« Les chrétiens reviennent en politique » ça veut dire quoi ?

   
Michel Garroté - Commençons, même si cela n'est pas le sujet du présent article, par signaler que 82% des Français approuvent le choix de François Hollande de ne pas être candidat à l’élection présidentielle d'avril-mai 2017 (casse-toi pauv', dégage, etc...). Bien. Venons-en au sujet du présent article. Les chrétiens français, notamment les cathos, reviendraient-ils en politique, comme on le prétend ça et là ? J'ai en fait le sentiment (comme l'écrit Jacques Guillebon dans La Nef ; voir lien vers source en bas de page) qu'on assiste, au contraire, à la fin du cycle -- entamé avec 'La Manif Pour Tous' (LMPT) ainsi qu'avec la fofolle gauchisante Barjot et son Koch de mari -- 'Manif Pour Tous' où d’innombrables gens crurent pouvoir renverser la loi Taubira (mariage civil pour couples homos, avec, et c'est ça le plus grave, adoption d'enfants !...).
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J'ai plutôt l'impression (comme l'écrit encore Jacques Guillebon dans La Nef) qu'on assiste, au contraire, à la fin d’une génération romantique que les plus madrés de ses leaders (parfois opportunistes) ont ramenée dans le giron de la raison politique qui est toujours froide. Ils disaient ne rien lâcher, mais ils ont et ils auront, bel et bien, le mariage homosexuel avec adoption d'enfants. Concernant les questions éthiques, les catholiques et les conservateurs ne doivent pas rêver. Aucun homme politique n’a jamais arrêté une "évolution sociétale", comme l'écrit l’historien François Huguenin.
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Je ne pense donc pas que les cathos français, qu'ils soient 'progressistes' ou 'traditionalistes', "reviennent en politique". Je pense en revanche qu'ils vont subir toujours plus des persécutions. Et puis, "revenir en politique", cela ne doit pas se limiter, avec ou sans "sens commun", à parler, écrire, manifester, accorder des interviews aux merdias et se chamallier ("c'est moi l'chef" ou "la cheffe"...).
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J'écris cela le 2 décembre 2016. "Coincidence", le 2 décembre 1903, le pape Pie X écrivait à Loubet pour protester contre les persécutions sans fin dont étaient, à l'époque, victimes les catholiques français (donc, rien de nouveau sous le soleil) : "Durant ces derniers mois, Nous avons dû assister, avec une profonde douleur, aux événements qui se déroulèrent en France, le pays classique de la liberté et de la générosité. Des milliers de religieux et de religieuses ont été chassés de leurs pacifiques demeures et réduits souvent à la plus dure misère ; et puisque leur propre patrie leur enlevait le droit, que les lois garantissent à tous les citoyens, de se choisir le genre de vie à leur convenance, ils se sont vus contraints à chercher un asile en des terres étrangères.
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On prépare maintenant d'autres mesures tendant à priver du droit d'enseignement tout membre d'une congrégation religieuse même autorisée. Nous laissons à tout homme éclairé et impartial de juger si d'enlever un droit commun, sanctionné par les lois, à toute une classe de citoyens soumis à toutes les charges - uniquement parce qu'ils sont religieux - ce n'est pas en même temps une offense à la religion, une injustice au détriment de ces citoyens et une violation de ces principes de liberté et d'égalité qui sont à la base des constitutions modernes", ajoutait le pape Pie X, le 2 décembre 1903 (tiré de "Quand les catholiques étaient hors la loi", de Jean Sévillia, aux éditions Perrin, page 89).
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« Au secours ! Jésus revient » :
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A noter que le père Matthieu Rougé, curé de Saint-Ferdinand des Ternes à Paris, professeur de Théologie politique à l'École cathédrale de Paris et au Collège des Bernardins, a récemment écrit, dans 'Le Figarovox', à propos des chrétiens français (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Un grand quotidien libertaire faisait sa Une, la semaine dernière, sur « l'intrusion » des catholiques dans le débat politique : « Au secours ! Jésus revient » (ndmg - il s'agit du petit torchon parisien de merde sans lecteurs 'Libération'). Et un - magnifique - dessin de la France délimitée par un chapelet d'introduire un long dossier qui oscille entre le grinçant et le virulent. Ce qui est nouveau, ce n'est pas que les catholiques fassent partie -avec d'autres - du paysage national et donc de sa structuration politique, mais l'outrance, faite d'inculture et d'intolérance, avec laquelle cette réalité est appréhendée.
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Comment prétendre, dans un pays en état d'urgence, en lutte contre le terrorisme, où un prêtre paisible et bienveillant a été égorgé en pleine Messe en raison de sa foi, que le problème essentiel de notre pays serait l'indiscrétion politique des catholiques ? Il est vrai que le quotidien libertaire déjà mentionné avait présenté cet été l'assassinat du Père Hamel, le lendemain même de son martyre, avant tout comme le risque de donner trop d'importance aux racines catholiques de la France. Mais que chacun se rassure : les catholiques ne souhaitent pas à investir le champ politique de manière confessionnelle. Leur foi elle-même leur apprend - et a appris à l'Occident - à distinguer la sphère spirituelle et la sphère temporelle.
