RTS: La libre circulation « débattue » par quatre journalistes de gauche, faute d’avoir un journaliste de droite en Suisse romande

FORUM DES MÉDIAS: - Une libre circulation sanitaire?

Cenator, 20.05.2020

Débat mené par Esther Coquoz,
1ère journaliste de gauche

Michel Guillaume, correspondant parlementaire pour Le Temps,
2ème  journaliste de gauche

Patrick Monay, chef de la rubrique suisse à 24 heures, Tribune de Genève, le Matin Dimanche,
3ème journaliste de gauche

Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles pour le journal Libération.
4ème journaliste de gauche

https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/forum-des-medias-une-libre-circulation-sanitaire?id=11311539

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Esther Coquoz introduit le débat sur l’ouverture des frontières qui s’accélère. Les raisons sont-elles sanitaires, économiques ou politiques ?
Elle demande à Michel Guillaume : Pourquoi cet empressement à rouvrir les frontières ?

Michel Guillaume : On est entré dans une nouvelle phase avec l’épidémie. Jusqu’à fin avril, la priorité était la protection de la population. Actuellement, c’est le redémarrage de l’économie. Avec les deux interviews de Guy Parmelin aujourd’hui et de Karin Keller-Suter dans la NZZ, on voit bien que le Conseil fédéral relance la campagne contre l’initiative de l’UDC qui veut absolument résilier l’accord sur la libre circulation des personnes (votation qui aura lieu le 27 septembre).

Jean Quatremer : Le confinement (pas le coronavirus) va causer la plus grave récession en période de paix depuis au minimum trois siècles : 7 à 12 % de récession dans la zone euro. Pour retrouver une récession de -10%, il faut remonter à 1942, quand la France était occupée par l’Allemagne nazie. Le tourisme, c’est 10% du PIB de l’Union européenne. En Grèce, par exemple, c’est 21%. Et tout ce secteur a été beaucoup touché. Il y a une urgence absolue à rétablir les voyages au moins au sein de l’UE. Par contre, pas question de rouvrir les frontières en dehors de l’Espace économique européen.

Patrick Monay : Nous avons réalisé un sondage avec tous les titres de Tamedia. Résultat du sondage: les Suisses veulent partir en vacances à l’étranger.

Cenator (auteur des commentaires en italique): Il y a quelques semaines, la Confédération encourageait les citoyens à passer leurs vacances en Suisse, pour soutenir le tourisme aux abois. Mais maintenant que le Conseil fédéral et nos médias ont uni leurs forces pour combattre l’initiative UDC, tout ce « beau monde » trouve tout à fait normal de se rendre en Grèce ou au Portugal, en voiture, svp !  Les « sondages » prouveraient que c’est la volonté populaire ; le peuple refuserait l’enfermement, à savoir la fin de la libre circulation des personnes ! La « mécanique » destinée à annihiler la capacité de libre réflexion des citoyens est en marche.

Esther Coquoz à Patrick Monay : On a vécu 20 ans de libre circulation en Suisse. Il y avait un sentiment d’enfermement à cause de ce confinement, pas seulement le fait de devoir rester chez soi, mais de ne pas pouvoir sortir de Suisse.

Patrick Monay : Oui, on l’a vu dans les zones frontalières, et je crois partout dans le pays, cette période a fait peser une chape d’incompréhension sur le pays, à laquelle nous ne sommes plus habitués. Il y a un soulagement certain à voir que ça va se débloquer.

Esther Coquoz à Michel Guillaume : Pour l’ouverture des frontières, la France se trouve dans le même accord que la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche : est-ce que ça vous a surpris ?

Michel Guillaume : Oui. La Suisse avait entamé d’abord des négociations avec l’Allemagne et l’Autriche, qui ont bien maîtrisé la crise, ce qui n’est pas du tout le cas de la France.
On voit sur coronadata.ch que la France a un ratio de décès, parmi les malades du coronavirus, qui est l’un des plus élevés au monde, plus qu’en Italie, plus qu’en Grande-Bretagne. Je pense que là aussi des considérations économiques ont prévalu : rappelez-vous les files interminables de voitures auxquelles on a assisté à la frontière franco-suisse du côté de Genève.
La gauche et nos médias nous rappellent sans cesse les embouteillages aux postes frontières en cas de contrôles, mais jamais ils ne relèvent que les routes sont surchargées, que des automobilistes perdent chaque année un temps épouvantable dans les bouchons et que le nombre des accidents aggrave encore cette situation. La faute en revient à la libre circulation impliquant l’immigration de masses.

Un peu moins de bouchons en Suisse l'an dernier
En tout, 25'366 heures d’embouteillage ont été recensées en 2018 sur le réseau des routes nationales. C'est une baisse de près de 2% par rapport à 2017. https://www.24heures.ch/suisse/bouchons-suisse-an-dernier/story/29430461
https://www.lelynx.fr/assurance-auto/conduite/securite-routiere/circulation/bouchons-total-2018/embouteillages-2019/

Esther Coquoz à Jean Quatremer : Un accord sans la France, c’était difficile à imaginer.

Jean Quatremer : Oui. Comment voulez-vous que des Suisses aillent en vacances en Espagne en voiture si la France n’a pas ouvert ses frontières ?
Au nom du climat, on nous a seriné depuis des mois qu’il faut éviter la voiture à des fins de loisir, mais tout à coup, en pleine crise économique, le premier souci des gens est de pouvoir partir en vacances en Espagne, en voiture. De plus, l’espace aérien n’est pas rouvert à cette aviation qu’on a tant diabolisée.

Esther Coquoz à Jean Quatremer : Comment vous expliquez que l’Italie, toute seule, comme ça, durant le week-end, annonce elle aussi qu’elle va ouvrir ses frontières, sans avoir passé aucun accord avec personne, sans avertir aucun Etat de l’Union européenne ? Il y a une petite urgence à ne pas être le dernier à profiter des touristes sur ses plages ?
Il y a deux objections dans cette question. D’abord, l’idée que l’on puisse refuser à un Etat souverain le droit de décider lui-même s’il va ouvrir ses frontières. Ensuite, l’insinuation amère que l’Italie serait coupable de vouloir profiter du tourisme.

