La preuve que l’Iran a violé l’accord sur le nucléaire au premier jour ?

Un accord nucléaire signé par des ayatollahs iraniens a-t-il de la valeur ?


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Le chef de la CIA, John Brennan, a récemment effectué une visite en Israël consacrée au programme nucléaire iranien à l'approche du 30 juin, date-butoir des négociations avec l’Iran. Les discussions de John Brennan ont porté, d’une part, sur les négociations autour du programme nucléaire iranien qui devraient « en principe » aboutir à un « accord » d'ici au 30 juin entre les six grandes puissances et l’Iran ; et d’autre part, sur l'implication notoire de l'Iran dans des activités terroristes dans tout le Moyen-Orient (avec notamment le Hezbollah au Liban et en Syrie ; et certaines factions du Hamas dans la Bande de Gaza et en Cisjordanie).

Le directeur de la CIA s'est notamment entretenu avec Tamir Pardo, chef du Mossad, le service de renseignement israélien civil qui dépend directement du Premier ministre. Il a également rencontré le chef des différents services des renseignements militaires, le général Herzl Halevi, ainsi que le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et, le conseiller à la sécurité nationale, Yossi Cohen.

Par ailleurs, le chef d'état-major des armées des Etats-Unis, le général Martin Dempsey, a rencontré, mardi 9 juin 2015, le ministre de la Défense Moshé Yaalon, ainsi que le chef d'état-major le général Gadi Eisenkot. Le dossier iranien était au centre des entretiens du général Dempsey.

Vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire iranien prendra de longues années en cas d'accord entre l’Iran et les grandes puissances à la fin du mois, a estimé de son côté lundi l'AIEA, l’agence nucléaire de l'ONU. Cela sera une question d'années. Pas de mois ni de semaines, mais d'années. Des années et des années, a souligné Yukiya Amano, le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Selon Yukiya Amano, la conclusion de l'accord dépendra en bonne partie de la mise en oeuvre par Téhéran du protocole additionnel au traité de non-prolifération nucléaire (TNP), que 120 Etats ont déjà approuvé. L'Iran a entrepris d'appliquer provisoirement le protocole, aux termes d'un accord-cadre conclu en avril à Genève avec les 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). Cette démarche obligera ce pays à soumettre une déclaration très détaillée sur ses installations nucléaires tous les trois mois, a rappelé Yukiya Amano.

Le même protocole permet à l'AIEA de demander d'avoir accès aux sites, y compris militaires (ce que l’Iran refuse), où elle pense que sont entreposés des matériaux nucléaires non déclarés. L'agence spécialisée de l'ONU enquête depuis plusieurs années sur la dimension militaire du programme nucléaire iranien. Il s'agit d'affirmations concrètes selon lesquelles l’Iran fait depuis des années le nécessaire pour se doter de la bombe atomique. L’AIEA admet cela depuis 2011.

Certains experts considèrent que le principal problème, c’est l’Etat islamique sunnite, et, non pas, l’Iran chiite nucléarisé. D’autres experts, à l’inverse, pensent que la bombe atomique aux mains des ayatollahs chiites iraniens serait une catastrophe pour la région.

Michel Garroté, 9 juin 2015