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Les catholiques n'attendent pas des politiques d'abord qu'ils leur parlent ou qu'ils parlent d'eux mais bien plutôt qu'ils servent authentiquement la dignité de toute personne humaine et promeuvent le bien commun sous toutes ses formes. La violence des affrontements de ces dernières semaines, ainsi que l'intolérance religieuse qui l'a souvent accompagnée, met en lumière en réalité un vide philosophique. Une sorte de barbarie partisane entre en lutte contre le sérieux et la sérénité qui devraient caractériser le débat authentiquement politique. Contrairement à ce que semble imaginer une partie du monde médiatique, les citoyens résistent à cette mise en scène de l'agressivité et à ce goût de la caricature.
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Quoi qu'il en soit des options partisanes des uns ou des autres, il est significatif que les primaires des Verts comme des Républicains aient accordé une prime précisément au sérieux, éventuellement un peu austère, et à la sérénité. Pour ce qui les concerne, les chrétiens continueront de se faire, résolument et imperturbablement, les avocats de la raison dans le champ politique. C'est la tâche que se donne un prochain colloque de l'Académie Catholique de France sur «la dignité et la vocation du politique», qui rassemblera des observateurs et des acteurs de toute confession et de toute sensibilité.
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C'est aussi ce qui sous-tend l'alerte lancée par le très placide Président de la Conférence des évêques, Mgr Georges Pontier, à l'égard de la tentation législative liberticide de verrouiller les espaces d'accueil et de discernement éthique des jeunes femmes enceintes en détresse. Le grand philosophe agnostique Jürgen Habermas en appelait, il y a une dizaine d'années, à la contribution que les religions pourraient et devraient apporter - avec d'autres - à la reconstruction d'un socle éthique sans lequel aucun consensus social suffisant n'est possible. Peut-être faut-il du coup interpréter l'invective : « Au secours ! Jésus revient » comme une apostrophe, une invitation aux chrétiens pour qu'ils contribuent à secourir une société en crise.
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Peut-être cette invective et cette apostrophe constituent-elles aussi, sans le savoir ni le vouloir, une prophétie pour cette époque de décomposition sociale et de recomposition spirituelle : « Jésus » - et son message de paix, d'attention aux pauvres et d'universalité respectueuse de chacun - a beaucoup à dire à notre temps, ajoute le père Matthieu Rougé (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Je mets devant toi la vie ou la mort :
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De son côté, Grégor Puppinck, directeur du Centre Européen pour le Droit et la Justice, sur le Site Internet 'Aleteia', a récemment écrit, plus spécifiquement sur les chrétiens français et l'avortement (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Ignorant l’âme et la dignité inhérente de chaque vie humaine prénatale, et même l’individualité de l’être conçu et porté, le discours sur l’avortement se réduit souvent à une affirmation unilatérale de la volonté individuelle, comme en témoignent l’expression « un enfant si je veux, quand je veux », et les slogans de la campagne gouvernementale de 2015 : « Mon corps m’appartient », « IVG, mon corps, mon choix, mon droit ». Une telle campagne ne vise pas la prévention de l’avortement, mais bien plus sa promotion, comme s’il n’était pas un mal à éviter, mais une liberté, un bien à posséder.
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Par contraste, les opposants à l’avortement ne seraient que des idolâtres de la vie et des ennemis du progrès, car ils n’auraient pas admis que la vie n’est que matière, tandis que la conscience est esprit, le propre de l’homme et son seul bien véritable. Cette conception du progrès résulte d’une mise en opposition du corps et de l’esprit. Cette dialectique, profondément ancrée dans l’imaginaire humain, est destructrice de l’unité humaine : la volonté ne peut pas, sans souffrance, se retourner contre son propre corps, ni s’élever contre lui. Affirmer « l’IVG est ma liberté » revient à s’imposer une mutilation ; mais celle-ci, pas plus que les piercings et les tatouages, ne parvient à spiritualiser le corps, ajoute Grégor Puppinck (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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J'aimerais ajouter - pour conclure 'à ma façon'... - que c'est ainsi qu'avait déjà parlé, le D. d'Israël : « Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance » (Deutéronome 30, 19).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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https://www.lanef.net/
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http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/11/30/31001-20161130ARTFIG00271-le-retour-de-jesus-en-politique.php
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http://fr.aleteia.org/2016/12/01/pourquoi-lavortement-est-il-devenu-un-dogme/
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Les couleurs tendances de cette année seront celles de la Manif pour tous

