Espagne: refoulements automatiques des conquérants à Ceuta et Melilla, des gardes civils blessés à l’acide, à la chaux [Vidéo]

Une centaine de migrants pénètrent de force à Ceuta, des gardes civils blessés à l'acide

Au moins 115 migrants subsahariens ont franchi ce 22 août la double clôture séparant le Maroc de l'enclave espagnole de Ceuta. Selon les autorités espagnoles, sept gardes civils ont été blessés par des brûlures à la chaux et à l'acide, arrosés d'excréments.

breizh-info.com - Espagne. Les refoulements automatiques de clandestins à Ceuta et Melilla validés par la justice [Vidéo]

Les refoulements automatiques de migrants à Ceuta et Melilla, critiqués par les associations pro-immigration, viennent d’être approuvés par la justice espagnole. Mais d’autres interrogations pèsent aussi sur ces deux territoires.

Ceuta et Melilla : la justice espagnole réagit enfin

Tandis que les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla sont toujours confrontées à la pression migratoire, le Tribunal constitutionnel espagnol a approuvé le 19 novembre dernier la possibilité pour les autorités de refouler automatiquement les migrants clandestins franchissant les frontières de ces territoires. Sans surprise, la décision a été critiquée par plusieurs ONG pro-migrants.

Dans la pratique, les autorités locales ont déjà recours à ces refoulements mais cette approbation de la part de la plus haute juridiction espagnole, qui a validé la quasi-totalité de la loi sur la sécurité citoyenne de 2015, vient donc les conforter dans leurs pratiques.

Avant de prendre la suite de Mario Rajoy à la tête du gouvernement espagnol en 2018, Pedro Sánchez et les socialistes avaient annoncé qu’ils comptaient mettre fin à ses refoulements de migrants, tandis que les associations de défense des clandestins considèrent ces renvois automatiques comme une atteinte des migrants à demander l’asile. Mais la loi n’a finalement pas été modifiée depuis.

De son côté, le Tribunal constitutionnel espagnol juge que sa décision d’autoriser ces mesures d’expulsion des clandestins est « conforme à la doctrine de la Cour européenne des droits de l’Homme ».

Des enclaves portes d’entrée de l’UE en territoire africain

Ceuta et Melilla, petits territoires cernés par le Maroc et adossés à la mer Méditerranée, ont la particularité de constituer les uniques frontières terrestres de l’UE sur le sol africain. Depuis le début de l’année 2020, elles ont vu le nombre de migrants franchissant leurs frontières illégalement diminué de 70 % par rapport à la même période en 2019.

Une baisse des arrivées de migrants qui contraste fortement avec l’archipel des Canaries, autre territoire espagnol situé face aux côtes mauritaniennes et connaissant ces derniers mois une hausse exponentielle des débarquements de clandestins sur ses côtes. À tel point que certains redoutent de voir les Canaries devenir le nouveau Lesbos de l’Atlantique.

Enfin, outre la question de l’immigration clandestine, Ceuta et Melilla doivent aussi composer avec la pression diplomatique et économique du Maroc voisin, refusant de reconnaître la souveraineté espagnole dans ces deux territoires. Ainsi, le roi Felipe VI avait finalement annulé au mois de juillet dernier ces visites dans les deux enclaves prévues à l’occasion de la tournée royale en Espagne pour ne pas « irriter » le Maroc. Un renoncement qui laisse perplexe quant à l’avenir…

Crédit photo : Capture YouTube (photo d’illustration)
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Ceuta (Espagne) : Un fourgon immatriculé en région parisienne avec une cinquantaine de migrants à bord force un poste frontière

Ce fourgon a surgi dans la nuit «à toute vitesse et cassé la grille» du poste frontière de Tarajal, a déclaré un porte-parole de la Garde civile à Ceuta.

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Selon une vidéo du quotidien local «El Faro de Ceuta», la partie avant de ce fourgon blanc immatriculé en région parisienne a été gravement endommagée par son impact avec la clôture, qui apparaît ouverte et pliée.

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20min.ch

Nos remerciements à Wilhou

Espagne : Une centaine de migrants pénètrent de force à Ceuta, des gardes civils blessés à l’acide (VIDEO)

Au moins 115 migrants subsahariens ont franchi ce 22 août la double clôture séparant le Maroc de l'enclave espagnole de Ceuta. Selon les autorités espagnoles, sept gardes civils ont été blessés par des brûlures à la chaux et à l'acide.