Jean Quatremer : Là, c’est encore une fois le chacun pour soi qui a dominé. Pourtant la Commission européenne a proposé des guidelines, pour qu’on puisse rouvrir les frontières de façon concertée. Encore une fois, les frontières nationales n’ont pas permis d’arrêter le virus. C’est ce dont on s’en est aperçu.
On sait qu’en réalité, les pays qui ont fermé rapidement leurs frontières ont eu moins d’infections, moins de morts, ont été moins affectés par la crise. Mais voilà : au nom de l’ouverture des frontières, on répète le mantra : « les frontières n’arrêtent pas le virus ». On croirait entendre la formule employée à l’époque de Tchernobyl : « les frontières n’arrêtent pas le nuage radioactif », sauf que dans le cas de la pandémie c’est une absurdité, puisque le virus est transporté essentiellement par des personnes.

La Commission européenne conseille de rouvrir les frontières seulement entre régions sanitairement homogènes, et voilà qu’on ouvre les frontières nationales chacun dans son coin !

Esther Coquoz : Toutes ces ouvertures de frontières auront un impact en Suisse sur un objet politique très important, qui est la votation du 27 septembre. L’UDC veut supprimer la libre circulation des personnes. Patrick Monay, vous y faisiez déjà allusion dans un éditorial paru mercredi dans 24 heures : c’était important d’ouvrir les frontières pour mener un débat serein dans une Suisse ouverte, c’est comme ça que le débat peut mieux se passer ?

Patrick Monay : C’est une bonne nouvelle, cette ouverture, même partielle, en vue de cette votation, parce qu’une situation inverse aurait fait peser un climat malsain, inhabituel, d’incompréhension de la population, avec des réflexes de repli sur soi-même. Et je pense qu’effectivement cette ouverture permet un débat plus serein et je m’en réjouis.
Il faut absolument placer des mots pavloviens nécessaires à la « formation d’opinion » – ici le « repli sur soi ». Le contrôle des frontières est une chose naturelle et il a duré pendant 750 ans. L’ouverture a duré 20 ans, a amené des problèmes sans fin et on veut nous faire croire que c’est l’état normal. 

Esther Coquoz à Michel Guillaume : Vous penser que le Conseil fédéral avait vraiment en tête cette votation du 27 septembre, et qu’il fallait un retour à la normale le plus abouti possible, avant les votations ?
L’initiative UDC ne pouvait pas prévoir la pandémie. Lier les deux et en faire une stratégie politique de l’UDC est juste ignoble. Faire penser que l’on pourrait moduler l’ouverture des frontières en fonction des résultats souhaités dans les urnes, c’est extrêmement grave.
Ce genre de manipulation ouvertement assumée montre à quel point les médias se sentent tout permis. Quel mépris pour la population !

Michel Guillaume : Oui. L’issue de la votation était déjà très ouverte avant la crise du coronavirus. Elle le devient encore davantage puisqu’on vit dans un climat anxiogène, dont entend bien profiter l’UDC avec son initiative de résiliation de la libre circulation.
C’est le comble : après avoir ouvertement parlé de manipuler la population avec la réouverture des frontières, les journalistes osent dire que c’est l’UDC qui profite de la pandémie !

L’UDC dit désormais qui si on ne ferme pas les frontières, on va assister à une libre circulation des chômeurs plutôt que des travailleurs.

Il y a une réalité économique au-delà des slogans, et la réalité économique c’est que l’Union européenne est quand même le principal partenaire économique de la Suisse, dont les exportations vont en direction de l’Union européenne à raison de 55 %. Je pense que les citoyens n’ajouteront pas une deuxième crise, c’est-à-dire une crise institutionnelle avec l’Union européenne, à celle que nous traversons déjà avec le coronavirus.
Encore ce mantra répété ad nauseam selon lequel l’Union européenne est notre principal partenaire commercial. L’UE achète nos produits à cause de leurs  qualités, parce qu’elle y trouve son avantage, elle ne le fait pas par charité. Mais la puissance de nos médias est telle, qu’en prétextant une « menace institutionnelle avec l’UE », le peuple s’est aplati devant une autorité étrangère. (Votations sur les « juges étrangers » et sur les armes.) Par ailleurs, la balance commerciale avec l’UE est nettement en sa faveur.

Esther Coquoz à Patrick Monay : On entre dans une crise économique importante. Cela va être plus difficile, pour le gouvernement, pour ceux qui s’y opposent, de lutter contre l’initiative UDC avec 4 % de chômage qu’avec 2% comme on l’avait au début de l’année ?
Non seulement tous les invités de ce « débat » sont du même bord, contre l’initiative, mais en plus Esther Coquoz pose des questions orientées qui préparent les réponses attendues. En plus, elle cite des chiffres trompeurs : maintenant qu’il s’agit de faire passer la libre circulation, elle parle de moyennes suisses, mais à Genève les chiffres sont bien supérieurs.

Patrick Monay : Oui, avec 2% de chômage en plus, ce sera deux plus fois difficile de combattre l’initiative.
Toutes les analyses de cette libre circulation des personnes ont montré que c’est la demande en travailleurs qui crée l’immigration ; si on est en récession et qu’on ne crée pas d’emplois nouveaux en Suisse, il n’y aura pas, ou moins, de travailleurs européens qui viendront chez nous. Je ne crois pas à un appel d’air de chômeurs.
S’il y a 4% de chômage en Suisse et 20% chez nos voisins, est-ce qu’on ne pense pas que les chômeurs vont prendre d’assaut notre pays ? 

Esther Coquoz à Jean Quatremer : Est-ce que du côté européen la libre circulation en prend un peu pour son grade, est-ce qu’elle va devenir moins importante, moins incontournable ?

Jean Quatremer : On peut l’analyser dans les deux sens. Le monde entier a fermé ses frontières. Certains pays se sont totalement fermés, même face aux marchandises. Face à une crise majeure, c’est les intérêts nationaux qui dominent et on se tourne vers l’Etat, qui a comme réflexe immédiat de contrôler son territoire. Cela semble donner raison à tous ceux qui disent que le contrôle des frontières, c’est la marque même de l’existence d’un Etat, c’est le cœur du cœur de la souveraineté. Et en Europe, clairement, cette crise a montré que la libre circulation ne pouvait pas résister à la peur panique des citoyens, et qu’en fait on peut vivre quelque temps [!] avec les frontières fermées: ce n’est pas sympathique, on ne peut pas aller voir sa famille, partir en vacances, mais au fond on s’habitue, et si le prétexte [!!] invoqué est le bon, les citoyens sont prêts à faire une croix sur une liberté qu’on considérait comme essentielle Mais pour combien de temps ? On n’en sait rien.
Comme si, avant la libre circulation, les gens ne pouvaient pas voir leur famille à l’étranger, ni partir en vacances. On a vécu pendant des siècles avec le contrôle de nos frontières, et on essaie nous faire avaler que la pratique des vingt dernières années serait immuable.