La firme Pantone produit des couleurs et annonce celles qui lui semblent devoir être à la mode l'année qui vient. Elle participe au travail de l'industrie de la mode pour mettre en valeur plutôt certaines couleurs que d'autres, et simplifier la conception de ses produits. La marque de maquillage Sephora suit par exemple cette tendance colorée.

Quelles seront donc les couleurs les plus tendances ?

Même si ce n'est pas dit comme cela, ce seront les couleurs de la Manif pour tous, rose clair et bleue pâle ou suivant les définitions de la marque Pantone « rose quartz » et bleu « sérénité ».

Comment ce choix est il expliqué

Il part d'une analyse des films, des collections de mode et, je cite : « D'un échange ouvert d'informations avec les réseaux sociaux ». Le rose choisi est décrit comme, je cite : « Un ton persuasif et doux qui transmet la compassion et un sentiment de calme ». Le bleu porte « les sentiments de répit et de détente, même en période de turbulences ». Il s'agit d'une association qui symboliserait « la sensation de l'ordre et de la paix ». Elle serait utilisée de manière indifférenciée pour « une génération qui a moins peur d'être catégorisée ou jugée », ce qui coïnciderait avec « les mouvements sociaux en faveur de la fluidité et de l'égalité des genres ».

Cette dernière remarque renvoie à la montée de l'opposition du bleu clair et du rose sans les couleurs des jouets pour enfants.

C'est une fameuse réhabilitation

En effet. En 2013, Florence Dupont déclarait dans Le Monde à propos du rose clair et du bleu pâle des drapeaux de la Manif pour tous que, je cite : ce sont les « couleurs d'un marquage permettant de commencer dès la naissance la reproduction sociale du genre », en pensant aux codes de couleurs utilisés massivement pour les jouets et d'un, je cite : « Drapeau national infantilisé » qui serait sexiste et bien moins beau que le black blanc beur ou le drapeau arc en ciel.

Source

Silence gêné des médias français après la Manif pour tous en Italie

Alors qu’une simple apparition de Femen fait tourner les imprimeries à plein régime, la mobilisation de centaines de milliers de personnes à Rome pour la défense de la famille et contre la dénaturation du mariage samedi 20 juin a été très peu relayée par les médias dominants.

« Une simple dépêche de l’Agence France-Presse, relayée automatiquement par la plupart des médias en ligne. Pas un article, pas un reportage », s’étonne le site catholique Aleteia. Si la Manif pour tous s’est bien félicitée pour cette mobilisation considérable, les médias français ont en effet brillé par leur silence, se contentant du « minimum syndical ».

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Les manifestants italiens s’étaient rassemblés pour s’opposer au projet de Matteo Renzi de légaliser les unions entre personnes de même sexe ouvrant un droit à l’adoption. « Bravo aux Italiens qui ont réussi une mobilisation historique que personne n’avait vu venir ! C’est un peu comme en 2012, en France, lors du lancement du mouvement social contre la loi Taubira », a déclaré Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif pour Tous.

Au moins, nos voisins seront-ils épargnés par l’éternel débat médiatique qui succède à chaque manifestation en France : en Italie, la police ne communique pas sur le nombre de manifestants.

Source

Voir aussi

La Manif Pour Tous (ne) devient (pas) un parti politique


LMPT-1


La Manif Pour Tous devient un « parti politique », mais ne présentera pas de candidats. Aucun doute : cet anachronisme se déroule bel et bien du côté de nos amis cathos français, qui n’en sont pas à une originalité près, avec, désormais, un parti sans candidats. Ci-dessous, l’on trouvera trois analyses : l’une de Lepoint.fr avec l’AFP ; l’une de Pascal Célérier, sur Boulevard Voltaire ; et l’une de Xavier Laforge sur 24H Actu. J’avoue - après avoir lu attentivement ces trois analyses - ma perplexité. Il faut dire, à ma décharge, que l’historique de LMPT est rigolo depuis le début et, ce n’est, semble-t-il, pas terminé.