Les autorités espagnoles ont annoncé qu’au moins 115 migrants ont réussi, ce 22 août vers 9h (heure locale), à franchir la barrière de six mètres de haut séparant le Maroc et Ceuta, une des deux enclaves espagnoles situées dans le royaume chérifien.

Dans une déclaration à l’AFP, le porte-parole de la préfecture a précisé que sept garde-frontières avaient été «légèrement» blessés suite à des brûlures d’acide et de chaux lancés par les migrants.

 

 

Quelques heures après l’incident, le chef du gouvernement espagnole Pedro Sanchez a adressé sur Twitter un message de soutien aux forces de l’ordre : «Tout mon soutien aux forces de l'ordre qui affrontent de manière exemplaire le défi migratoire, en particulier aux agents blessés aujourd'hui [ce 22 août].»

Ce n'est pas la première fois que Ceuta est le théâtre de tels incidents. Le 26 juillet dernier, des centaines de migrants (plus de 700 selon les différentes agences de presse) armés de bâtons et de bombes aérosols faisant office de lance-flammes artisanaux, avaient pris d'assaut la barrière. Plus d'une centaine de migrants et une quinzaine de garde-frontières avaient alors été blessés durant les affrontements.

Selon l’Organisation internationale pour les migration (OIM), 3 100 migrants sont parvenus à entrer illégalement à Ceuta et Melilla, l’autre enclave espagnole située en territoire marocain.