Mais à l’inverse – c’est l’argument dans l’autre sens – ça montre aussi que sans la libre circulation on a des sacrés problèmes. Aujourd’hui, je suis à Bruxelles et il n’y a plus personne pour ramasser les asperges, parce que les travailleurs ne circulent plus. Il y a d’énormes problèmes d’approvisionnement en Europe parce qu’il y a des gens qui ne font plus le travail, les transports, les chaînes d’approvisionnement sont extrêmement perturbés. Il y a des tas de choses qu’on ne trouve pas – et je ne parle pas du papier de toilette (rire d’Esther Coquoz). Donc on voit bien que sans libre circulation, il y a quelque chose qui ne marche pas. Et les gens ont besoin de partir en vacances. Si devant chaque frontière il faut rester une journée [sic !], expliquer où on va, justifier pourquoi on se déplace, etc., combien de temps les citoyens seraient-ils prêts à l’accepter ?
Pour prôner la libre circulation, Jean Quatremer confond volontairement le contrôle normal des frontières avec une situation d’urgence où il faut empêcher la diffusion de la maladie. Cette manipulation éhontée est déversée dans les oreilles des auditeurs parce que les médias savent qu’ils peuvent tout se permettre. Utiliser la pandémie pour promouvoir la libre circulation, c’est juste honteusement pervers.
Si les Allemands ont pu faire venir des travailleurs roumains pour les récoltes, pourquoi pas la Belgique ? C’est la Belgique qui est mal organisée si elle a un taux d’infection Covid si élevé, elle ne doit s’en prendre qu’à elle-même et pas à la libre circulation. Les asperges pouvaient déjà être récoltées avant que l’UE instaure la libre circulation.
Si, lors de pandémies, il y a des pénuries, il n’y a là rien de plus normal. Cette situation très particulière ne permet pas de tirer des enseignements politiques généraux.

Jean Quatremer : Vous avez de la chance en Suisse que comme les votations vont arriver en septembre, les gens vont penser aux vacances et se dire que c’est quand même pas mal de pouvoir circuler librement.
Pauvre Jean Quatremer, les Suisses sont des êtres adultes qui pensent plus loin et profondément que vous ne pouvez le concevoir.
Un seul exemple, en votation populaire, les Suisses ont refusé une sixième semaine de vacances obligatoires pour tous… ça vous en bouche un coin M. Jean Quatremer ?

Rire de satisfaction d’Esther Coquoz, qui s’adresse à Michel Guillaume : Les gens vont penser aux vacances, et se dire que c’était pas mal, ou vont peut-être se rappeler d’autres choses, comme la collaboration que la Suisse a pu avoir avec l’Union européenne ?
Mme Coquoz, comme d’habitude vous vous oubliez et sortez sans vergogne de votre rôle… comme c’est une coutume à la RTS.

Michel Guillaume : Je suis très ouvert. J’aimerais bien que les relations entre la Suisse et l’Union européenne s’améliorent grâce à l’excellente collaboration, hormis un ou deux couacs, auxquelles on a pu assister.
La bien-pensance appelle « couacs » le fait qu’au plus fort de la progression de la pandémie, des pays voisins ont retenu/volé des masques et des désinfectants destinés à la Suisse ; à cause de cela, il y a eu un surplus de malades et de morts parce que des soignants n’ont pas eu suffisamment de matériel pour se protéger.

Michel Guillaume : Durant cette crise du coronavirus, la Suisse a accueilli plusieurs dizaines de patients français. C’est toujours du goodwill en plus. Cela dit, l’UE attend de la Suisse qu’elle signe cet accord, que la Suisse n’a jamais voulu signer et dont elle voudrait maintenant rediscuter plusieurs points qui lui semblent très défavorables.

L’association de journalistes demande au Conseil fédéral de soutenir les journalistes pendant la crise du coronavirus

Le syndicat a demandé ce vendredi au Conseil fédéral d'édicter une nouvelle ordonnance pour soutenir les journalistes pendant la crise du coronavirus.

«Le public et les autorités dépendent plus que jamais du travail journalistique. Nous exigeons donc que l'argent n'aille pas dans les indemnités de chômage partiel, mais dans le financement des informations journalistiques. Cela ne coûte pas un sou de plus», affirme le directeur Urs Thalmann, cité dans un communiqué.

[...]

24heures.ch


Rappel :

Pendant ce temps, les travaux sur les chantiers ont repris dans les cantons de Vaud et de Genève, mettant en danger ces travailleurs.

 

Allemagne : Les deux raisons pour lesquelles les journalistes sont beaucoup plus à gauche que le peuple

Les journalistes aiment se considérer comme des combattants courageux contre le courant dominant. Malheureusement, les chiffres suggèrent que l'esprit de contradiction n'est pas si loin. La plupart des professionnels des médias travaillent dans un environnement où presque tout le monde pense comme eux.

Une journée typique au Deutschlandfunk se déroule ainsi : une blogueuse de mode explique à l'occasion de la Semaine de la mode de Berlin pourquoi elle est opposée à la mode - parce que la mode favorise le changement climatique.

Une jeune linguiste présente les dernières initiatives visant à améliorer les relations entre les sexes à l'aide d'un langage adapté. [...]

S'ensuit un article sur les "éléments racistes" dans l'œuvre du célèbre peintre "Brücke" Otto Müller. Le tableau "Deux femmes gitanes avec un chat" présente ces femmes comme des "séductrices exotiques" et véhicule ainsi des clichés sur les Sinti et les Roms. Par conséquent, le musée a décidé de n'exposer le tableau qu'en l'accompagnant d'un film documentaire.

De la "radio rouge" à la "radio verte

Vous pensez que j'exagère ? Alors vous n'avez pas écouté la Deutschlandfunk depuis longtemps.

