Ah, ils veulent des bébés dès la naissance… !?
Moi, j’aurais voulu avoir des parents très riches et hériter d’une fortune…
On n’a pas toujours tout ce qu’on veut, dans la vie… !

Pour ma part, bien évidemment, je suis totalement opposé à cette légalisation. Ses conséquences SERONT dramatiques pour les générations à venir.

Les homosexuels ont donc bien compris qu’ils devaient aller à l’étranger pour bénéficier de ce protocole.
Et ils le feront dans le mépris des droits légitimes futurs d’un enfant à avoir des parents hétérosexuels, de vrais parents biologiques, une vraie maman qui l’aura porté dans son ventre dès le départ, un papa et une maman possédant les caractères indispensables à un enfant pour l’aider à s’épanouir dans un environnement familial sain et naturel et devenir un adulte équilibré.

Et non pas des pseudo-parents du même sexe glorifiant l’homosexualité dans des « gay-pride » qui donnent envie de vomir à tout le monde…
Le fait que tous ces LGBT… soient d’ailleurs devenus un lobby extraordinairement exigeant et agressif pour leurs droits à avoir des sexualités alternatives assumées, affirmées, exubérantes et provocantes sur la voie publique est devenu préoccupant pour l’intégrité des principes et des lois de nos sociétés et de nos États de plus en plus gouvernés par des psychopathes et des imbéciles.

Que des personnes soient en recherche de sensations différentes avec des partenaires sexuels hors normes ne me gêne pas. Chacun son truc. Mais que cela devienne des lobbies et des partis politiques est très dérangeant, car il me semble qu’il existe des choses beaucoup plus importantes dans un pays que leurs petits problèmes de pénis ou de vulves hyperactifs…

Cette évolution malsaine et décadente de nos sociétés est d’ailleurs le signe que les peuples sont de plus en plus désenchantés, déprimés, désespérés et sans plus aucune foi en l’avenir.
Tout est bouché, tout est sombre et on peut comprendre certaines personnes qui se donnent la mort ou font n’importe quoi.

Les risques de la GPA

La GPA présente certains risques pour la mère porteuse.
D’abord, il s’agit d’une grossesse et une grossesse est toujours une période de risques normaux pour une femme.

L’un de ces risques est d’avoir des grossesses multiples dues aux pratiques médicales de ce genre de protocoles au cours desquels les médecins ont tendance à introduire plus d’embryons fécondés que nécessaire afin d’être sûrs d’obtenir le début d’au moins une gestation.

Ensuite, la grossesse peut être accompagnée d’un traitement médical parfois assez lourd et désagréable dans le but de favoriser le bon développement de la grossesse, de protéger la mère et de protéger le bébé en formation.

Enfin, il ne faut pas oublier que si une maman normale peut faire un « baby-blues » à la suite de l’accouchement de son propre bébé qu’elle va garder, vous pouvez imaginer l’ampleur de ce baby-blues pour une mère porteuse qui sait depuis le début qu’elle ne va pas garder le bébé plus de 24 heures après sa venue au monde.
Cela peut avoir des conséquences graves sur son psychisme, surtout si elle est de nature psychologiquement fragile et si elle n’a pas été bien préparée à ce choc.

Plus de détails :
« La GPA présente-t-elle des risques médicaux pour les mères porteuses ? »
http://www.slate.fr/story/104071/gpa-risques-medicaux-meres-porteuses

« Conséquences, effets et risques de la gestation pour autrui »
https://babygest.com/fr/consequences-risques-de-gestation-pour-autrui/

« Pourquoi sommes-nous contre la gestation pour autrui GPA ? »
http://www.alternatifs.org/spip/pourquoi-sommes-nous-contre-la

La GPA a déjà fait couler beaucoup d’encre et ce n’est pas fini.
Prendre le corps d’une femme, la mère porteuse, pour un appareil à fabriquer des bébés pour les donner à des femmes qui ne veulent pas porter atteinte à leur silhouette de jeune fille, prendre le corps de cette femme pour un four où l’on fait cuire son gâteau, ce n’est déjà pas très naturel ni très joli.

Mais on sait que derrière tout ça il y a aussi beaucoup d’argent en jeu. Pas forcément beaucoup pour les mères porteuses, mais sûrement beaucoup pour les médecins et personnels médicaux intervenants et pour les actionnaires des cliniques et hôpitaux privés des pays où la GPA est autorisée, sans parler de ceux où elle ne l’est pas et où les choses se font dans la plus grande clandestinité en faisant appel à des jeunes filles pauvres qui sont appâtées par un peu d’argent pour elles ou pour leur famille…
Dans ce cas, il s’agit d’une forme de prostitution et beaucoup de ces jeunes filles à peine sorties de la puberté peuvent avoir des pathologies graves et parfois mortelles.

Par ailleurs, et on n’en parle pas souvent, mais la demande de bébés à adopter est très grande dans les pays avancés (et même dans d’autres) et des couples stériles mais riches sont prêts à payer des fortunes pour un beau bébé en bonne santé. Cela a favorisé l’apparition de réseaux internationaux d’enlèvement (dans les hôpitaux, cliniques, maternités et dans les familles) et de trafics de bébés qui rapportent beaucoup d’argent.
Mais les risques sont grands pour les kidnappeurs et pour les passeurs.
La GPA représente une nouvelle opportunité inespérée pour ces réseaux internationaux qui pourront utiliser des mères porteuses payées une bouchée de pain pour obtenir de nombreux bébés en parfait état.

On ne pourra jamais changer les choses dès qu’il est question d’argent.
Par contre, on peu légiférer pour des pratiques plus respectueuses des mères porteuses et interdire et condamner lourdement les fraudeurs qui leur font prendre de gros risques.

« Gestation pour autrui : quelles sont les évolutions du droit ? »
https://www.vie-publique.fr/eclairage/18636-gestation-pour-autrui-quelles-sont-les-evolutions-du-droit

En France, le code pénal, article 227-12, sanctionne d’une peine de six mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende « le fait de s’entremettre entre une personne ou un couple désireux d’accueillir un enfant et une femme acceptant de porter en elle cet enfant en vue de le leur remettre. »
https://www.senat.fr/lc/lc182/lc1820.html

Alors, en tout état de cause, il ne faut surtout pas oublier, avant d’aller voter, que la GPA c’est avant tout politique et que ça sert surtout à faire des suffrages pour Macron, le ……. qui nous gouverne !!

Laurent Droit

source:

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Première partie du dossier :

https://ripostelaique.com/bioethique-les-immenses-dangers-de-la-pma-et-de-la-gpa-commerciales-1-3.html

Le troisième volet de cet article traitera de la PMA et de la GPA face au mouvement LGBT :

Vous retrouverez la suite de cet article dans la troisième partie : « Bioéthique – Les immenses dangers de la PMA et de la GPA commerciales (3/3) »