RT

Magouilles marocaines et passages d’illégaux à Ceuta et Melilla

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Michel Garroté - Les Observateurs ont repris, dans les "brèves", deux textes courts, intitulés "Les clandestins à l’assaut de Ceuta" et "Le Maroc utilise l’immigration comme moyen de pression sur l’UE". J'aimerais, quant à moi, revenir plus en détail, ci-après, sur ce thème géopolitique complexe. D'abord, j'aimerais rappeler que le think tank américain 'Roosevelt House' a organisé, tout récemment, à New York, un débat sur le Sahara Occidental  --  une colonie marocaine située en Afrique  --  pour briser le silence autour des violations des droits de l’Homme, précisément dans les territoires du Sahara Occidental,  toujours occupés par le Maroc, territoires occupés qui revendiquent l'indépendance depuis plusieurs décennies.
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Ensuite, j'aimerais rappeler que : pour l'instant, le Sahara occidental, situé en Afrique, fait partie du Maroc ; pour l'instant, les enclaves de Ceuta et Melilla, en Afrique du Nord, font partie de l'Espagne ; et pour l'instant, le Rocher de Gibraltar, situé à l'extrême-sud de l'Espagne, fait partie du Royaume-Uni. De même que les Iles Malouines  --  revendiquées par l'Argentine  --  sont britanniques.
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Si l'Espagne revendique Gibraltar, le Royaume-Uni peut lui rétorquer de d'abord restituer Ceuta et Melilla au Maroc. Si le Maroc revendique Ceuta et Melilla, l'Espagne peut lui rétorquer de d'abord restituer le Sahara Occidental au peuple sahraoui. Bref, à ce stade et pour l'instant, sans le moindre changement à vue humaine, le Sahara occidental fait partie du Maroc ; les enclaves de Ceuta et Melilla font partie de l'Espagne ; et le Rocher de Gibraltar fait partie du Royaume-Uni. Détail ironique, les médias européens et les politiciens européens, nous cassent les pieds, tous les jours, avec la Judée-Samarie, dite "Cisjordanie", mais on ne les entend jamais évoquer le Sahara occidental, les enclaves de Ceuta et Melilla, le Rocher de Gibraltar, les Iles Malouines et les territoires dits "d'outre-mer" - encore et toujours - occupés par la France.
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A propos des magouilles marocaines et des passages d'illégaux à Ceuta et Melilla, le journaliste Jesus Blasco de Avellaneda - dans une dépêche de l'agence de presse britannique Reuters reprise par lexpress.fr - écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Plus de 850 migrants ont franchi la frontière entre le Maroc et l'enclave espagnole de Ceuta en Afrique du Nord. En arrière-plan, un différend entre Rabat et Bruxelles sur le Sahara occidental. Rabat avait prévenu. Début février, le Maroc a adressé une sévère mise en garde à Bruxelles à propos d'un accord agricole avec le royaume, mis à mal par la question du Sahara occidental. Le même jour, dix-huit migrants [ndmg - clandestins et illégaux] franchissaient la clôture frontalière du Maroc à Melilla, l'une des deux enclaves espagnoles, en Afrique du Nord. Et au cours des quatre derniers jours, ce sont 850 migrants [ndmg - clandestins et illégaux, j'insiste...] qui ont pénétré dans l'autre enclave, Ceuta.
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Les territoires de Ceuta et Melilla constituent la seule frontière "terrestre" entre le continent africain et l'UE et un point de passage pour l'immigration clandestine venue d'Afrique noire et du Maghreb. La frontière entre le Maroc et Melilla est matérialisée par une triple clôture d'une longueur d'environ 12 km. Comme celle de Ceuta, elle dispose de caméras vidéo et de miradors. Ces entrées massives sont parmi les plus importantes depuis que la barrière a été rehaussée à 6 mètres de haut en 2005. Auparavant, en deux jours au cours de l'été 2014, 1200 migrants [ndmg - clandestins et illégaux] avaient franchi la frontière vers les deux enclaves, après un différend entre Madrid et Rabat.
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L'objet du courroux de Rabat ? La décision de la justice européenne, le 21 décembre dernier, selon laquelle l'accord de libre-échange conclu en 2012 entre Bruxelles et le Maroc sur les produits agricoles et de la pêche n'est pas applicable au Sahara Occidental [les médias européens et les politiciens européens, se prennent la tête, avec la barrière de sécurité construite par Israël, et, qu'ils qualifient, de "Mur de séparation", alors que seule une toute petite partie de cette barrière constitue un mur ; mais ils ne se sentent pas concernés par la barrière, les caméras vidéo et les miradors construits et installés par l'Espagne à Ceuta et Melilla, soit à la frontière "terrestre" avec le Maroc].
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Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental, immense étendue désertique, est sous contrôle du Maroc depuis 1975. Soutenu par l'Algérie, le 'Polisario' [ndmg - mouvement sahraoui qui lutte pour la restitution - par le Maroc - du Sahara Occidental au peuple sahraoui] réclame un référendum d'autodétermination alors que Rabat, qui considère le Sahara comme une "cause nationale", propose une autonomie sous sa souveraineté. Pour faire plier Bruxelles, Rabat dispose d'un levier déterminant : fort du sentiment de panique que représente la pression migratoire en Europe, le Maroc n'hésite pas à menacer les Européens d'ouvrir les vannes.
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Le ministère marocain de l'Agriculture avait ouvertement prévenu, le 6 février, que l'Europe s'exposait à un "véritable risque de reprise des flux migratoires que le Maroc, au gré d'un effort soutenu, a réussi à gérer et à contenir". "Il faut maintenant que les choses soient claires, sincères, sur l'avenir que nous voulons développer entre le Maroc et l'UE", avait alors déclaré le ministre de l'Agriculture et de la pêche marocain, Aziz Akhannouch. "Le problème de l'immigration est très coûteux pour le Maroc et l'Europe devrait l'apprécier à sa juste valeur", a ajouté Aziz Akhannouch, un proche du roi Mohammed VI.
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Rabat va même jusqu'à menacer de tourner le dos aux 28 de l'UE : "Nous avions fait le choix d'un partenariat privilégié [avec l'UE]. Nous n'en subissons aujourd'hui que des conséquences négatives. Sous prétexte de cette relation privilégiée, l'Europe agit comme si nous étions dans son giron, ou même son sujet. Elle agit avec une vision moralisatrice et s'arroge le droit de juger", expliquait une source diplomatique marocaine, le 5 février. Rabat va jusqu'à menacer de  troquer ses relations privilégiées avec les 28 par un rapprochement avec la Russie, la Chine, l'Inde ou le Japon. Cette deuxième menace tardera peut-être à être activée alors que le Maroc effectue 70% de ses échanges commerciaux avec l'UE. Le levier des migrants [ndmg - clandestins et illégaux], lui, est plus immédiat, ajoute Jesus Blasco de Avellaneda, dans une dépêche de l'agence de presse britannique Reuters reprise par lexpress.fr (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).
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Introduction & Adaptation de Michel Garroté pour https://lesobservateurs.ch/
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Source :
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http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/ceuta-derriere-les-passages-de-migrants-une-manoeuvre-du-maroc_1881061.html
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