Souvenons-nous de la pitoyable Frigide Barjot, auto-proclamée porte-parole du catholicisme français soi-disant « branché ». Souvenons-nous de la récupération de LMPT par le clan des cathos traditionnalistes, qui eux, pour le coup, loin d’être « branchés », sont carrément « à côté de la plaque ». La suite, personne ne s’en souvient. C’était devenu trop compliqué, avec des « sentinelles » par-ci et des « on ne lâche rien par-là ». Et puis - hop - LMPT refait surface en qualité de parti sans candidats, de parti non-pratiquant, enfin, je me comprends…

Dans sa forme, cette nouvelle gauloiserie a son petit côté amusant, mais sur le fond, c’est un peu affligeant. Les porte-voix urbi et orbi LMPT nous annoncent déjà - avec force tocsin, taratatin - des matins triomphants. LMPT serait un parti « transpolitique » (aïe…) qui va conquérir le peuple, et, avec lui, le pouvoir. Allez, Ludovine à L’Elysée et Marine casses-toi pauv’ nonne ! Bref, à lire certains chroniqueurs, c’est « le casse du siècle ». Hold-up sur la République et vive le Roy ! Et tout ça sans candidats.

Lepoint.fr avec l’AFP (source en bas de page) nous expliquent que Le mouvement anti-mariage homosexuel La Manif pour tous devient un parti politique, « une décision technique » publiée vendredi au Journal officiel qui ne vise pas à « présenter des candidats », ont affirmé ses responsables. « L'association de financement du groupement politique La Manif pour tous [...] est agréée en qualité d'association de financement du parti politique La Manif pour tous pour exercer ses activités sur l'ensemble du territoire national », indique vendredi dans le JO une décision de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. « Nous restons une association loi 1901, mais avec la qualité de parti politique », a expliqué Albéric Dumont, vice-président de La Manif pour tous. « Nous ne faisons pas ça pour présenter des candidats, ça ne changera rien à nos actions ». « Nous intervenons de plus en plus sur le champ politique et donc nous faisons évoluer nos statuts, pour être transparent vis-à-vis de nos adhérents et de l'administration », a-t-il ajouté.

Lepoint.fr avec l’AFP : « C'est une décision technique, une mise en cohérence de notre statut juridique avec notre activité militante et rien d'autre », a réagi la présidente du mouvement, Ludovine de La Rochère. « On aurait dû le faire depuis longtemps. « Conséquence de cette décision, les donateurs de La Manif pour tous pourront bénéficier d'une déduction fiscale. La Manif pour tous est désormais reconnue pour son rôle politique, elle sera donc autorisée à délivrer des reçus fiscaux à ses donateurs comme de très nombreuses autres associations régies elles aussi par la loi 1901 », a précisé Albéric Dumont.

Lepoint.fr avec l’AFP : Cette transformation juridique n'a pas été annoncée à tous les dirigeants du mouvement. "La question de cette évolution a été discutée lors de la convention nationale du mouvement en janvier à laquelle Philippe Brillault n'avait pas pu venir", a répondu Albéric Dumont. "Toutes les informations techniques ne font pas l'objet d'une communication auprès de l'ensemble du mouvement", a-t-il ajouté, conclut Lepoint.fr avec l’AFP (source en bas de page).

Pascal Célérier, sur Boulevard Voltaire (source en bas de page) : Donc, c’est officiel. La Manif pour tous, le puissant mouvement né en 2012 contre la loi Taubira et le « changement de civilisation » voulu par le pouvoir socialiste, s’est transformé en parti politique. Mais ses responsables ont immédiatement tenté de minimiser cette évolution, la présentant comme « technique », et assurant que ce nouveau parti ne présenterait pas de candidats. On peut comprendre cette prudence, à destination des militants, séduits par le caractère trans-partisan du mouvement. Mais aussi vis-à-vis de partis institutionnels qui ont tenté d’intégrer, ce mouvement dans leurs appareils, comme l’UMP avec Sens commun.