Alors que d'autres auditeurs ont également relevé qu'une grande partie de l'émission sonne comme si Annalena Baerbock [NDLR : Femme politique allemande, co-présidente de l'Alliance 90 / Les Verts]  et Robert Habeck [NDLR : Ecrivain et homme politique allemand, membre de l'Alliance 90 / Les Verts] étaient chargés de la supervision, un correspondant de la "Neue Zürcher Zeitung" a récemment fait une expérience personnelle. Sa conclusion : Par le passé, les conservateurs auraient traité les radiodiffuseurs publics de "radio rouge". Aujourd'hui nous devrions parler de "radio verte".

À cet égard, j'ai été surpris de trouver sur le site de la chaîne un long texte expliquant pourquoi il était faux de considérer que le cœur du journaliste allemand était de gauche. [...]

Les journalistes de gauche en particulier n'aiment pas qu'on leur dise qu'ils sont de gauche, j'ai eu cette expérience à plusieurs reprises. Je pense que c'est une question d'image de soi. Les journalistes aiment se considérer comme des combattants courageux contre le courant dominant. Dire qu'ils travaillent dans un environnement où la plupart des gens pensent comme eux, cela diminue un peu l'héroïsme. Qui aime être considéré comme un suiveur ?

Malheureusement, les chiffres suggèrent qu’il n’y a pas tant d’opposition.

Il n'existe pas beaucoup d'études sur les préférences politiques concernant les individus travaillant dans les médias. L’une des plus importantes date de 2005 et provient de l’Institut de journalisme de Hambourg. La préférence politique s'y répartie ainsi :

Les Verts 35,5 % (gauche)

le SPD 26 % (gauche)

la CDU 8,7 % (centre-droit)

le FDP 6,3 % (droite)

Autres 4 %

les sans-parti 19,5 %

Les études les plus récentes font état d’un constat similaire, le nombre de ceux qui ne veulent pas se classer politiquement étant plus élevé. Parfois les sociaux-démocrates sont mieux lotis, parfois c'est l'inverse. Mais la tendance reste inchangée : si les journalistes allemands pouvaient nommer le chancelier allemand, il ne proviendrait pas du camp bourgeois.

Même dans les rédactions où on ne devrait pas s’y attendre, il y a une majorité claire en faveur de la politique rouge et verte. Au "Welt", le fleuron conservateur du groupe Springer, on le sait depuis que la rédaction a mené une élection-test entre collègues à l'occasion d'une élection fédérale il y a quelques années. Le résultat a ensuite été suspendu pendant deux semaines sur le panneau d'affichage du Springer Building à Berlin, jusqu’à ce que le conseil d’administration l’ait retiré car on ne voulait pas faire croire aux visiteurs que le rêve secret d'un rédacteur du "Welt" était une place au "Süddeutsche" [NDLR : journal de gauche].

Les critiques de gauche aiment souligner que les rédacteurs en chef sont souvent beaucoup plus conservateurs que l'équipe. C'est peut-être vrai, mais cela a moins d'impact sur le travail quotidien de la rédaction que l'on pourrait le penser. Il existe de nombreuses façons de saper les instructions venant d'en haut - je parle par expérience. Les propositions thématiques sont ignorées ou le rédacteur en chef est informé qu’aucune preuve n’a été trouvée pour étayer sa thèse.

Pourquoi tant de journalistes sont-ils à gauche ? L'une des raisons provient d'un élément que la sociologie appelle "le biais de sélection". Le journaliste typique a étudié l'allemand, l’histoire ou la politique. Les études de droit ou d’ingénierie, c’est-à-dire les filières dans lesquelles l’on se tient à l’écart des idées de gauche, sont plutôt rares. Pourquoi les sciences humaines penchent-elles si fortement à gauche ? Les personnes concernées diraient probablement parce qu’elles tiennent particulièrement à la justice. Je répondrais qu'il s'agit d'une sorte d'action compensatoire.

"Bill Gates a 50 milliards, et vous ?"

Mon ami Roger Köppel, aujourd'hui rédacteur en chef de la "Weltwoche", l'a un jour expliqué ainsi : "Imaginez que vous soyez allé à l'école avec Bill Gates. Vous êtes maintenant assis devant la télévision alors qu'elle diffuse un documentaire sur votre ancien camarade de classe. La tête de votre femme se met en marche, vous pouvez déjà sentir l'accusation tacite : "Bill Gates possède 50 milliards, tu n'es parvenu qu'à la rédaction d'un journal de taille moyenne, qu'est-ce qui a mal tourné ? Il n'y a qu'une seule façon de s'en sortir. Vous dites : "C'est vrai, Bill Gates est beaucoup plus riche que moi. "Mais je ne me suis pas laissé corrompre. Je ne suis pas devenu un porc capitaliste".

Est-ce mauvais que la majorité des journalistes soient favorables aux idées de gauche ? Les conservateurs se plaignent souvent de la partialité des médias. Ils ont sans doute raison sur l'inégalité de traitement des camps politiques. En tant que Vert, vous pouvez faire ce que vous voulez sans avoir à craindre une mauvaise presse. Même les plus grandes absurdités sont acquittée par une forme de clémence.

Lorsque la grande écologiste bavaroise Katharina Schulze s'extasie devant "Markus Lanz", elle déclare : "D'accord, la performance n'était pas optimale, mais c'est une personne si gentille, on n'a pas besoin de la descendre en flamme.

[...]

D'ailleurs, cela ne s'améliorera pas en termes de partialité politique, on peut déjà le dire. Quand j'étais à l'école de journalisme, il y avait au moins quelques personnes qui n'avaient pas étudié l'allemand. Aujourd'hui, elles ont toutes disparu, dans des cabinets d'avocats ou dans le monde des affaires.

[...]

(Traduction libre Christian Hofer pour Les Observateurs.ch)

Focus.de

 

Carcassonne: des journalistes de la Télévision Suisse-Italienne agressés dans la cité où vivait Radouane Lakdim « Cassez-vous, je vais vous tuer là ». (Vidéo)

CARCASSONNE - Ils ne sont clairement pas les bienvenus. Plusieurs équipes de journalistes ont été agressées à Carcassonne, dans la cité Ozanam où vivait le terroriste Radouane Lakdim, ce samedi 24 mars. Les reporters étaient sur place pour en savoir plus sur l'auteur des attentats de Trèbes et Carcassonne qui ont fait trois morts et quinze blessés le 23 mars.

La situation a très vite dérapé à leur arrivée sur place, comme le rapportent plusieurs médias. Dans ce reportage de France 3 Occitanie, repéré par Franceinfo on peut voir par exemple deux journalistes se faire malmener par des jeunes du quartier. "Casse-toi, casse-toi je vais t'éclater", menace l'un d'eux.

Un autre journaliste, du Monde, rapporte sur Twitter des altercations avec de -jeunes- habitants. "T'es journaliste? Barre toi d'ici ou je te casse les jambes".

Alors qu'ils discutaient avec des habitants du quartier, les journalistes de France 3, BFMTV et d'une télévision suisse-italienne ont également été violemment pris à partie par deux jeunes hommes, d'après un témoignage similaire de Marc Dana, journaliste à France 3. "Ils ont commencé à nous bousculer et à prendre nos pieds de caméras en les lançant sur nous",explique-t-il à franceinfo. Quelques minutes après, ils sont revenus à la charge en s'en prenant plus particulièrement à l'équipe de la télévision suisse-Italienne, qu'ils ont frappée. Marc Dana parle à franceinfo d'une "très vive altercation"

"Ils voulaient nous faire fuir"

Les journalistes ont alors tenté de quitter les lieux au plus vite, d'autant que les deux jeunes se sont mis à les poursuivre à bord d'un véhicule, tout autour de la cité. "Ils voulaient nous faire fuir", constate Marc Dana. Il n'y aurait aucun blessé d'après lui, même s'il a constaté que l'un des journalistes italo-suisses semblait souffrir des jambes après avoir été frappé. "C'était vraiment très tendu", raconte-t-il à franceinfo.

 

 

 

 

La cité "en état de siège"

Policiers cagoulés et lourdement armés, engin blindé: le 23 mars, les forces de l'ordre sont descendues en masse perquisitionner la petite cité Ozanam où résidait Radouane Lakdim. Tout près de la caserne à côté de laquelle il a foncé et tiré vendredi matin sur des CRS faisant leur footing, Ladkim habitait dans l'un des trois petits immeubles situés au centre de cette cité. Chez lui, les policiers ont d'ailleurs trouvé un testament faisant référence à l'EI.

Contacté par téléphone, l'un de ses proches confirmait juste après être bien de sa famille avant de raccrocher. Le dispositif policier déployé sur place était impressionnant: policiers lourdement armés et cagoulés bloquant les accès, camions banalisés, CRS, engin blindé du RAID, sous le regard médusé des habitants sortis sur leurs perrons ou sur leurs balcons. "On est en état de siège" dit une habitante au téléphone à l'un de ses proches.

Ozanam, "maintenant c'est craignos"

Petits trafics, voitures brûlées, omerta -tous les habitants interrogés par l'AFP ont refusé de communiquer leurs noms- : Ozanam est un quartier réputé sensible de Carcassonne habité par quelques centaines d'habitants. Loin de la taille d'une cité de périphérie de grande métropole.

"Ça faisait un moment qu'on alertait les pouvoirs publics, il y a du trafic, il y a des armes à feu qui doivent circuler, on entend des coups de feu", a affirmé une retraitée. "C'est une minorité qui pourrit le quartier, ils ont pris le pouvoir. Avant, il y faisait bon vivre mais maintenant c'est craignos", assure-t-elle.

"Je suis arrivé ici à l'âge de 14 ans, ça se passait très bien mais maintenant, dès que je peux, je fais partir ma mère, elle s'est fait brûler deux voitures", confirme un homme d'une quarantaine d'années. "C'est un quartier où il y a du trafic", ajoute-t-il, mais "c'est pas le 93 non plus".

Radouane Lakdim, "un gamin sans histoires"

Mais pour d'autres habitants, le portrait d'Ozanam, cocktail de petits trafics et de chômage élevé, est celui de beaucoup de quartiers sensibles de petites villes. Ni plus ni moins. Et sans aucun signe de radicalisation de Lakdim ou d'autres jeunes.

"Il n'avait pas de boulot, il avait la barbe mais c'était un gamin sans histoires, d'une famille simple", indique un voisin, deux rues plus haut. "Il passait dans la rue deux fois par jour pour promener son chien, on a été très surpris de savoir que c'était lui", souligne une autre habitante.

"La vie est normale ici, ça se passe bien, il n'y a pas de souci", estime une dame d'une trentaine d'années, toujours sous le couvert de l'anonymat. Avant d'ajouter: "si on se mêle pas de la vie des gens".

Source Source2

Rappel:

Tariq Ramadan "L’Europe a besoin d’immigrés. Ils sont une aubaine économique"

 

 

Les policiers suisses, racistes et violents ?

"En Suisse, la formation de policier reste axée sur la violence". "Selon David Pichonnaz, le soupçon à l'égard de l'étranger est exacerbé au sein de la police". Voici les grands enseignements qu'on peut tirer à lecture du dernier numéro de Migros Magazine. Ce journal ouvre en effet ses colonnes à un sociologue spécialisé dans l'étude des métiers relationnels, un homme qui s'est longuement penché sur la formation des policiers et leur rapport à leur métier. Ses conclusions sont sans appel, qui figurent ci-dessus. Violence, soupçon envers les étrangers, voici comment notre homme voit le policier suisse. En bon sociologue, M. Pichonnaz envisage une approche radicalement différente, basée sur le dialogue, proposant le policier en tant que médiateur social appelé à traiter les maux de notre société par la parole et non le geste. A l'appui de sa démonstration, le sociologue précise que sur le long terme, tout indique que la violence a énormément diminué. Pour le reste, le policier est essentiellement vu comme un être frustré, peu sûr de lui, se rassurant par son métier et l'image qu'il confère, celui du "gentil" contre les "méchants".