Pascal Célérier : Mais cette modification « technique » ira certainement plus loin. Car que penser d’un parti qui ne présenterait pas de candidats ? Ou tout au moins n’en « labelliserait » pas ? D’ailleurs LMPT avait déjà commencé à le faire lors des derniers scrutins: quand le candidat était une personnalité de conviction, il a réussi à prendre des villes de gauche depuis toujours, comme Limoges. Inversement, quand les candidats de droite n’assumaient pas les convictions de leurs électeurs, c’était la défaite, dans un contexte pourtant très favorable à la droite : NKM a perdu à Paris, F. Keller à Strasbourg. Ce qui était vrai des grandes métropoles le fut aussi dans des petites villes, comme à Villeneuve-sur-Lot. Et ce qui était vrai pour les municipales le fut aussi lors des dernières départementales: la droite juppéisée a réussi l’exploit de renforcer le PS dans le sud-ouest.

Pascal Célérier : La mutation de LMPT en parti politique ne fera donc qu’accroître la pression sur ceux qui, à droite, ont fait fi des convictions de leur base. Car le temps n’est plus où l’électeur de droite votait sans regarder la qualité du produit qu’on lui proposait: il veut du vrai, et du bon. Il est devenu intraitable, quitte à laisser aller à la défaite une droite sans assise ni conviction. Est-ce la politique du pire ? Non. Car les millions de familles LMPT ont pris conscience que les attaques de la gauche contre la famille et contre l’identité de la France touchaient à l’os, et, si elles n’étaient pas mises au cœur du débat, seraient, d’une façon ou d’une autre, entérinées et poursuivies par une droite insouciante de ces enjeux, et toujours prompte à courir après la gauche. Et donc, la politique du pire, c’est de continuer à voter pour une droite sans conviction qui poursuit l’entreprise destructrice de la gauche. C’est là un renversement majeur au sein du peuple de droite, et qui pèsera lourd dans les années qui viennent.

Pascal Célérier : Certes, les vieilles structures partisanes semblent solides, mais ce sont des colosses aux pieds d’argile. Et nombreuses sont les personnalités de l’UDI, de l’UMP et du FN, hommes et femmes de conviction, qui, lassées des calculs et des postures, sauront quitter et saborder leurs vieux navires sans boussole, quand se redessinera pour de bon le paysage politique à droite. Et la transformation de LMPT en parti politique constitue une nouvelle étape dans ce renouveau de la droite par la base, conclut Pascal Célérier sur Boulevard Voltaire (source en bas de page).

Xavier Laforge sur 24H Actu (source en bas de page) : En changeant de statut pour devenir un parti politique, LMPT entend inscrire son action dans l’espace public d’une part et dans la durée d’autre part : une bouffée d’air frais pour les citoyens de bonne volonté qui désespèrent de voir la classe politique sans distinction détruire la France et ses enfants. Le mouvement citoyen qui a explosé tous les records d’affluence populaire depuis un siècle vient en effet de recevoir « l’agrément de parti politique. Dans le même temps, les cadres du mouvement, Albéric Dumont et Ludovine de la Rochère précisent leurs intentions : « Nous intervenons de plus en plus sur le champ politique et donc nous faisons évoluer nos statuts pour être transparent vis-à-vis de nos adhérents et de l’administration ».

Xavier Laforge : Chacun se souvient de l’urgence dans laquelle l’initiative d’une contestation de masse avait été prise en 2012 avec tous les succès que nous lui connaissons. A présent, il convient d’asseoir une organisation qui offre aux militants et donateurs les mêmes avantages qu’à d’autres mouvements. A partir d’aujourd’hui, LMPT est donc autorisée à délivrer des reçus fiscaux à ses donateurs comme d’autres associations régies par la loi 1901.

Xavier Laforge : Alberic Dumont tient à préciser que « La Manif Pour Tous reste apartisane ». En effet, faisant suite aux procédures législatives de 2012-2013, les Français se souviennent autant des trahisons à droite que des coups tordus à gauche. Malgré les embûches, LMPT a su cristalliser le ressenti de la grande majorité des Français hostiles aux évolutions sociétales suicidaires imposées par les acheteurs LGBT du PS et d’une grande partie de l’UMP. Après avoir initié une prise de conscience des enjeux de la famille et de l’enfance au sein de la société civile, le collectif a franchi une étape « technique » qui lui permet d’envisager son avenir militant avec sérénité, conclut Xavier Laforge sur 24H Actu (source en bas de page).

Michel Garroté, 27 avril 2015

Sources :

http://www.lepoint.fr/politique/la-manif-pour-tous-devient-un-parti-politique-24-04-2015-1924114_20.php

http://www.bvoltaire.fr/pascalcelerier/un-nouveau-parti-la-manif-pour-tous,173222

http://24heuresactu.com/2015/04/27/la-manif-pour-tous-sarme-pour-laction-politique/