En bref, M. Pichonnaz nous livre la classique vision gauchiste de la police, une arme aveugle aux mains des puissants, présentant un fort penchant pour la répression, surtout à l'encontre des étrangers. Rien d'étonnant de la part d'un sociologue enseignant à l'Université de Lausanne. N'en déplaise au spécialiste, la réalité sur le terrain est très différente. La violence n'est de loin pas en baisse mais en dramatique augmentation, tout spécialement en intensité. L'exemple des banlieues françaises commence à inspirer les ghettos qu'on trouve de plus en plus fréquemment dans nos villes pour l'essentiel gouvernées à gauche, comme tout récemment à Lausanne où un policier municipal a dû fuir face à une nuée d'énergumènes fiers d'avoir défendu leur écosystème. En réalité, le policier est devenu l'exutoire de toutes les frustrations sociales, celui sur qui on peut taper pour exprimer son ras-le-bol, sa rancœur, son mal de vivre. Cette évolution sociétale appelle naturellement une réponse adaptée, ce que l'Académie de Police de Savatan propose. Conduite par le très efficace colonel Alain Bergonzoli, cette école dispense une formation adaptée aux réalités du terrain, certes assez éloignée de la vision barbe à papa de M. Pichonnaz mais conforme à l'environnement au sein duquel les policiers auront à travailler leur carrière durant.

Pour ce qui est de la fixation que les policiers feraient au sujet des étrangers, il faut relever que ce n'est sans doute pas la faute de la police si nos prisons sont essentiellement peuplées de gens venus de loin, surtout en ce qui concerne les cas de violences graves. Les faits sont têtus et il suffit de se promener aux abords de la gare d'Yverdon pour constater que les dealers attendant le client ne sont pas du coin. S'il arrive de plus en plus souvent aux policiers de devoir exercer la force, c'est bien parce que la clientèle a compris que la peur du gendarme n'est plus le début de la sagesse mais un sujet de rigolade.

M. Pichonnaz a néanmoins raison sur un point lorsqu'il parle de grande désillusion au niveau des jeunes policiers. La pratique actuelle a en effet un fort effet démobilisateur sur les recrues qui découvrent qu'exercer leur métier leur vaut plus de tracas que de soutien, parfois de la part de leur hiérarchie, toujours de la part du monde politique. Le courage dont les agents font preuve dans leur activité au quotidien est hélas fort rare chez ceux qui fixent leurs missions, rarement en première ligne lorsque la police a besoin de soutien. Dans ces conditions, exercer le métier de policier relève de plus en plus du sacerdoce. Respect à ces femmes et hommes qui ont fait d'une devise une mission, protéger et servir.

Concluons avec les propos du colonel Bergonzoli, confiés au Matin du 06 mars 2012 déjà : "Nous devons revenir aux fondements de notre métier, à ses valeurs: la protection des citoyens. Les gens ont de plus en plus peur. Nous sommes dans une Europe qui s’ouvre, nous devons accepter que les risques vont augmenter, et nous devons y répondre".

Yvan Perrin

Trump – La défaite des journalistes

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Michel Garroté - La victoire de Donald Trump, ce n'est pas seulement la défaite de Hillary Clinton. La victoire de Donald Trump, c'est aussi la défaite, la déroute, le Trafalgar, la Bérézina des journalistes, cette "sale race" de coqs morveux. Entre hier mercredi et aujourd'hui jeudi, je suis pris d'un fou rire à chaque fois que je les vois nous annoncer, à la télévision, la fin du monde, ni plus, ni moins. Arrogants et mauvais perdants, les journaleux nous prédisent maintenant l'Apocalypse. Sur le petit écran, ils se livrent à des grimaces, des tics nerveux, des contorsions faciales, des crispations du front jusqu'au menton, bref, c'est le cirque, le zoo, le sketch. Cela dit, j'ai tout de même trouvé quelques journalistes - en marge de la caste médiatique - dont je publie ci-dessous les analyses.
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Ainsi, dans le 'Wall Street Journal', Gerald Seib écrit notamment : “Pitoyables”. C’est par ce terme méprisant qu’Hillary Clinton a un jour brocardé les partisans de Donald Trump (“en gros, vous pouvez placer la moitié des partisans de Trump dans ce que j’appelle le panier des pitoyables”, a-t-elle déclaré en septembre). Une insulte dont ils se sont emparés avec fierté pour en faire un véritable symbole. Le 8 novembre, se parant de ce dédain de la classe politique comme d’un titre de gloire, la horde de Trump a réalisé une formidable percée dans le système électoral américain et offert au candidat républicain une victoire stupéfiante (voir lien vers source en bas de page).
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Dans 'La Stampa', Marco Tosatti, de son côté, écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : La défaite la plus retentissante, ce n'est pas Hillary Clinton qui l'a subie. Ce qui l'a subie, c'est une façon de faire du journalisme qui ne pourrait pas être plus éloignée de ce que devraient être les règles du jeu. Aux États-Unis - et chez nous - les médias ont sans vergogne pris parti en faveur des lobbies de pouvoir et d'intérêts conduits par Clinton.
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Pas seulement dans les commentaires : en dissimulant des informations qui auraient pu faire du tort à la candidate démocrate, en exaltant au maximum de tous les aspects négatifs possibles et imaginables de son rival, en insultant - comme racistes, semi-analphabètes, bigots et ainsi de suite - tous ceux qui ne soutenaient pas la responsable du désastre libyen et syrien, grande alliée des Saoudiens et du Qatar, et financée par eux.
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Et pourtant, beaucoup d'informations qui jetaient une lumière inquiétante sur Hillary, ses relations, ses cadavres dans le placard, circulaient librement sur les réseaux sociaux et plus généralement sur Internet. Elles n'étaient pas reprises par les journaux liés à elle et aux gens qui dans l'ombre manœuvraient les financements, les sondages et l'opinion publique.
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Mais, évidemment, les électeurs, eux, ont vu, lu et entendu. Et le bon sens, la théologie du moindre mal, a prévalu. Il serait intéressant, d'un point de vue sociologique, de pouvoir éclaircir quel rôle les réseaux sociaux ont joué dans la formation de l'opinion des électeurs. En dépit de la grosse caisse que les médias, aux États-Unis ont battue sans relâche pour Hillary.
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Deux observations : tout d'abord, cette campagne a marqué - au cas où il en était besoin - la fin du mythe du journalisme anglo-saxon par rapport au reste du monde ; comme pour la couverture de la guerre en Syrie, les médias ont montré leur incapacité à mener à bien un travail impartial.
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Mais aussi l'incapacité à faire leur métier, c'est-à-dire à saisir des éléments de doute et d'incertitude. Quelle crédibilité aura perdu, aux États-Unis et chez nous, une information aussi clairement peu fiable ?, conclut Marco Tosatti (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

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De son côté, dans 'Causeur', Elisabeth Lévy écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Voilà des années que les journalistes observent le plouc occidental avec mépris et suffisance, qu’ils dénoncent ses manières « déplorables », l’engueulent pour ses votes lamentables et lui prodiguent des leçons de maintien pour élargir son esprit étroit. Peut-être avez-vous raté cette breaking news : au lendemain de l’élection de Donald Trump, Marine Le Pen et l’éditorialiste du Monde ont eu exactement la même analyse. « Ce n’est pas la fin du monde, c’est la fin d’un monde », a déclaré la première (qui peut remercier sa plume pour cette belle formule). « L’élection de Donald Trump est un bouleversement majeur, une date pour les démocraties occidentales.
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"Comme la chute du Mur de Berlin, comme le 11-Septembre 2001, cet événement ouvre sur un nouveau monde", écrivait pour sa part Jérôme Fenoglio, le directeur du Monde qui, pour l’occasion, avait sorti les grands mots. Bien sûr, la convergence s’arrête là, car le rêve de la patronne du FN est le cauchemar du journaliste (et de 95% de ses confrères). Or, avec l’élection du « très controversé Donald Trump », comme on l’appelle désormais sur France Inter, ce rêve et ce cauchemar ont effectivement acquis une nouvelle consistance. Dans le nouveau monde dont on nous annonce l’avènement, Marine Le Pen aura probablement beaucoup plus de pouvoir que Jérôme Fenoglio.
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Et quoi qu’on pense de l’ascension annoncée de la première, on peut trouver quelques vertus à la déconfiture du second et de sa corporation. Voilà des années que Fenoglio et ses congénères observent le plouc occidental avec mépris et suffisance, qu’ils dénoncent ses manières « déplorables » comme dit Hillary Clinton, l’engueulent pour ses votes lamentables et  lui prodiguent en toute occasion des leçons de maintien destinées à élargir son esprit étroit, à désodoriser ses idées nauséabondes et à aérer ses peurs rances. Et voilà des années que le populo affirme avec constance qu’il ne veut pas du monde mondialisé et ouvert à tous les vents qu’on lui présente comme son avenir inéluctable.
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Le plouc qu’on appelle également petit blanc bien qu’il ne le soit pas toujours, veut des frontières à l’intérieur desquelles il pourra faire peuple en conservant ses traditions et ses petites manies. Certes, comme on le répète sur France Inter, Trump n’a pas été élu par les seuls ouvriers de l’Amérique périphérique, mais aussi par une Amérique blanche, aisée et conservatrice, bref  c’est un vote réactionnaire a conclu une journaliste soulagée. Il y a sans doute plus de gagnants de la mondialisation parmi les électeurs de Trump que parmi ceux de Marine Le Pen ou du Brexit, peut-être parce que la place dans le processus de production ne dit pas tout d’un homme. Et que, si la demande de réassurance nationale s’accroît à mesure que le revenu baisse, elle n’est pas réductible à un facteur économique.
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Le populo est populiste, se lamentent cependant les bonnes âmes qui ont renoncé à sauver le prolétariat ou plutôt en ont élu un nouveau. Alors, pour taper sur la tête des bonnes âmes ou au moins se la payer, le populo utilise, comme le disait Muray, le gourdin qu’il a sous la main, ici Trump, là Brexit et demain, peut-être Marine. Et tant qu’il ne trouvera pas de gourdins plus convenables, il se contentera de ceux-là qui ont au moins l’avantage de faire peur aux bien-pensants, qu’ils soient lecteurs du Monde ou du New York Times où une internaute confessait hier ne rien comprendre au pays où elle vit. Ça c’est sûr et c’est bien le problème. Quelqu’un qui a suivi la campagne à travers ces estimables journaux n’avait aucune chance de comprendre son issue.
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Je ne sais pas si on a raison d’avoir peur de Donald Trump dont certains de mes amis ne retiennent que le programme keynésien à la Roosevelt, comme si la colère anti-establishment dont il est le porte-parole devait nous faire oublier ses farces et attrapes en tout genre. En tout cas, à l’inverse de Barack Obama qui, accueilli tel le messie, ne pouvait que décevoir, Trump ne pourra nous décevoir qu’en bien. Je sais en revanche que, populiste, au-dessus de 50%, ça devient populaire. Ah oui, Hitler en 1933 aussi. Mais c’est un curieux syllogisme de déduire de la victoire relative du futur Führer dans une élection formellement démocratique que tout vainqueur qui nous déplairait est un héritier d’Hitler. Il y a quelques jours, Le Monde se désolait de ce qu’une partie des Français (suivez mon regard) n’adhérât plus au système démocratique et demandât de l’autorité, comme si les deux étaient antagonistes.
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Et les commentateurs qui, de Londres à New York, de Paris à Berlin, dénoncent avec constance les résultats des urnes, ne sont-ils pas  en rupture de démocratie ? Est-il bien démocratique d’afficher son mépris pour le cochon de votant ? « Trump se vautre dans le triomphe », titre aujourd’hui le New York Times sans le moindre égard pour les millions d’Américains qui l’ont choisi. Des populistes vous dit-on. Seulement, dans cette démocratie que les journalistes chérissent tant, un mauvais électeur pèse autant qu’un bon (aux Etats-Unis, un petit correctif fait remonter les ploucs). On l’a répété en boucle, sans en tirer la moindre conséquence : médias, analystes, sondeurs, se sont plantés en beauté.
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Ils n’ont rien vu venir, parce qu’au lieu de chercher à comprendre, ils s’efforcent de nier ce qui leur déplaît et de rééduquer ceux qui leur désobéissent. Le vote Trump est un bras d’honneur à  ceux qui prétendent savoir, à commencer par les journalistes. Ce qui signifie qu’eux et les autres prêchi-prêcheurs sont au moins en partie responsables du désastre qui les désole. Or, depuis hier, au lieu de se livrer à une salutaire autocritique et de se demander pourquoi ils ne comprennent rien aux sociétés dans lesquelles ils vivent, ils trépignent et redoublent de remontrances à l’égard des électeurs trumpistes. Désolée chers confrères et autres guides d’opinion, mais vous ne guidez plus grand-chose. Et le vent de panique qui souffle sur le quartier général est un spectacle plus réjouissant que celui de votre ancienne superbe, quand vous vous plaisiez à brûler quelques dissidents pour l’exemple.
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Aujourd’hui, vos bûchers ne brûlent plus et vos piloris n’intéressent plus personne, tant mieux. L’ennui, c’est que nous allons tous payer le prix de l’incroyable suffisance avec laquelle depuis des années, vous ignorez les aspirations de ceux qu’Orwell appelait les gens ordinaires, conclut Elisabeth Lévy (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction, adaptation et mise en page de Michel Garroté
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http://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-les-pitoyables-se-sont-bien-venges
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http://benoit-et-moi.fr/2016/actualite/trump-les-medias-en-accusation.html
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http://www.causeur.fr/trump-lepen-populisme-medias-brexit-40999.html
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Ces journalistes qui s’évertuent à nier le réel…

Qui nie l’évidence n’inspire pas franchement confiance.

Comment endiguer la montée de l’extrême droite ? Telle est la question angoissante, lancinante, inextricable qui vient et revient, comme la marée, dans tous les débats politiques de la grande presse française, et maintenant européenne. On se gratte le menton, on conjecture, on échafaude : jouer de la flûte traversière, sauter à l’élastique, mimer « le papa pingouin » ? Et simultanément, même, si cela pouvait fonctionner.

Parfois, pourtant, il s’agit moins de faire que de ne pas faire.

de Gabrielle Cluzel

Article complet ici

Suède: des migrants arabes chassent une équipe de tournage d’un café (VIDEO)

Une équipe de tournage norvégienne et un journaliste australien ont été forcés de quitter un café à Stockholm lorsque quelques jeunes migrants se sont mis à les agresser verbalement en arabe.

L’incident s’est passé dans la banlieue de Husby à Stockholm, connue pour abriter une population plutôt pauvre et des migrants. Une équipe de tournage de la télévision norvégienne NRK TV interviewait l’économiste suédois Tino Sandandaji quand plusieurs hommes se sont approchés d’eux pour réclamer de ne pas être filmés.

«Les gens les plus agressifs ont commencé à parler en arabe au caméraman qui était d’origine immigrée. Quand les menaces ont pris une forme physique, nous avons décidé d’annuler l’interview», a écrit Tino Sandandaji sur sa page Facebook. Il y a aussi posté une vidéo de NRK TV d’une minute et demie sur laquelle on voit comment à force de cris et de menaces, les jeunes migrants ont forcé les journalistes à sortir du café.

«Cela ressemble à une zone de guerre. C’était un jour de travail pas agréable», a déclaré Anders Magnus, le journaliste australien qui menait cet interview. Même s’il a couvert des événements sensibles au Moyen-Orient et en Afrique, il a écrit qu’il avait peur «d’arriver en Suède».

«Il y a tellement de migrants, ils se déplacent en bandes. Nous avons entendu des policiers dire qu’ils lancent des grenades et des pierres», a-t-il poursuivi.

Depuis plusieurs années, la Suède reste l’une des destinations la plus courtisées par les réfugiés à cause de son système social généreux et de sa réputation de tolérance. Le pays verse 2 300 euros à chaque réfugié et fournit des cours intensifs de suédois aux nouveaux arrivants. Son gouvernement social-démocrate a voté des restrictions budgétaires à hauteur de 860 millions d’euros pour financer l'accueil des migrants. Pour la seule année 2015, la Suède a accueilli 163 000 migrants, ce qui en fait le pays qui, proportionnellement au nombre de ses habitants, a accueilli le plus de migrants en Europe.

Source

Qui est derrière le site « No Terror »?

Nos lecteurs nous communiquent (merci à Pierre H.)

 

Depuis plusieurs mois, les journalistes et hommes politiques belges sont bombardés d’emails provenant d’un site internet appelé « No Terror » ( http://www.noterror.eu/fr/). Le site fait référence à un « Centre européen d’information sur le terrorisme » dont personne n’avait jamais entendu parler auparavant.

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Vous n’avez pas honte ? Lettre ouverte aux journalistes français

Par Jean-Yves le Gallou

Vous n'avez pas honte de vous complaire dans les bobards de guerre ?

Vous n’avez pas honte de montrer avec force images un accueil scénarisé des « migrants », en gare de Munich, et de cacher les manifestations anti-clandestins de PEGIDA à Dresde ?

Vous n’avez pas honte de faire croire que l’Allemagne est derrière Merkel et de pratiquer l’omerta sur la réception triomphale d’Orbán à Munich par le gouvernement bavarois et la CSU ?

Suite sur Bd Voltaire

Radio romande : à quand des invités moins bisounours ?

Hier, au 12h30 la RTS avait invité Alexis Nouss, un champion du monde de la xénophilie et du métissage obligatoire. Son credo : "Elargir le droit d'asile à un droit d'exil" et "Plaidoyer pour un monde métis"

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alexi-nouss

Ce professeur de littérature générale et comparée à l’université d’Aix-Marseille, est responsable de la recherche "Non lieu de l’exil" à la Fondation Maison des sciences de l’homme à Paris; il est l'auteur de "Plaidoyer pour un monde métis" et récemment de "La condition de l’exilé", aux Editions de la Maison des sciences de l'homme.

Ecoutez :

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crépeau
Ce matin, rebelotte avec un autre invité, François Crépeau, rapporteur de l'ONU sur les droits de l'homme des migrants qui propose des solutions complètement déraisonnables sur le problème de l'immigration/invasion.
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Merci à ces personnages de préparer la ruine de notre civilisation européenne !
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Et pour que, peut-être, ils soient poussés à réfléchir un peu différemment,  je me permets de leur conseiller la lecture du "Camp des Saints" .
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De plus, je suggère aux journalistes de la RTS, pour varier leurs interviews et, pour une fois, donner la parole à des personnes qui pensent différemment, d'inviter  par exemple Jean Raspail, Bat'Ye Or ou René Marchand.... et la liste n'est pas exhaustive.
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D. Borer

 

L’Europe bruxelloise contre la liberté d’expression ?

Une nouvelle qui fait pratiquement figure de bombe. Plusieurs politiciens de l’Union européenne insistent sur la « nécessité » d’interdire l’accès de l’Europe bruxelloise aux journalistes russes. Aveu de faiblesse, propagande du mainstream en panne ou simplement énième tentative de lutter contre la vérité et la liberté d’expression ?

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